----:---- ---------~ AUANVIC LANVIN PARFUMS 68 Pour dccrirc la noll\ clic mode il faut :tYoir un cravon affûté et h mam précise d\m Ingres. C'est une mode bien dessinée qui n'utilise que de~ hgni.:~ nettes. Le goût de la netteté, celui de la précision, sont partout sensible.!> jusque dans les détails. On n'aime plus les drapés et leurs à peu près, on refuse le hasard et l'asymétrie. Sobre et linéaire, la silhouette est souli,gnéc, cernée, coupée. La jupe s·arrètc court, les manchcs·sont absentes et les décolletés découpés à l'emporte-pièce. La mode 1950 a le sens des proportions. Elle est éminemment vivable et portable, momrc peu de ces excentricité!. boulcvcr,.antcs qu'on cite en première page des journaux. La tête, petite, fait paraître noble la ligne des épaules, qui reste une ligne namrcllc, à peine accentuée parfoi~ quand il y a des manches. ~1ais il y a si peu de manches! Mëmc sur les manleaux. elles ont disparu. lai~sant le bras cnlièrernent nu. Le buste ne s·est pas étriqué. Au contraire, il donne l'impression d'être souple et aussi très allongé. Impression prO\oquée par des effets de blouson dans le dos, par des martingales basses, par une ceinture très fine, incurvée et qui plonge par derrière. Les hanches serrées prolongent assez bas r étroitesse de la taille. C'est un dcs points importants de la silhouette : son étroitesse au milieu du corps. L'ampleur (quand il y en a) commence plus ba~, à mi-cuisses. un peu au-dessus des genoux. Alors, au moindre mom·ement s'épanouissent les plis qui, dans l'immobilité, faisaient croire à une ligne étroite et verticale. Ainsi s'évase la corolle de certains modèles. Puis la jupe s'arrête très vite laissant voir 38 à 40 centimètres de jambes. Curieusement, c'est quelquefois le soir que les jupes sont les plus courte~. Les tailleurs sont lrès dessinés, très "écrits•·. gansfa, cernés, unis, "caviar" ou pied-de-poule. Leurs jupes droites sont souvent fendues sous un tablier. Des pans utiles ou inutiles s'animent au mouvement. ~ manteaux ont perdu leur immense ampleur. Parfois même, ils tombent verticaux. La redingote réapparaît ainsi que le manteau vague, court. Le cachepoussière surprend, en tussor ou en shantung. En organdi, c'est le manteau inutile dont on ne voudra pas se passer, transparent, sans manche, mais manteau tout de même. li accentue la ligne précise. le c6té droit et net d'une mode sans accident, ~ans ornement, sans fioriture. L'horrrnr de l'indécis et du vague fait utiliser à plat les tissus les plus vaporeux, moussclinr. tulle, organdi. C'est ainsi qu'on peut voir un tailleur fait de plusieurs épaisseurs de momsclinc superposées. Plis et plissés permettent aux robes d'être soupirs en restant sobres. Plissés verticaux qui vont du haut de l'encolure au bas de l'ourlet. Plis horizontaux, plis "religieuse•·. Pans et quilles plissés. Pour le soir il n'y a pas une mode, mais des modes. Tl y a la robe du soir courte semblable à une robe de jour. Elle n'en diffère que par le tissu. [l y a le fourreau droit, tenu par des bretelles, réminiscence 1920. Il est court, perlé, pampillé, pétalé. frangé. 11 y a li robe du soir de longueur inégale, plongeant devant ou plongeant derrière. Il y a la jupe cloche. li y a enfin la somptueuse crinoline. Les broderies les plus nouvelles sont assurément celles de paille. 19,:0 sera donc sur la paille ou portera guipures, dentelles, tissus de paille.. Ces ouvrages d'aiguîlle n'altèrent en rien la ligne générale. Le goût de la netteté se voit aussi dans le choix des couleurs. Le noir et le blanc font contraste d'une façon nouvelle: immenses collerettes, petits cols durs, écharpes, grands pans, gants noirs avec robe blanche. Les gants, jouant le rôle de manches, montent haut sur le bras, jusqu'à l'épaule. Les couleurs nouvelles sont claires et appétissantes. La plus extraordinaire éclate de gaité: c'est le tango renaissant, ou. parfois. la mandarine. Mandarine, compagne du mandarin: il y a çà et là une nette in8uence extrême-orientale, sensible dans toutes sortes de détails, le choix des tissus, honan, shantung, le dessin des imprimés. Et jusqu'au maquillage qui donn e aux yeux des Parisiennes un vague air de Chinoi~c~. ... ET \01 CI Il E L.I TÈTE .\ 1\ I' 1EIl ~ L.\ mm \ 011 ELLE 69
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