De 1992 à 2010, le créateur britannique Alexander McQueen bouscule la mode. Son univers hybride, mué en défilés grandioses présentés à Paris à partir de 2001, questionne autant le corps que la structure du vêtement, dont la coupe acérée révèle un savoir-faire de tailleur acquis dans les ateliers londoniens de Savile Row. À chaque collection, McQueen raconte une histoire qui sert de cadre au défilé et aux silhouettes. L’une des plus retentissantes est celle de la saison printemps-été 2010.
Intitulée « Plato’s Atlantis », elle préfigure un monde post-apocalyptique, englouti par le réchauffement climatique, dans lequel l’espèce humaine mute pour survivre. L’imprimé de cette robe – des peaux de serpent enchevêtrées en anamorphosesur un satin et organza mêlés – évoque la mutation génétique. Les volumes des mancherons et de la jupe, créés par des plis rabattus, arrondis par des bandes de crin, sont emblématiques des recherches techniques poursuivies par Alexander McQueen tout au long de sa carrière. Présentée en octobre 2009, « Plato’s Atlantis » illustre la seconde et ultime phase créative du couturier.
Alors même qu’il part sur de nouvelles bases en réinventant formes et silhouettes, cette collection féminine est en effet la dernière présentée de son vivant : McQueen disparaît en février 2010.
- Auteur(s): Alexander McQueen
- Dates: Printemps-été 2010,
- Mode d'acquisition : Don de la Vogue Paris Foundation en 2019, 2020.2.06
- Matériaux et techniques : Soie double sur satin et organza, imprimé digital en anamorphose