JOY le ~/w#ù w-i JEAN PATOU VOJCI U NOUVELUJ ~[O]HJ Ouvrez. cet Album tout plein de vous... De vous ou plutôt de celle que vous allez devenir, façonnée par les mains habiles des couturiers - ces poètes qui pratiquent la césure d'un couo de ciseaux. Vo~s serez droite, mais à la façon d\10 [ sans raideur et, sous le point de l'f - votre tête petite - sous votre cou très fin qui ne saurait dire non à la nouvelle mode, vos épaules seront très hypocrites. Pourquoi? Parce que leur courbe naturelle, sous le prétexte d'un cffaccmcnc discret, se prête à tOutcs les superpositions, à rous les enroulements d'étoffe: fichus drapés, effets enveloppants de brèves écharpes, pèlerines simples ou repliées, berthes frondeuses qui n'arron - dissent pas tous les angles, camails qui ne dédaignent point d'êttc en fourrure. Et, sur votre corsage ajusté, encadré par les parenthèses étroites et volumineuses des manches, votre buste- pudique jusqu'à l'heure où les lustres s'allument - renfle, comme dans l'écriture ronde, la ligne de l'i : énormes nœuds éployés sous les petits cols rabattus et posés en oblique, larges revers plats ou drapés, nervures, mouvements et replis du tissu encadrant un décolleté ou partant de lui. Les cols des manteaux, lorsqu'ils ne sont pas larges et plats, témoignent d'une avarice voulue mais qui n'a tien de sordide; ou alors, arrogants, ils "montent à la tête•·. Fatigué d'être long, le manteau s'arrête là où la jupe du tailleur ou de la robe accuse son intérêt. Car, sous la taille très fine, sous la basque souvent décollée, sous les hanches moulées au tour, la jupe - cette tricheuse - se resserre encore, parfois croisée en oblique et achevée en biseau de sifflet, ou bien die s'élargit progressivement ou brutalement à quelques centimètres audessus des genoux: plis en biais issus d'une tuniqu:, godets soumis au lois de la coupe, volants chiffonnés par l'art et non la maladresse. Vous dînerez. en robe courte et souperez. en robe longu:. Sous un manteau du soir volontairement dépouillé, du moins à l'extérieur puisque sa doublure peut être en fourrure ou jonchée de bouquets de violettes, de pétales de roses, vous épandre1. la courtetraîn.:d'un fourreau ou la généreuse ampleur d'une jupe à crinoline. Ligne en I avons-nous dit? Oui, mais un I dessiné, un J élargi à sa base et à sa tête, un I qui ressemble à une silhouette : celle que vous allez avoir cet hiver, flexible, harmonie us.:: et féminine . " L' ,\lbum du Figaro" e ..t 1.. 1u,.,■o,lère re..-ue de lu"e .., 1•ubller de,o documenl,o eomple b e l uHe ...,.,,._ d è lalllée d e 1.. ■ouu~·elle lnode d'Uh·er. Tou;; le,,, noodêl.,,. prboenlé,i, Ic i 1•ro..-lennenl e•clu.!il- ,...,m e nt dei. derHlère,o colleetloH-" d e la Haule Couture 1•.,r1... 1en■oe. 1 2 3 4 5 Les !issus s'assouplissent et se hi-risscnl. La lèle est pelile, le ri sa gc Ires dégagé. Les é11aules porlent lout le poids de la mod e11011iell e. Le hnsle rrdevienl décidé111c11t 1111 poinl demire. Pen de cha11ge111 c11t dans les jupes mais elles s'allongent légfrement. 37
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