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Martin Margiela
La collection printemps-été 1996 de Martin Margiela est en deux dimensions, sans coupe, ni structure. Des photographies en négatif de vêtements sont imprimées sur des matières fluides ou transparentes, auxquelles seule l’image en trompe-l’œil apporte le volume. Pour la première fois dans ses collections, Martin Margiela a recours à un imprimé créé et non récupéré. Le créateur a sélectionné douze vêtements chinés, féminins et masculins, été ou hiver, de périodes différentes. Il demande à des photographes proches de lui depuis ses débuts d’en réaliser des clichés en noir et blanc. Anders Edström, Marina Faust, Ronald Stoops et Tatsuya Kitayama sont invités à les photographier sur mannequin ou sur cintre, sans les démonter, de face et de dos. Il leur recommande de bien contraster les ombres et de faire ressortir les détails de chaque matière. Ensuite, Margiela fait imprimer ces photographies sur différentes étoffes légères et estivales.
La gamme de couleur de ces impressions, dans les nuances de gris, de noir, de bleu ou de sépia, évoque celle des photocopies. Chaque vêtement comporte des réserves d’impression, qui laissent le tissu vierge dans les coins, près de l’ourlet, sous une manche. Elles correspondent à la différence d’espace qu’occupent une image à plat et un habit en trois dimensions. Ces imperfections imprévues qui ressemblent à des collages plaisent beaucoup au créateur.
Sur ce modèle, une robe en dentelle des années 1960 a été retournée afin d’en souligner la doublure intéressante où se lisent encore la griffe et la taille du modèle d’origine : « Tissu de Paris, 42 ». Elle est imprimée sur une robe en satin de doublure.
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Auteur de la notice : Alexandre Samson