Manteau Worth

En 1858, le Britannique Charles Frederick Worth fonde, au 7, rue de la Paix, l’une des plus prestigieuses enseignes de la haute couture parisienne. Sous sa direction, puis celle de ses fils Gaston et Jean-Philippe à partir de 1895, la maison connaîtra un rayonnement international auprès d’une clientèle d’exception.
 

Apprenti chez Worth entre 1901 et 1903, le jeune Paul Poiret suscite une totale incompréhension avec un manteau qui « paraîtrait banal aujourd’hui, et presque passé de mode, mais on n’en avait pas encore vu de semblable. C’était un grand kimono carré en drap noir, bordé d’un biais de satin noir ; les manches étaient larges jusqu’en bas et finissaient par des parements de broderie comme les manches des manteaux chinois », tel qu’il le décrit dans son autobiographie En habillant l’époque parue en 1930. Installé 5, rue Auber en septembre 1903, le couturier reprend son modèle avec succès. « […] pendant des années, il domina et inspira la mode. Je l’appelai “Confucius”. Toutes les femmes en achetaient au moin un. » Ce manteau illustre ainsi l’influence de Paul Poiret sur une maison aussi traditionnelle que Worth. Il provient de la garderobe de la princesse Murat, née Cécile Ney ,d’Elchingen. La sobriété de la coupe, relevée par des applications et des glands en passementerie, et le confort du modèle répondent aux attentes d’une cliente adepte de sport.

  • Auteur(s): Worth
  • Dates: Vers 1912
  • Mode d'acquisition : Don des héritiers de la princesse Murat, 1961.65.17
  • Matériaux et techniques : Drap de laine ocre, satin noir, dentelle noire brodée de fils métalliques or, soutaches vert d’eau, glands en fils de soie noirs, boutons en passementerie ocre
  • 1961.65.17