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Le XVIIIe siècle connaît les prémices du prêt-à-porter. Les gilets étaient, en effet, commercialisés sous la forme de lés d’étoffe au décor placé qui, confiés au tailleur, étaient montés en gilet. Les devants étaient doublés et réunis au dos, généralement coupé dans une étoffe différente, plus simple. Des liens permettaient de resserrer celui-ci et d’ajuster le vêtement. Ce gilet présente une scène de La Jérusalem délivrée, oeuvre du poète italien Le Tasse (1544-1595). Renaud, vaillant chevalier de croisade est assoupi dans une nature charmante. La magicienne Armide paraît armée mais ne peut se résoudre à tuer ce héros qu’elle admire et dont elle tombe amoureuse. Le récit des aventures d’Armide et de Renaud a été mis en musique en 1686 par le compositeur Lully (1632-1687) sur un livret de Philippe Quinault (1635-1688). En 1777, Gluck (1714-1787) adapte à son tour le livret de Quinault pour faire d’Armide un de ses chefs d’œuvre. Cependant, la forme du gilet indique une date plus tardive que celle de la création de l’opéra de Gluck. Sans doute faut-il voir dans cette interprétation textile le témoignage du succès de la postérité d’un texte et de deux opéras célèbres au XVIIIe siècle.
Auteur de la notice : Pascale Gorguet-Ballesteros