GALCP-1909-10-LOU-01-vol9

Institutions créées en faveur des Employés La Direction des Grands Magasins du Louvre, soucieuse de remplir d'une manière irréprochable les devoirs sociaux qui lui incombent, a créé diverses institutions destinées à améliorer le sort de ses em- ployés. Au premier rang se place la Réserve de Prévoyance. Sont admis à bénéficier du fonds de prévoyance tous les employés ayant six années de présence non inter- rompue dans la maison au 31 juillet de chaque année. Les absences en congé régulier, pour maladie ou pour le service militaire, sans radiation de l'employé de la liste du personnel, ne constituent pas une inter- ruption qui entraîne déchéance des droits acquis. ' Après six années révolues, un capital de 50o francs est déposé au 31 décembre suivant, en faveur de l'employé toujours présent à la maison. Un second versement de 500 francs est fait l'année suivante. Une somme annuelle de zoo francs est versée énsuite, au 31 décembre de chaque année, directement au crédit du compte de l'employe jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge de cinquante ans. On remarquera que le fonds de réserve a été constitué sous une forme vraiment démocratique. Alors que dans la plupart des caisses de retraites, les pensionnaires reçoivent une rente proportionnelle au traitement des dernières années, le fonds de réserve des Grands Magasins du Louvre assure aux employés une retraite proportionnelle à la durée de leurs services; les em- ployés les moins rétribués en bénéficient le plus, car l'allocation annuelle de zoo francs cesse dès que les appointements atteignent 5.o0o francs. Au 31 décembre prochain, le neuvième million consacré à cette oeuvre importante sera dépassé. — Une Société de Secours Mutuels des employés, fondée en 1876, était alimentée par des dons et les coti- sations de ses membres. En 1900, la Société du Louvre prit à sa charge le paiement des cotisations. i8.000 fr. en moyenne sont, de ce fait, versés aux employés malades les plus éprouvés. La Direction complète cette action par des dons supplémentaires, portant à 30.000 fr. le montant des secours distribués chaque année. — Après les secours en argent, les secours en nature sont distribués sous des forfnes variables : ce sont les soins donnés par les médecins, les médicaments et appareils ou le séjour dans les villes d'eaux; enfin, des séjours dans les hôpitaux et les maisons de convalescence sont payés aux employés malades. Les secours en nature sont encore donnés sous une autre forme, soit aux convalescents, soit aux employés fatigués, par leur envoi au Sanatorium de Tournan. Cet établissement est installé à côté de l'hôpital Pereire, à Tournan. Grâce à cette proximité suffisante pour que la maison d'habitation ait été reliée à l'hôpi- tal par une galerie couverte, les pensionnaires peuvent avoir, près d'eux, un hôpital prêt à les assister en cas de maladie. Le service du Sanatorium est assuré par le personnel permanent de l'hôpital. Cette fondation a coûté à la Société du Louvre près de 125.00o francs en achats de terrains, constructions et aménagements, et les dépenses annuelles varient de 3 à 5.00o francs depuis 1893, grâce à la combinaison de rattachement à l'hôpital. L'assistance médicale distribue près de 50.00o francs par an. — Depuis 1892, la Société du Louvre assure six semaines de repos à chacune de ses employées sur le point d'être mere, par des allocations personnelles représentant les appointements fixes et en aucun cas inférieures a 75 francs. Le montant total des allocations versées atteint déjà cinquante mille francs. — Les Magasins du Louvre ferment le dimanche depuis près de quarante ans; mais voulant étendre le repos autant qu 'il était possible, la Direction faisait distri- buer à ses Clientes, la lettre suivante, dans les premiers jours dejanvier 1893, treize ans avant la loi sur le repos hebdomadaire : « MADAME, « Pour assurer, autant qu'il est possible, un jour de « repos à tout notre personnel, nous avons l'honneur « de vous demander la permission de ne vous livrer « le dimanche que les paquets que vous auriez désignés « pour ce jour-là. « Si vous voulez bien nous donner cette autorisa- « tion, il vous suffit de revêtir de votre signature la « feuille ci-j ointe. « Veuillez agréer, Madame, nos salutations très em- « pressées. « LA DIRECTION. » io.000 lettres furent ainsi distribuées. 9.816 réponses parvinrent, affirmatives sans excep- tion, La reforme ne se fit pas attendre et à partir du 20 janvier 1903 les paquets ne furent expédiés le dimanche que sur la demande expresse des acheteurs. La proportion du nombre des paquets livrés le dimanche au nombre despaquets livrés dans la semaine est de 7 pour cent mille; autant dire que la livraison du dimanche n'existe plus. — Les employés qui vont accomplir une période de service militaire conservent tous leurs droits aux béné- fices des institutions que nous avons décrites, en par- ticulier en ce qui concerne la réserve de prévoyance. Lorsqu'ils sont appelés pour des périodes d'instruc- tion de 23, 17 et 9 jours, leurs appointements fixes leur sont intégralement payés. — Les employés du magasin qui n'ont pas leur famille à Paris sont gratuitement logés, s'ils le demandent, dans un immeuble de la Sociéte du Louvre, qui porte le nom d'Hôtel du Personnel. — Dans le but d'encourager le goût de l'épargne, les employés sont autorisés a placer en compte leurs salaires à la Caisse de la Société du Louvre, et ce jus- qu'à concurrence de 5.00o francs. Un intérêt de 4 0/0 leur est servi, bien que les retraits puissent être effec- tués à vue; les placements ainsi effectués atteignent deux millions trois cent mille francs. — Une Société de Tir et une Société de Vélocipédie reçoivent tous les ans des allocations. — Enfin, pour stimuler le goût de l'étude, des cours de langue anglaise ont été organisés, auxquels les em- ployés peuvent gratuitement assister. Un concours a lieu chaque année et des Bourses de voyage à l'étranger permettent aux plus méritants d'aller compléter leurs connaissances. — L'ensemble de ces diverses subventions et alloca- tions s'élève à cent mille francs environ. — Grâce à une donation généreuse de Mme Hériot, veuve de l'un des Fondateurs des Grands Magasins du Louvre, 35 anciennes vendeuses reçoivent une rente viagère de 857 francs, depuis le ler janvier 1900. — Au mois d'octobre 19o2, M. Chauchard, l'un des Fondateurs des Magasins du Louvre, faisait don aux employés du Louvre de sa propriété de Versailles, le « Pavillon de Madame », demeure historique, construite en 1780. Le parc et les pelouses qui l'entourent ont une surface de 71.000 mètres. Le parc fut divisé en cent cinq lots, répartis entre employés ayant moins de 5.000francs d'appointements. — En outre, M. Chauchard laissait par testament une somme de 3 millions, qui ont été repartis entre tous les employés du Louvre, proportionnellement à leur anciennete. — Enfin Mme Mary Boursin vient dedonner un capital d'un million de francs, dont l'intérêt sera affecté à servir des rentes aux plus anciens employés.

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