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D'une manière générale, les robes de mariée font partie des types de vêtements les plus fréquemment donnés aux musées ; cela s'explique aussi bien par la valeur symbolique et affective que leur accordent leurs propriétaires, que par la qualité des matériaux qui les composent. En effet, le mariage est un moment de monstration sociale fort pour les deux familles qui s’unissent lors de cette cérémonie : le prestige de l’alliance se doit d’exhiber les matériaux les plus riches.
Cette robe a été portée par Anne Debelle (1802-1887) lors de son mariage le 19 avril 1823 avec le fils d’un maréchal d’Empire, François Victor Masséna, prince d'Essling et duc de Rivoli (1799-1863). Elle présente une riche ornementation de dentelles de soie dites « blondes de Caen », très à la mode sous le Premier Empire et jusque dans les années 1830. Cette vogue était telle que des imitations en gaze furent aussi produites à cette époque ; mais ici, il s’agit bien de dentelle véritable, faite à la main par les ouvrières normandes, ce qui témoigne de l’opulence du mariage princier.
Comme il est fréquent pour les robes de mariée, cette pièce mêle des caractéristiques intemporelles propres à la cérémonie et des détails qui la rattachent à l’évolution de la mode contemporaine : la robe est de couleur claire, proche du blanc qui va se généraliser à la fin du XIXe siècle pour symboliser la pureté de la mariée, tout en présentant aussi un traitement du corsage et des manches dans le goût historicisant néo-Renaissance fort recherché à l’époque – goût qui trouve un écho dans les peintures Troubadour appréciées pendant le premier tiers du siècle.
Auteur de la notice : Alexandra Bosc