LA VIE AV ENTUREUSE JJ ES DIAIJANT ' 11 ~ L '~ ll R ~~ m IIÉRON Di mmom lJ 11 11; ,~ De l'argent, de l'or, des pcrlcs, des diamants... a:ttc hiérarchie: des valeurs terrestres garde en dépit des tourbillons c:t des régimrs :.ucccssifs son ordre consacré depuis bien avant les ConttJ de Perrault. Si now ouvrons l'un des précieux manuscrits de la Bibliothèque Nationale. le Livrt du Proprittfr du Choru de Barthélemy l'Anglais, une charmante miniaturt s'offre à nos regards représentant une île ronde et verte au milieu d'une mer idéale. Des hommes acharnés y bêchent et rn extraient des œufs minéraux de teinte pure. Au-dcs.'lOus on lit en lettres gothiques: « Dyamant est une pierre qui croist en Inde, qui le corps a plus dur que fer et rcluist comme cristal et n'est oncqucs plus grand que le noicl d'une avillaim:. " L'indomptable résistance: de cc carbone pur, dont. comme on disait jadis, " aucune griffe ni aucune bouc n'altère l'éclatante rigueur"• a fait de cette source de rayons la reine des pierres précieuses. Il semblait jadis naturd de lui prêter une efficacité magique. A ces précieux foyers de toute:: géométrie, aux plus volumineux, aux plus enviés, on a accordé depuis longtemps une litanie de noms éblouissants comme il se doit et poétiques à souhait: Etoile du Sud, Océan de Lumière, Œil de Brahma, Lune des Montagnes, Grand Mogol... Si le saphir a toujours eu la réputation d"être un antidote de la mélancolie, et l'opale, au contraire, une fontaine abstraite de chagrins, le diamant garda longtemps la réputation de chasser les fantômes et les mauvais rtves. Si un mari inquiet doutait quelque peu de sa femme, il pouvait tenter une simple expérience: poser un diamant près du visage de son épouse en plein sommeil. Si celle-ci était fidèle, sans se réveiller, un tendre baiser à la pierre prouvait son innocence; dans le cas contraire, le diamant horrifié roulait seul jusqu'en bas de la couche. Une pierre étrange, le diamant bleu de Hope. a porté malheur aux plus sceptiques de ses possc.sscurs. Gest une tradition qui vaut d'etre contée brièvement. En 1669, Jean-Baptiste Tavernier, voyageurbdge rapporta à Versailles, après avoir visité les fabulwx pays du Khan d'Ormuz, du Schah de Perse et du Grand Mogol, plusieurs cassettes de pierreries. Le Grand Roi, émerveillé, en retint des poignées et fit remettre à l"explorateur la somme énorme de trois millions de livres. Parmi ces joyaux se 'trouvait un diamant bleu de 112 carats qui retai_llé, ne pesa plus que 67carats. C'est lui qui est ainsi indiqué dans l'inventaire de la couronne: " Un très grand diamant violet, fort épais, taillé à facettes à la mode forme de cœur court à huit pans." Tavernier ruiné mourut misérablement en Russie. On dit que Madame de Montespan, ayant porté trois fois cette" pierre d'affection", sentit décroître celle que le roi lui portait. Cc dernier, malgré les malheurs qui assaillaient sa vieilla.sc, voulut recevoir Mehmed Riza, ambassadeur de Perse, le 7 février l]Ij avec un faste incomparable. Il passa, nous confie Dangeau, un habit" d'une étoffe noire et or, brcdédcdiamants: il y en avait pour 12., 00.000 livres et il était si pesant que le roi en changea après son dîner". Le.. diamant bleu scintillait comme le plus bel astre de cette constellation sur le jabot même du monarque qui rendit l'âme quelques mois plus tard. Insouciant de ces contingcnc;ts, Louis XV[ le porta sur sa couronne le jour de son sacre et en orna son collier de la Toison d'Or. Il est vraisemblable qu'il le prêta à Marie-Antoinette bien que la reine calomniée ait répondu à Bœhmcr, le joaillier auteur du fameux collier de brillants: "La France a besoin plus tôt d'un vaisseau qucd'uncparurcdcdiamants." Peut-être la princesse de Lamballe, infortunée belle-fille du bon duc de Penthièvre, l'emprunta-t-dle à sa tendre amie. Nous savons leur affreuxsort àtous. Après le 10 aoüt 1792, Cadet Guillot et ses complices cambriolent les joyaux alors conservés au Garde-Meuble de la Couronne, notre ministère, de la Marine. Le diamant bleu est revendu à un diamantaire hollandais, Guillaume QU'EST-CE QU'U~ C:ARol.T Le CIU'al e!!I le fruit du koua arbre africain. Enfcruté d une coque lrès dure cl d'u grosl¾!ur conslanle il ne va guère de poids loNqu'il sec. LC!S nègl'ctl a'en servir, pour IJe!!er l'or. Il pa~au en~u dans l'Inde el de~·inl l'un de poids des pierre, précieu, Le carat représente 4 gra.i ou 21 centigrammes enviro s, qui s'empresse de le couper en deux gments inégaux pour dissimuler son origine. plus petit, de 12 carats,est acheté par le duc Brunswick qui ne tarde pas à être chassé de états. L'autre, de 44 carats, est volt par le de Fals. Le diamantaire meurt de chagrin; Ils, envahi par les remords, se suicide. orge IV, roi d'Angleterre, achète cc qui c du diamant bleu et tombe malade, au demain de son couronnement, d'une crise ange qui le mèpe rapidement au gâtisme. rs 1830, la pierre maléfique est vendue à Henry Hope. Cc nom gonAC d'espérance te contre Je mauvais sort jusqu'à l'aube du X' siècle. diamant bleu passe alors à un prince: ru~ L le donne à une danseuse. Peu aprts, cc nier tue sa maîtrc.ssc et devient fou. L: Grec ontharidès, qui achète la pierre, tombe dans précipice avec sa femme et ses enfants. Le tan AW-Ul-Hamid, nouveau propriétaire, bit le triste sort que nous connaissons. oriental Habib se: noie ensuite à Singapour. joyau, confié à une grande banque, la fait mbrtr. Enfin l'audacieux Américain Mac an l'acquiert en indiquant dans son achat c clause restrictive "au cas où un malheur riverait à sa famille dans les six mois" ... Le mps indiqué se passe sans incident mais, peu :-,rès, le fils de M. Mac L:an meurt écrasé. aut-il ne voir dans cette succession de catastrobes que l'abondance des malheurs dont notre teux globe est abreuvé ou persister à croire 1u maléfice ... ? ~otrc Régent, le mieux taillé des diamants connus et quelque peu bleuté dans ses reActs! })(Ut nous raconter bien des aventure.~, lm aussi, mais pas d'aussi funestes... U a été trouvé en 1701 près d'Hyderabad dans le royaume de Golconde et pesait 410 carats. Il fut payé 2 5.ooo francs à l'époque et arriva en Angleterre de pittoresque façon, si nous en croyons Saint-Simon: "Un employé des mines de diamants du Grand Mogol trouva le moyen S11it, pogt 1:W. U.r diamants .flmt du fac-.mnili.r à grandtur rttlle prom,a,11 dt la tolltction Boucbtron.
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