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Martin Margiela
Après la rétrospective du printemps-été 1999, Martin Margiela décide de prendre une autre direction. La première collection de l’an 2000 étudie de nouvelles proportions : les vêtements sont surdimensionnés, de taille XXXXL. L’agrandissement est présent dans les collections du créateur depuis le printemps-été 1990, avec notamment le marcel d’homme agrandi à 200 %, porté en robe ou retroussé en jupe. Le travail sur l’échelle du vêtement continue avec la garde-robe de Barbie qui, à partir de l’automne-hiver 1994-1995, est adaptée à la taille humaine.
Pour cette collection, des habits masculins – tee-shirt, chemise, pull, veste, veste de smoking, trench-coat, blouson –, de taille normale, sont agrandis à 200 %, l’équivalent d’une taille italienne 74. Ils dessinent la nouvelle collection, déclinée en plusieurs matières et couleurs standard. Ces vêtements masculins agrandis sont produits industriellement.
Au crépuscule du xxe siècle, l’élargissement extrême du vêtement est un pari que certaines personnes, même auprès de Martin Margiela, craignent de prendre alors que l’oversize est une notion absente des podiums. Si quelques journaux dont le Le Figaro voient dans les agrandissements du créateur « une idée vieille comme la mode », d’autres comme The Fashion, soulignent postérieurement que, « pour le printemps-été 2000, la collection oversize de Martin Margiela choqua le public comme s’il s’agissait d’une bombe incendiaire. Ces vêtements étaient si gigantesques qu’ils contredisaient d’une manière déconcertante la silhouette du temps, mince et près du corps. »
La collection du printemps-été 2000, ultérieurement baptisée Oversize, est le point de départ d’une nouvelle période dans le travail de Martin Margiela. Les femmes le suivront, et la collection sera un succès commercial. Le concept d’agrandissement est si dense que le créateur le développera sur cinq collections, jusqu’au printemps-été 2002.
Auteur de la notice : Alexandre Samson