1900 118 Le siècle commence sous le parrainage de M. Loubet à la barbe fleurie et Paris chante des ronunccs à trois tc:mps qui cinquante ans plus tard feront fureur à Saint-Germain-des-Prés où, pour l'instant, on se couche à 9 heures. Les femmes ont des cheveux bouffants sur lesquels naviguent des chapeaux-frégates parmi des flots de "chichis ". Elles portent de !ongs gants à ba~ucttcs noires, des bottines affriolantes et clics protègent leur vertu de dou'Z.C JUP<;ns supc_rposcs. Pou~ les mctm:, on les dispose par terre et on saute dedans. Pour en sorti~, ~m fat~ pour le n_ucux, suivant les circonstances. C'est l'époque du frou-frou, que Bol~m a fixe sur ses toiles, et du style nouille. Des volubilis grimpent sur les meubles de ~JO!~~ et sur les po.ncs du métro _qui vient d'être percé. Toute l'Europe vient voir l Exposmon et se presse sur le trottoir roulant. Le poulet coûte deux francs six sous. CE DEMI-SIECLE ETAIT AINSI Un demi-siècle ce n'est rien du tout pour notre planète qui compte des millions et des millions d'années et pourtant, lorsque nous regardons les silhouettes qui jalonnent ces cinquante années, il semble que nous les contemplions par le gros bout de la lorgnette, tant elles sont loin de nous. Comme ça passe donc vite les modes, soupire-t-on ! Bien sùr. Mais ce qui nous séduit, c'est peut-être leur côté fugitif. 1!10 Blériot a traversé la Manche. C'est k règne du plus lourd que l'air et des dames potdfrs. Elles ont renoncé à la bicyclette, qu'on chevauchait en pantalons de 1.ouave, et se promènent au Bois dans des coupés électriques, la tête cntourCC de gazes, comme la suspension du salon en été. Le siècle se motorise et le fiacre d'Yvette Guilbert le cède au taxi conduit d'ailleurs par le même automédon. On pose pour Hdleu, dans des robes de Callot Sœurs, négligemment étendue sur des canapés cannés en faux Louis XVI. On fredonne "Je connais une blonde" âvcc Fragson et" La Tonkinoisc" avec Mayol. Paris frémissant attend la bombe atomique del'époque: la première de " Chantecla ", cinq actes en alexandrins d'une bonne facture. Et les jeunes filles ti.ansent le boston, avec Gaston qui est si joli garçon sans son lorgnon. Le poulet coùtc 3 fr. 50. U, ....., ,1 /,, ,.,,..,.;,,, ,1, us tJ,tlos • •s ,., ,,, ,,;.~J,..,r< /'Îlls ,-M.,, C..,-,/, ,1, G•l1•, H,11,■ , hir<f, R,H■.w, M■U R,u,, RQI...., Sdi.,-.W, /11.J.l,i■< v ;.0 <1, ,1 ,- MM, e,,..,,1, C.i/1,.,,, lh• ifl, J. D,,,.J"Y• C. Dior, °"""• J. • f.. ,h F-i&..,.I.Mi•&•• P•. l',..,l,t , G-i.,. , H.,....., M.... R. ,., .,, . Rl,i/1,■, R, ..·, ,, ,- r u..•.. F•■ Of.itt ,û, .A..,, "" C,,r■-- Tou~ la eoiff"ul'C5 sont d'Antonio rt la photognphia de Hrnry Chrkr. 119
RkJQdWJsaXNoZXIy ODcwNTE=