Album du Figaro, N° 22, février-mars 1950

INVITEZ LE PROTOCOLE A VOTRE MARIAGE On dit qu'il faut être deux pour se marier. C'est une formule très optimiste. En réalité, pour faire un mariage, il faut un monde fou : des parents proches et lointains, des témoins, des amis, un notaire, sans parler de M. le Curé et de M. le Maire qui jouent un rôle de premier plan dans la cérémonie. Celle-ci obéit d'ailleurs à un protocole très strict et ses différentes phases sont réglées par des usages qu'il est bon de connaître et que nous allons passer en revue. LES FfüQ,IILLES. La demande en mariage étant faite et le fiancé ayant été agréé, les deux jeunes gens sont promis l'un à l'autre. Avant même que la date de leur union ne soie Gxée on peut publier leurs fiançailles. Mais, d'abord, on doit en avertir tous les membres de la famille par lettre de façon qu'ils en soient les premiers informés. Bien entendu la formule : « Ne le répétez à personne » est de rigueur et elle assure la diffusion de la nouvelle. Huit jours plus tard, on envoie des cartes de visite aux amis et aux relations. Sur ces cartes les parents écrivent, à la main: « Très heureux de vous faire part des fiançailles de leur fils X ... avec Mademoiselle Y ... ». Dès que ces cartes ont eu le temps de joindre leurs destinataires, on publie une annonce dans le carnet du Figaro. La célébration officielle des fiançailles est en général marquée par un déjeuner ou un dîner de famillc,d'abordchc'L les parents du jeune homme, ensuite chez ceux de la jeune fille. C'est le jour de la bague au doigt ainsi que du bouquet de fiançailles que le jeune homme a fait livrer le matin même. Il est composé de fleurs roses et noué du classique ruban de même teinte. Pour cc repas officiel le couvert est dressé de façon telle que les fiancés soient côte à côte; sous aucun prétexte ne les privez de cette joie car dès le mariage - restaurant mis à part - ils prendront chez eux leurs repas face à face et chez les autres l'ordonnance voudra que les ménages soient séparés... Dès les fiançailles officielles les parents du jeune homme déposent des cartes chez les proches de la future belle famille. Ltl Ilt\GUE. On peut faire à la fiancée la surprise de sa bague; pourtant il semble plus délicat de la lui laisser choisir. Mais si on lui offre une pierre qui était dans la famille et qu'on fait remonter à son intention il est bon de soumettre le croquis à son choix. L'opale est bannie des fiançailles parce qu'elle passe pour porter malheur. La perle aussi qui, dit-on, fait pleurer. Il y a pourtant tant de filles qui pleurent de n'en pas avoir. Pour être sûr de plaire, mieux vaut se cantonner au diamant, à l'émeraude, Suite page 78. iiALENCIACA Rj& de velottrset 1J1a11tiOe de tulle brodé (photo Clarice). JEANNE L\NVlN 31

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