Album du Figaro, N° 18, printemps 1949

IACQUES 1-ATII 6/, robes plus élégantes s'enroulent en cornet de papier, les volants se plissent, les tabliers se replient et retombent en coquilles. Les pans libres mais qui font partie de la robe se retournent, glissent dans la ceinture ou couvrent une épaule. Le courant d'air qui souffle emmène dans son mouvement les décolletés qui sont déportés tout d'un côté, se creusent en profondeur ou plongent dans le dos. Les détails sont d'une immense variété. Poches énormes ou cachées, utilisées pour le relief ou pour la ligne, ceintures en matières inattendues (liège. raphia), cannées, Lorsadécs, cols entonnoir~ revers aigus ou roulés. Même le soir il n'y a pas de ro bcs uniformément longues. Certaines sont courtes, mais enrichies de pierreries, certaines sont droites, étroites, d'autres cloches à melon. Le coup de vent bouscule aussi les chapeaux. Les grandes formes sont rejetées en arrière ou rabattues de côté. Elles deviennent irrégulières et asymétriques. li y a aussi, t0ut différent, le petit bonnet bien collé à la tête; il défie la tempête. Le vent a chassé le brouillard et ses couleurs indécises. Les tons sont nrttoyés, tendres et frais comme des fleurs. Partout des nuances de capucines, aux rouges plus tomate que framboise, de bleuets aux bleus clairs et purs, de pavots, de blés mûrissants, mûrs, jaunes, dorés. Du bleu marine assez. doux. Des roses couleur de jolie fille, des roses fond-de-teint. La mode a la chance de retrouver de beaux tissus, secs comme les alpagas, le reps, doux comme la mousseline de soie. La vraie soie est revenue, à la fois raide et souple. L1 toile, le coton, le lin, tissus des champs, sont invités au bal. lis sont traités comme des failles ou des satins et somptueusement brodés. Les brodeuses et les dentellières, et les habiles petites mains qui font de la lingerie délicate, travaillent à longues journées. Partout de la dentelle, semblable à un tissu, épaisse et noble, et parfois rebrodée d'or. Tout cela pour l'ornement de robes qui sont vivantes parce qu'on les porte à grands pas, avec gràce et vivacité. Il P. A iaurbt : la rl«bt ,10,u Ja formt la pl,u rtduitt, t• toilt dt jutt r/011/t'I d'or. rbn,_ Jt1,q11u Fatb. A droitt : aii11, irrq,11litr, lt p/,u md,1,itu.1;. du bi.-oruu, t• p,,illt tt 1·t!M1rs noir, rbt7.,. Chri.rtim, Dior. C:IIRISTIAN DIOP:

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