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Paul Iribe
Dans ses mémoires, Paul Poiret évoque sa rencontre avec Paul Iribe, fondateur du journal Le Témoin, et la commande qu’il lui fit d’un album représentant ses principales créations. Présentées dans une mise en page influencée par les estampes japonaises, les robes droites, à taille très haute, s’inspirent de la ligne Directoire. L’ouvrage de luxe, destiné à la clientèle, révèle un grand sens de la publicité chez Poiret. Il fut publié en octobre 1908 alors que le couturier était encore installé 37, rue Pasquier. Dépourvu de texte, l’album comporte 10 planches montées sur onglet, de divers formats.
« Un exemplaire en fut adressé à chaque souveraine d’Europe, portant après les pages de garde une dédicace spécialement imprimée en beaux caractères. Tous furent bien accueillis et appréciés, sauf toutefois celui de S.M. la reine d’Angleterre, qui me fut retourné avec une lettre d’une dame d’honneur, me priant de m’abstenir dans l’avenir de tout envoi de ce genre. Je n’ai jamais compris cette méprise. » (Paul Poiret, En habillant l’époque, Paris, Grasset, 1986, p.69)
L’exemplaire conservé au Palais Galliera est dédicacé par Paul Poiret « A Madame Ruhmann Parisienne souvenir respectueux et admiratif ». S’agit-il de l’épouse d’Emile-Jacques Rulhmann dont le nom aurait été mal orthographié? On ne peut l’affirmer mais en tout état de cause la dédicataire appartient au cercle étroit de l’élite parisienne.
Auteur de la notice : Marie-Laure Gutton