32 LA PASSION SR LIT DANS LA MAIN La femme ou l'homme passionné se caractérise par un élan vital puissant qui lui donne de la fougue et lui fait naturellement porter intérêt avec feu, avec Aammc, aux êtres et aux choses. Les signes chiroscopiqucs en sont : Une éminence thénar (Mont de Vérms) volumineuse, ferme, entourée par une ligne jumelée. Une paume charnue et ferme. Une forte saillie déborde le tranchant de la main. Des ongles demi-courts avec de très belles lunules. Un pouce long. Des monticules interdigitaux volumineux. Une longue ligne de Mercure. Dans la passion amoureuse sentimentale, les mouvements dévorants Je l'âme rendent sensible et réceptif aux attractions du cœur. Cette forme d'élan se signale par: Des monticules interdigitaux saillants. Une ligne de cœur très longue. Une ligne de tête inclinée vers l'éminence hypothénar. Cette passion s'accompagne toujours de volupté dont les signes sont : les gouttes d'eau des phalangettes, un anneau de Vénus de courbe gracieuse et brisée. La passion du pouvoir est autoritaire. Elle implique l'audace, le courage moral et physique, le don de commandement, une volonté de fer et l'ambition. Les indices en sont : Une main musclée, ferme, de température chaude, de coloris foncé. Des doigts aux phalangines et aux phalangettes longues. Un auriculaire long. Un annulaire beaucoup plus long que l'index. Des monticules interdigitaux prononcés, celui situé entre l'index et le médius étant particulièrement saillant. Une ligne de tête confondue à la ligne de vie, à son début, très longue et droite. VIVRE PASSIONNEMENT PAll JF..\X COCTEAU * Toute œuvre d'art dit,m de ce nom ut un drame passionnel. Ne serait-ce que cette lutte entre la matière et l'homme qui la dompte, la force d'inertie féroce que la toile, la pierre, le marbre, le papier, l'encre, le silence, le vide opposent à l'entreprise qui les saccage dans le sen.s du sublime et qui les révolte. En outre tm autre drame passionnel éclate entre le.s habitudes de l'artiste et la 11éce.ssité où il se trouve de les vaincre coûte que coUte, en employant n'importe quelle arme. Il me semble impossible de couper fin style passiounel par des haltes, de soujjler tm peu, de l'a.sseoir. Notre .sttbstance en prend le rythme et si nos cellules baignent dans ce fluide qui se dévore, qui bouillonne et se fatigue à la détente, il est difficile d'envisat,er du calme. Ceux qui vivent cette longue syncope vieillissent plus vite et donnent l'illusion de la jeunesse. Ils ne s'endorment pas devant le feU. Ils s'engagent jusqu'aux moelles. Ils 11t se réservent pas le moindre coin d'ombre. Leur sommeil les emporte dan.s un autre monde qtti les éreinte à force de détails et de réalité. Au réveil 1ls se lavent du rêve et replongent dan.s le feu qui leur est propre. En ce qUi me concerne je ne distingue qm deux alternatives: la; passion ou l'ennui mortel. Le mot génie et le mot passion effrayent. On les emploie trop éco11omiquement. Stendhal parlait d'une femme qui " monte en voiture avec génie ". Bal-zac (et Stendhal) disent d'un jwne amoureux qui joueau whist contre le père de la jeune fille qu'il aime: " Il eut le génie de perdre. " La passion est moins rare qt/011 ne le pense. Elle anime toutes les âmes qui flambent pour de grandes et petitu cattses, et qui ne craignent pas la mort. Car le soleil ne nous réchauffe et ne nous rassure que parce qu'il se cons11me et meurt. Il n'existe pas de lumière qui ne vienne d'u11e ruine, d'une prodigalité profonde. Cho.se étrange, le travail d'ordre passionnel est presque toujours l'apanage de ceux qui n'attachent pas a l'existence le prix démewré que les person11u raisonnables lui accordent. On dirait que les personnes raisonnables cherchent à apprivoise,· le temps qui les mange et que les êtres pa.ssiomuls veulent devancer le temps, se dévorer toute.s seules et ne lui laisser que leurs os. Il e.st normal que la passion éloigne les dmes prudentes, normal que lu œuvres qui la reflètent provoquent la crainte, normal que le public s'en écarte par un réflex, défensif. A la longue, le feu se résorbe. L'objet né de la passion en conserve une sorte de phosphorescence mystérieuse qui intrigue. Les âmes prudentes s'en approchent et y cherchent un refuge contre les flamboiements du jottr. La pa.ssion ne calcule jamais. Ses fautes de calcul l'emportent Sttr l'exactitude menteuse des chiffres. Elle échappe à la preuve par .9 et à l'analyse. Et lorsqu'un Rothschild, excité par la passion des affaires, déclare : "Deux et deux font vingt-deux", il se rapproche ti,, poète qui refuse d'admettre que deux et deux font quatre. Je me résume. Tout acte qui n'est pas un acte pa.ssionné, désintéressé, d'aspect fou, tnJensible à la critique, est un acte médiocre. Ses ondes n'atteignent. que les postes médiocres. Les âmes hautes ne l'wregistrerout jamais. 33
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