Pull-over Seditionaries par Malcom McLaren et Vivienne Westwood

Dès la fin des années 1960, Paris, capitale de la mode, voit son hégémonie contestée. Parmi ses concurrentes, Londres est en pleine effervescence créative, portée par la jeunesse, la musique et le prêt-à-porter. Cette remise en cause se traduit avec force en 1971, lorsque Vivienne Westwood et Malcolm McLaren fondent Paradise Garage dans la capitale anglaise. Au 430 King’s Road, ce commerce vend des disques de rock des années 1950 et 1960 et, dans son arrière-boutique baptisée Let It Rock, des vêtements de cuir liés au mouvement musical américain. Résolument provocateur, Paradise Garage est rebaptisé Sex, d’après l’esthétique des sex-shops, en 1974, puis Seditionaries en 1977. Malcolm McLaren, alors manager des Sex Pistols, habille les musiciens du groupe punk avec les vêtements de la boutique, qui devient immédiatement l’un des centres incontournables de la mode.

L’esthétique lacérée, trouée et entravée inspirée de la pratique sadomasochiste se retrouve dans ce pull-over ayant appartenu à John Joseph Lydon, dit Johnny Rotten, leader des Sex Pistols. Autre emblème punk, deux épingles à nourrice en acier, d’ordinaire utilisées pour rafistoler un vêtement usé, barrent la poitrine du rocker. En tricot de mohair lâche à aplats de couleur volontairement dissonants, ce modèle de pull est devenu un symbole du mouvement punk, au point d’être repris par Martin Margiela en 1990, Raf Simons en 1998 ou encore Rodarte en 2008.

  • Auteur(s): Malcolm McLaren et Vivi enne Westwood
  • Dates: Vers 1977
  • Mode d'acquisition : Don de la Vogue Paris Foundation en 2018, 2019.1.52
  • Matériaux et techniques : Tricot de mohair, acier