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Dans les années 1880 et surtout 1890 le cyclisme connaît un grand succès dans la bonne société française. Pratiquée par les membres de la bourgeoisie comme une activité de loisirs, la bicyclette suscite l’invention de nouveaux costumes. En effet, il n’existe aucune tradition à laquelle se référer, et on cherche surtout à créer des vêtements confortables et pratiques. Les tissus résistants, comme c’est le cas ici, ou bien souples, comme le jersey, sont privilégiés.
Pour rouler à vélo, les hommes portent des pantalons bouffants, tandis que les femmes les plus audacieuses se vêtent de culottes de cycliste comme celle-ci. Cette tenue a tout d’abord été jugée scandaleuse, voire indécente, car, depuis le XIVe siècle, chaque sexe se devait de porter un costume bien différencié.
Avec cette culotte, inspirée du bloomer inventé par une féministe américaine dans les années 1850, un pas important est franchi dans l’histoire du costume : le pantalon, jusque-là réservé aux seuls hommes, pourra rentrer peu à peu dans le vestiaire féminin au fur et à mesure du siècle suivant. Comme souvent, les innovations se produisent à la marge – en l’occurrence dans le costume sportif –, avant de se diffuser dans la garde-robe quotidienne. Nombre de témoignages iconographiques – notamment dans les caricatures – attestent du succès de ces vêtements, mais les exemplaires conservés sont relativement rares.
Auteur de la notice : Alexandra Bosc