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Walter Van Beirendonck, avec la collaboration de John Booth et Brian Kenny (foulards)
Créateur de mode flamand, Walter Van Beirendonck (1957- Auj.) fait partie des « 6 d’Anvers » aux côtés de Dries Van Noten, Marina Yee, Dirk Bikkembergs, Dirk Van Saene et Ann Demeulemeester. Diplômés de l’Académie des beaux-arts d’Anvers entre 1980 et 1982, ils choisissent à partir de cette date de montrer ensemble leurs collections à Londres, avant de se dissocier autour de 1989.
Bigarré, ludique, politique, parfois outré, le style de Walter Van Beirendonck se distingue de celui de ses confrères d’apparence plus sobre. Ses collections questionnent le genre, la société, les canons de beauté tout en jouant avec la structure du vêtement classique qu’il déforme avec fantaisie et provocation.
Mais surtout, Walter Van Beirendonck est une figure majeure de l’histoire de la mode masculine dont il renouvelle le vestiaire, brise les codes austères et égaye l’aridité créative.
Pour la collection « Zwart » au printemps-été 2007, il détourne la silhouette du hooligan. Ce fauteur de trouble au visage caché voit ici ses deux attributs détournés : le bonnet s’orne d’un pompon espiègle et le masque, retenu par trois broches féminines, se divise en deux foulards de soie aux imprimés multicolores, chacun réalisé par deux artistes. Sur le premier, l’illustrateur de mode John Booth réalise le portrait barbu de Walter Van Beirendonck entouré de pénis en érection, en rappel au logo du créateur : sa propre silhouette nue, de face, le sexe visible. Sur le second, l’artiste américain Brian Kenny fait également le portrait du créateur de face en déformant ses traits transformés en autant de symboles.
Le blouson en toile de Nylon brillant connut un véritable succès populaire au début des années 1990. Commercialisé par la marque Schott, il est également indissociable de la tenue du skinhead, figure violente du jeune britannique issu des classes populaires aux cheveux tondus. Cependant, Walter Van Beirendonck le rend inoffensif lorsqu’il allonge à l’extrême ses manches pourvues de gants démesurés, n’allant pas sans rappeler les grandes mains en mousse brandies par les supporters de football.
Cette silhouette est fidèle à la créativité de Walter Van Beirendonck qui condamne toute brutalité en la désamorçant par le couleur, la forme et l’humour.
Auteur de la notice : Alexandre Samson