En 1966, Paco Rabanne signe sa première collection intitulée « Douze robes en matériaux importables ». En rupture avec ses contemporains, il présente ses créations portées en particulier par des manequins d’origine africaine, qui dansent dans les nsalons de l’hôtel George-V vêtus de robes en Rhodoïd et métal, matériaux jusque-là jugés inadéquats. La recherche constante de nouveaux composants caractérise en effet les expérimentations du couturier tout au long de sa carrière. Dès ses débuts, il refuse d’utiliser la matière textile et troque les ciseaux, les aiguilles et le fil pour les tenailles, les pinces et les marteaux du métallurgiste. Pour obtenir cette combinaison-short, Paco Rabanne fragmente des plaques de métal et de plastique en autant de petits modules circulaires ajourés qui, reliés par des anneaux, créent une nappe souple, articulée, suivant les formes et les mouvements du corps. Il est ainsi l’un des premiers à revendiquer le détournement de matière dans la mode. En 1968, il utilise la chaîne des anciens modèles de chasse d’eau qu’il transforme en bandoulière de sac, ici utilisée en bretelles. Cette pratiquemarginale inscrit Paco Rabanne dans une filiation proche du dadaïsme et du ready-made de Marcel Duchamp, et fait de lui l’un des acteurs majeurs du renouvellement créatif de la haute couture à la fin des années 1960, alors progressivement délaissée pour le prêt-à-porter
- Auteur(s): Paco Rabanne
- Dates: Automne-hiver 1969-1970
- Mode d'acquisition : Don de Paco Rabanne
- Matériaux et techniques : Rondelles d’acier argenté et de Rhodoïd, anneaux en acier. Sans griffe.
- 1990.93.2