Menu principal
Ce linge de dessous est assez rare dans les collections des musées. Sa construction devenue inusuelle, faite de bandes croisées et de lacets, demande un raisonnement pour le fixer sur un mannequin et lui redonner son volume d’origine. Porté sur la chemise longue de jour, il s’agit formellement d’une sorte de corset. Il en remplit la fonction mais, contrairement aux corsets traditionnels, sa structure est souple, non baleinée. L’épaisseur du tissu et le montage lui donnent sa relative rigidité. Le maintien souhaité est obtenu dans la façon de fixer la pièce : le point d’attache se situe sous la poitrine emboîtée, lace la taille et prend chacune des épaules. Pour un bon réglage sur la silhouette, des « bretelles » se croisent dans le dos et viennent se nouer sur le ventre. Ce sous-vêtement remplit ainsi autant le rôle de corset en amincissant la taille à volonté, que celui du moderne soutien-gorge pigeonnant, en accueillant le buste dans un tissu côtelé s’élargissant vers le haut grâce à un travail de soufflets. Le corps dessiné par ce sous-vêtement peut rappeler les silhouettes à la mode un siècle plus tard – la forme fluide dite « Empire » – particulièrement à l’honneur chez un couturier comme Paul Poiret dans les années 1910.
Auteur de la notice : Anne Zazzo