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Chapeaux, chaussures, sacs et bourses, manchons, foulards, bijoux, éventails, cannes, ombrelles, parapluies, gants, boutons, boucles… composent le département accessoires, qui couvre une large période chronologique s’étirant de la fin du XVIIe siècle à nos jours. Riche d’environ 35.000 œuvres, il constitue l’une des collections les plus importantes, en France comme à l’échelle internationale, tant par le nombre de pièces que par leur qualité. Si la plupart de ces objets sont connus de tous, d’autres, plus énigmatiques, peuvent aiguiser la curiosité du public, tels les porte-bouquets, relève-jupe, carnets de bal ou gourdins d’Incroyable.
Si le terme peut sous-entendre qu’il tient une place de second ordre, l’accessoire n’en est pas moins un élément incontournable de la silhouette tant féminine que masculine et joue un rôle primordial dans l’histoire de la mode. Ces objets ont connu des fortunes diverses, indispensables à l’élégante, ils tombent parfois dans l’oubli, inadaptés à la silhouette, ne correspondant plus aux usages ou passant de mode, tout simplement. La coupe du vêtement joue un rôle prépondérant dans sa destinée, ainsi le sac à main se révèle peu utile lorsque les paniers du XVIIIe siècle ou la crinoline du Second Empire dissimulent des poches. L’accessoire remplit une fonction pratique tout en répondant aux goûts d’une époque, reflétant ainsi les tendances artistiques et esthétiques de la période. Artisans et artistes s’emploient à innover et à sublimer ces objets utilitaires qui deviennent alors de véritables œuvres d’art. La collection du musée Galliera témoigne de la diversité de production de ces accessoires de mode, de l’inventivité qui s’exprime dans ce domaine, à l’exemple d’un éventail porte-bouquet, d’un manchon-sac ou encore d’un éventail-ombrelle.
La grande richesse de ce fonds réside donc dans la variété des typologies réunies, des modes de fabrication, des niveaux sociaux représentés. Si un grand nombre d’œuvres ne sont pas griffées, le musée réunit toutefois les plus grands noms, qu’il s’agisse des modistes Madeleine Panizon, Agnès, Jacques Pinturier, des bottiers Hellstern, Perugia, Ferragamo, Roger Vivier, Camille Di Mauro, des éventaillistes Alexandre, Duvelleroy, Rodien ou encore des paruriers Roger Scémama, Robert Goossens. Les grands magasins Au Louvre, La Samaritaine, Les Galeries Lafayette, Au Bon Marché comme les maisons de couture renommées sont représentés. Citons ainsi, parmi les pièces incontournables de la collection, les gants « griffes » ou le sac lanterne de Schiaparelli dans les années 1930, un turban en paille de Jeanne Lanvin datant de l’Occupation ou un chapeau de Givenchy pour Audrey Hepburn vers 1960. De célèbres artistes sont également associés à ces œuvres, comme en témoignent une coiffure en copeaux de bois réalisée par Jean Dunand pour la modiste Agnès, des bonnets d’automobiliste créés par Sonia Delaunay, ou encore un exceptionnel ensemble de bijoux dans le style Arts Déco de Jean Després. Le prestige des accessoires tient aussi parfois aux illustres personnalités qui les ont portés, parmi lesquelles Cléo de Mérode, Sarah Bernhardt, Mistinguett, Sacha Guitry, Arletty et Sophia Loren.