La prestigieuse garde-robe de Mme Combe Saint-Macary, composée de près de deux cent trente pièces (dont une soixantaine de tenues) où Paul Poiret et Jeanne Lanvin côtoient Lewis, Madeleine Panizon et Hellstern, entre au musée entre 1958 et 1972. Parisienne au goût très sûr, Mme Combe Saint-Macary fréquente, dès le début des années 1910, les salons de Paul Poiret, récemment installés avenue d’Antin. Des factures renseignent sur ses achats : 150 francs le 9 février 1914 pour une coiffure mauve, 125 francs le 10 juin suivant pour l’arrangement de coiffures en plumes de paradis bleues. Le 1er juin 1915, un relevé, arrêté au 11 janvier précédent, mentionne la somme conséquente de 6 035 francs.
Mme Combe Saint-Macary a porté cette robe à traîne, complétée d’une paire de souliers en velours bleu griffés Hellstern, à l’occasion d’un mariage. La vivacité du coloris, adoucie par la transparence bleutée de la mousseline, et l’ajout de glands en passementerie sont typiques du goût de Paul Poiret. Sa cliente apprécie le damas bleu broché or et la dentelle assortie. En ce début des années 1910, deux robes de garden- party et d’après-midi, et trois coiffures du soir, témoignent de son engouement pour le couturier et de son goût certain pour les audaces chromatiques. Attestée en 1919-1920 par le manteau « Apo lon » et les robes « Égyptienne » et « Aiglon », cette fidélité ne se dément pas. Et c’est la longue robe « Thamara », audacieusement coupée dans le biais, que Mme Combe Saint- Macary choisit pour le mariage de son fils, en 1924. Très naturellement, elle ne tardera pas à franchir les portes du 29, rue d’Anjou, salon de Nicole Groult, soeur de Paul Poiret.
- Auteur(s): Paul Poiret
- Dates: 1910
- Mode d'acquisition : Don de Mme Combe Saint-Macary, 1958.38.1
- Matériaux et techniques : Damas de soie bleu broché de fils dorés, mousseline de soie bleue, dentelle de filé métallique or ; fond en satin de soie ivoire ; glands en passementerie de soie bleue Griffe « [rose] PAUL POIRET / a Paris »