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Pour recevoir dans l’intimité, en particulier le matin, les femmes avaient l’habitude de revêtir ce qu’on appelait un « peignoir » ou « déshabillé ». A partir des années 1890, et surtout 1900, une nouvelle habitude mondaine s’imposa : une maîtresse de maison pouvait désormais recevoir ses amis proches à l’heure du thé, c’est-à-dire en fin d’après-midi, vêtue d’une robe d’intérieur dénommée « tea-gown » (robe pour le thé, en anglais).
Cette robe, très légère, est à la fois une robe de réception et une tenue privée. Portée dans un cadre informel, en compagnie d’intimes, elle était moins habillée que les robes de dîner ou de bal : son décolleté très modéré – voire présentant comme ici un col montant – en témoigne. Surtout, c’était un vêtement confortable et qui n’engonçait pas sa propriétaire ; il pouvait, comme avec notre tea-gown, tomber droit, ou bien être à peine retenu à la taille par une ceinture. Souvent coupée dans des tissus clairs et de la dentelle, cette robe incarnait le goût poétique de celle qui la portait.
Cette tea-gown a d’ailleurs été portée par la célèbre comédienne Réjane (1856-1920), qui était une cliente très fidèle de Jacques Doucet et dont l’élégance était célèbre.
Auteur de la notice : Alexandra Bosc