Album du Figaro, N° 20, automne 1949

GILBERT OR.CEL LES NOUVEAUX CHAPEAUX NE SONT PAS SAGES c ertes non ! et bien que, pour la plupart, ils soient petits, il ne faudrait pJs croire que cet accourcissement des lignes leur enlève fantaisie, originalité, désinvolture. Pourquoi ne sont-ils pas sages alors que, avec tanl d'application, ils paraissent s'efforcer à suivre les contours des têtes rondes ou oblongues ? alors que leurs bords, quelquefois minuscules sinon absents, sont d'une régularité qui pourrait être monotone ? Parce qu'il y a en eux un déséquilibre appa?Tnt et que cc déséquilibre leur donne un mouvement inhabituel, une ligne inattendue. En effet, qu 'clk soit en feutre, en taupé, en mélusme, en velours ou autre tissu, la calotte oublie souvent qu'elle devrait être ronde. Elk s'élance, conique et verticale à la façon des chapeaux de clowns ou bien, sans souci de la rectitude, bascule froidement d'un c6té avec un petit air penché qui n'a rien de pudique. Tantôt elle se hérisse de petites cornes gentiment diaboliques, ou dégageant les tempes et le front, elle jaillie rn flèche au-dessus de celui-ci; parfois, recouvrant les oreilles, elle s'abaisse sur la nuque, l'enveloppe et, de là, lance une pointe à l'arrière.

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