Le peut salon avoc sa collection de timbales d'argent du Vieux Paris et de boîtes à Cl,!;arts hollandaises en cu1vf(', du XVI~siècle. A drone, un Vuillard. L"cscalier intérieur conduisant du boudo:r à la chambre. Une maison couvent de hmt, au milieu d'un grand jardin, une vrait maison de campagne... Pourrait-on croire qu'elle K trouve à Paris? Dans la chambrt blanche, tous lts objets sont blancs: pctitts sL1tucs, lampe, médaillons, etc. Seule couleur: le chint7.. jaune pâle du lit. Le licm:qui s'est emparé des murs de la maison a pfuétré aussi dans la salle à manger, .. aidé par le pinceau habile dt Mme Fcn•ick. UNE )IAISON DES CIIAUPS SI PAlHSIENNE N ul ne se douterait, en passant dans la rue Michel-Ange, que derrière ces immeubles mOOcmes se cachent un coin de vraie campagne et une exquise maison toute chevelue de lierre que Paris en dévorant Auteuil au siècle dernier semble avoir oubliée. C'est la maison de Mme René Fcnwick, autrefois maison de campagne de sa mère, Mme Gillou. (Pour venir à la ville - à Paris - on faisait atteler.. .) C'est dire que sur l'espace de deux générations la vie parisienne n'a cessé d'y trouver un de ses plus charmants asiles. Le salon de Mme Gillou attirait les gens d'esprit et les artistes. Vuillard en a lai.s.st une image où Mlle Gillou et sa mère ont été peintes auprès de Reynaldo Hahn. Championne des collectionneuses, après avoir été championne du monde de tennis, Mme Fcnwick a rassemblé tant de jolis objets qu'il serait difftcilc de saisir le fil conducteur qui a mené son choix d'un Utrillo à un Jacob Petit, d'une boîte Renaissance à une estampe: NapolCOn III. « Raconter une maison. dit-elle, cc serait raconter l'histoire d'une vie ». Mais, peut-on raconter la fantaisie, le goût, les caprices de l'esprit qui ont cueilli dans chaque époque l'objet inattendu et qui ont soumis chaque pièct, chaque mur, à un ordre mystérieux mais précis gràcc auquel la maison tout entiêre se compose comme une œuvrc d'art. Au ra-de-chaussée, dans la claire salle à manger et l'immense salon, c'est le grand style. La belle ébénisterie s'y rencontre avec les tableaux de maîtres. La fantaisie habite le premier étage. Du petit salon au boudoir on passe du XV III~au X IX' siècle et de surprise en surprise, découvrant à chaque pas la chose amusante voisinant avec la chose rare. Cc boudoir est le chef-d'œuvre de Mme Fenwick. Son originalité, c'est d'abord de ne faire qu'un tout avec la salle de bains. C'est aussi d'être un petit musée élégant et intime où se sont donné renda-vous les plus spirituels objelS que puisse réunir une collectionneuse dont la passion sait s'txerctr avec humour. !29
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