Album du Figaro, N° 19, été 1949

66 LA FAYETTE 4:Harle-Jean-Paul9 n1arquls de, 175'7-1834. c e~~n~u~ 1:sr~i~ic~i= :~~::n:esc ~~u:é;~~a::u=e~~ XVIll" alècle. Marié à seize ans, Il n'en a que vingt lorsqu'il arme à ses trais une frégate pour aider les colons américains à se créer une patrie. Ses premiers succès lui valent l'amitié de Washlneton et lui permettent d'obtenir du Roi l'envol en Amérique· d'un corps de 6.000 hommes commandé par Rochambeau. La victoire de Yorktown, qui assurait aux EtatsUnla leur indépendance, attacha à jamais son nom à leur Histoire. Il passa les trente dernières années de sa vie à son chAteau de La Grnnee-Bléneau et s'y trouvait fréquemment entouré de ses meilleurs amis : Fenlmore Cooper, Ary Sche!fer, le comte Auguste de Staël, fils de Mme de Staël... C'est dans cette chambre, dont on volt Ici la reproduction, qu'il jouait au tric-trac avec le ministre anglais James Fox, devenu ,rand ami de son glorieux ennemi. Le marquis de Lasteyrie, dont une tille de La Fayette était l'arrlère-grand'mère, est aujourd'hui possesseur de La Grange. Il y vit dans une solitude à la fols mélancolique et souriante et s'est attaché à conserver avec sollicitude tous les souvenirs du eénéral. Dans une des tours du chlteau, la bibliothèque de La Fayette est intacte avec ses livres, son fauteuil et son bureau. Tout y semble vivre encore la vie du XVIII" siècle. Sur une table, né&ligemment, est posé le chapeau de l'illustre marquis, comme s'il venait, à l'instant, de se découvrir. LES AMTS DE '\V1\SHINGTO I-IABITAIENT CES CHATEAUX Les noms d~ Pershing, d'Escnhowcr, de Montgomery, resteront toujours dans la mémoire des Français comme sont restés dans celle des Américains les noms de La Fayette, de Rochambeau, de Grasse, d'Estaing et de tous ceux qui s'illustrèrent en combattant pour l'indépendance des États- Un is. La Société des Cincinnati, fondée par Washington, groupe aujourd'hui les descendants de tous les officiers qui participèrent à cette guerre. En visitant qudqucs-uns des châteaux des "Cincinnati" français, nous retrouvons les souvenirs de cette glorieuse époque qui marqua, entre les deux nations, les débuts d'une amitié que les années ont rendue de plus en plus fraternelle. ROCHAMBEAU, à Tlwrc-la-Rocheue, ( l .-iJ•-C.J, ROCHAMBEAU < an de Vilneur. comte de> "1'125-"1807. S 1 -~~:~;:u=~ i~~~l~~~f~s;~~:r~j~:~:~i a1:xu:e:t::~~ x de haut bord et aux deux frégates que la France ,yait au général Washington pour amener à Rhodend l'armée du comte de Rochambeau. Elle venait ren- ·r celle de La Fayette. A l'intrépidité du jeune mar- , Rochambeau apportait son expérience de soldat ~uise sur maints champs de bataille. La Fayette était peu comme un fils pour lui el le ton des lettres qu'il h écrivait alors n'avait rien de militaire : c Je vous ema,'se, mon cher marquis, du meilleur de mon cœur... > Son intervention fut décisive dans les combats de Virginie. De retour en Fi-ance, il fut fait maréchal. Dernier mari_-hal de la royauté, il fut aussi le premier général de la Revolution. Les Jacobins l'envoyèrent à la Conciergerie, mais Thermidor Je délivra. Retiré dans son château de Thoré-la-Rochette, en Vendômois, au bord du Loir, il y v~cut comme un sage, s'occupa de ses arbres et de ses vignes, écrivit ses Mémoires. Le chevalier de Bou!llers y venait souvent séjourner ainsi que Mlle de Musset, dont l'un des neveux !ut l'auteur des Nuit s ... Le domaine appartient encore aujourd'hui aux descendants du maréchal et l'on peut y voir, telle qu'elle était autrefois, sa chambre et, sur son lit, la courtepointe brodée PD.r la comtesse de Rochambeau pendant que son mari faisait triompher en Amérique les couleurs de la France. DUC DE BROGLIE. de I' Aadtmit Française, Présidmt dt la Sm.ion FrançaiSC" des Cincinnati. L'ai1,le d'or, ùui1,ne du Cinci11nati, 67

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