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SES ARDENNES SES VILLES D'ART SES PLAGES
40 ~ ~ ONT PARTICIPE AVEC HUBERT GIRON, REDACTEUR EN CHEF, A V, REALISATION Of CE NUMERO , HtltNE DE LEUSSE, MONIQUE JOUROAN. TlNY V. DE VIJK. JMN SELZ, A. ROUtttE 0'ORfEUIL SOHHAIRE N' 19 ÉTÉ 1949 Lu joie, et lu loiJ de l'ho1pùalité . La 111ode de Parir /envole . MatiJ1e, un jetme peintre, par Gaston Bonheur. A chaque heure 1011 éltgance La 111ode d'été confirme . Le, quatre égérie1 de Chopin, par Edouard Herriot Le blanc, couleur de I' éU Le1 chatea11x de1 amiJ de W a1hi11gton, pré1enté1 par le Duc de Broglie Le1 gra11d1 cou1tirier1 pen1ent a11x jetme1 fi/le, . La fe111111e de bron'I! ut démodée De1 jeune, fi/le, difficile, à photographier Une 1llaiJ011 de wee/e-end . Petite, robe, de grande, vacance, Ceux dont 011 parle Le1 grande, ca1aque1 To19011r1 fidèle à elle-1né111e. LI golf, 1port de loya111t, par G11y De1he11/le, La trib1111e d,1 co11turier1 : M"" Schiaparelli et Marcel Rocha, En plein 1oleil Le luxe de la cave, vieille tradition, par Pierre Macargne Michèle Cancre, par Paul Guth Demière heure de la 111ode d'été N'oublie-z pa1 ce, date,. ET UN SUPPL~MENT EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS Voyage-z par le chemin du écolier, . ALBUM DU FIGARO REVUE TRI ME STRI ELLE 14, lOND•POINT DES CHAMPS-1:LYSlES - PAIi$ • FONDATEUR, R. CHANTUEAU (fDlTON l. E. P. ) 4} 4J 48 JO Jif 58 lfr /[If 70 72 74 71f 80 82 87 go g, g8 1 0 0 l O If l l 0 112 l l If 117 LA PUBUCITE SOUS AUCUNE FORME N'EST >.CCEPTiE D>NS NOS PAGES fi0ACTIONNEUIS Tou, droi11 de repro,;/udioro réWl'Yfl L'ALBUM DU FIGARO EST VENDU DANS LE MONDE ENTIER PE t r ◄ I
" LES JOIES ET LES LOIS DE I/HOSPITALITÈ L 'hospitalité est à la science hôtelière cc que l'aventure est à la géographie. L'aventure commence avec les chemins de traverse, l'hospitalité commence avec les rencontres imprévues. Pour les centaines de milliers de touristes qui ont déjà retenu leur place à bord d'un bateau ou d'un avion à destination de Calais, du Havre, de Bordeaux, de Marseille ou de Paris, la France c'est cc qu'en disent les agences de voyage : la cathédrale de Reims, les châteaux de la Loire, les calanques de la C6tc, les remparts de Carcassonne. Il est bien qu'il en soit ainsi. La véritable fonction du tourisme étant de constater que les cartes postales existent effectivement. Le touriste est avant tout une espèce de vérificateur des monts et merveilles. Mais il faut compter avec les pannes, les retards, les coups de tête. Il y a un moment où le circuit le mieux organisé présente une brèche. Et le touriste qui en profite se trouve perdu, séparé de la caravane, en quête de son chemin, d'un repas, d'un toit. Ici finit la science hôtelière, et commence l'hospitalité. Seuls certains pays possèdent le talent de recevoir. Recevoir,' dans ce sens c'est paradoxalement donner. Le touriste, ses vacances finies, aura vite oublié ses vérifications de sites célèbres. Mais il se souviendra toujours de la tête d'un inconnu souriant auquel il s'est adressé dans un français horrible; de la petite fille sautant à la corde qui a laissé là son jeu pour le conduire par la main jusqu'à la maison du bout du village où une grosse dame aux manches retournées lui a servi la meilleure omelette de sa vie. Et puis, avec un bougeoir - quelle chance, il y avait panne de lumière - on lui a montré sa chambre. On lui a dit cc Voici votre chambre)). li se souviendra toujours du blanc bleuté des murs passe., au lait de chaux, ou du platane bougeant dans le vent devant la fenêtre ouverte, de l'odeur sublime des draps. Soudain l'hôtesse est revenue. Elle avait oublié de lui dire : cc Demain la messe est à neuf heures ». Cette petite phrase lui semble la clé de tout. Il pénètre avec ravissement dans une autre vie. Il n'est plus un étranger. Il a l'impression qu'il a toujours dormi dans cette chambre, avec l'odeur des draps, la musique du vent dans le platane et la perspective de la messe demain à neuf heures. C'est par ses mille petits dons qu'un pays mérite l'amour. L'hôtellerie est une science. L'hospitalité est un art. 43
LE PARFUM ROI .. JEAN PATOU M... S. " VERS NEW-YORK VIA HEIDELBERG LA MODE DE PARIS S'ENVOLE Le Dakota roule sur l'herbe d'Orly. Brusquement, l'une des voyageuses dresse le cou, terrifiée. Elle compte: "Dix, onze, douze... Oh! que j'ai eu peur!" Si l'on trouvait maintenant entre deux valises une treizième personne, les douz.c autres - des mannequins de Christian Dior qui sont invitées par l'EtatMajor du général Clay à présenter la collection de printemps aux dames amcricaincs en occupation à Heidelberg - mourraient d'inquiétude. Le sergent Frank Uriah, notre "hôtesse" de l'air, va rassurer son monde : "Quand vous vous jetez dans le vide, tirez hardiment la poignée du parachute..." Mrs Bacon qui mène la troupe à la conquête des dames américaines de l'Eua,m. US. An,ry suit la manœuvrc d'un regard bleu. Elle explique: "L'avion porte le numéro p.548 juste mM chiffre !". Deux heures plus tard, Wiesbaden. Examen des passeports. "L:s robes? L:s manteaux?" - "Quatre caisses nous suivent dans un autre avion". La police militaire veille sur les chapeaux. Que font les mannequins ? Tania, qui a des yeux de gazelle, raconte à Simone comment elle a dépensé 3.000 lires de rouge à lèvres dans son dernier voyage à Rome; Silvie est encore toute attendrie par la gentillesse des pilotes: "S'il n'y avait pas eu dans Tu le vois? -Oui, mais (crmc la bouche. Parisiennes ? 0 u i, répondent Christine l'anglaise et la russe T ania ...
mon dos ce photographe, je suis absolument sûre qu'ils m'auraient permis de piloter.. . Minuit. La cavavane des voitures américaines débouche dans les rues vides d'Heidclberg. A \'h6td, notre cornac - le capitaine Fulton ("Appelez-moi Bill !") qui mesure I m. 98 - învite les jeunes femmes à se préparer pour la réception donnée par les officiers de l'EtatMajor, dans une villa au bord du Neckar. Le lendemain après-midi le feu d'artifice fût tiré, puis entre les tomates à la pistache et lïcecream farci - c'était peut-être bien le contraire - les dames américaines furent admises au secret des manches-surprises. La générale Huebner, dont le mari vient de succéder au général Clay, présidait la cérémonie ; elle ignora les dames qui montaient sur les chaises dans le fond de la salle et mettaient pied à terre pour applaudir avec plus de sécurité. Les officiers de l'Etat-Major furent tenus éloignés - du moins officiellement - de la "ligne trompe l'œil". Il y avait tout de même deux ... :;-. rangs de militaires, derrière les vitres, pour admirer passionnément la mode nouvelle. L: matin, les plus couragruscs allèrent visiter Hciddbcrg; elles rencontrèrent un gfant et subirent un cours de sculpture. La veille. elles avaient appris le boogie-woogie aux Amfricaifü. ~ 1?~ coca-cola aux ice-creams et aux cigarettes tout était a~olument éhcieux, j'en fais le serment, affirme Christine : je reviendrai». L: Colonel Maulsby a trouvé une paire de chaussures sous une table. Ce ne sont pas des chaussures d'officier. A gauche, le M. P. semble préférer la ligne trompe l'œi! à la ligne Siegfried. "U: sac est à moi" crie Sylvie. Après une nuit blanche, le chauffeur noir voit-il la vie en rose ? Le Capitaine Fulton veille sur l'embarquement après avoirétél'undes héros du débarquement.
48 Htnri Matisse. obligt dt gardtr k lit, travaille à sts découpagts. MATISSE un Jeune peintre v o~~v~~urd~~~~:;ét~a~i~s:.u:::e \~:~~:er;:• tl:î;e:,er~::;~ deux dessins, vingt et un papiers coupés. Tout cela, peinture, traits, formes taillées au ciseau à même la couleur, est sorti des mains blanches et soignées, piquetées de taches de son sur le dessus, d'un vieil homme malade touchant à ses quatre-vingts ans (il est né à Cateau-Cambraisis le 31 décembre 1869). On y retrouve le même émerveillement qui fait que, depuis cinquante ans, Matisse recommence ses bouquets sans épuiser les assortiments infinis de la flore. A chaque nouvelle exposition de Matisse c'est un jeune peintre que l'on découvre. Parce que Matisse, avec ses yeux bleus d'enfant derrière des lunettes malicieuses et ravaudeuses, n'a jamais fini de découvrfr et d'assembler. Son œuvre ne raconte pas Matisse. Le personnage échappe à l'anecdote. Mais elle le réfléchit. Ce sont les réflexions d'un peintre devant la peinture. C'est le monde, ses teintes et ses feintes, dans le miroir d'une eau claire comme un regard. Un monde épié. Mais, parfois, Matisse se laisse surprendre par sa toile comme par un objectif indiscret, et il apparait soudain sur le tableau. C'est le c portrait de l'artiste au maillot rayé > (1906). Ou c'est, pris au piège d'une glace, le peintre, en 1935, dans un coin du c Nu au collier Empire :t. Il ressemble à un personnage de Francis Jammes. Le botaniste - cet enfant vieilli, Je nez chevauché de lunettes, la barbe en pointe, la boite verte en bandoulière, qui part herboriser à travers les prairies - à la cueillette des couleurs. Matisse s'intitule volontiers c le voyageur sédentaire >. Car ce n'est pas l'herbe qui l'intéresse, mais l'herbier. Ce n'est pas partir, mais rentrer, la téte pleine de couleurs et déballer sa récolte sur la toile. Sa promenade l'a mené en Bretagne, à Londres. en Corse, à Munich, à Collioure, à Moscou, à lssy-lesMoulineaux, à Tahiti. Il a rapporté des brasses de fleurs, de pleins cabas de citrons, des châles comme des palettes, des souvenirs de palmiers retroussés par les alizés, un grand chapeau de paille brune, un pyjama de planteur de thé, des vases de tous cols, des oiseaux de tous plumages et cette blouse de paysannes bulgares dont il a fait, en 1940, la jeune fille à la b!ouse brodée, son chef-d'œuvre, peut-être. On sait ce qu'il advient des botanistes. Ils sont partis cueillir des fleurs. lis finissent par cueillir des jeunes filles. La flore n'est plus qu'un prétexte à l'après-midi d'un faune. A la pointe .!.èche, comme à la pointe d'un regard aigu, encore aiguisé par ses lunettes, Matisse a illustré les désirs touflus du faune de Mallarmé. Son trait, à travers les roseaux, a deviné les nymphes. Son pinceau, à travers les pétales, a pressenti la chair. Les fêtes de la nature, chez lui, sont aussi des fêtes de femmes. La pente est insensible qui mène de la colline aux flancs d'une odalisque, de l'eau dormante aux vasques des prunelles et de ces feuilles écartelées du philodendron aux mains épanouies par le plaisir. Le tour du monde de Matisse aboutit à cette tour de lumière, sur la Côte d'Azur, oû il ressemble à un mînotaure dans un dédale transparent. Son itinéraire tourne en rond autour du même bouquet qu'il refait et du même modèle qu'il défait sans cesse. Depuis la première boite de peinture que lui offrit sa mère, la femme du marchand de grains de Bohain (Aisne), jusqu'à cette palette accrochée au-dessus de son lit c'est, avec des angoisses qui l'empéchent de dormir plus de quatre heures par nuit, la même entreprise de s'annihiler devant la toile, la même tentative de rendre, dans un mouvement incontrôlé, la composition des motifs savamment assemblés d'avance. Adolescent maladif, on le vouait à un métier éteint. Après ses classes au lycée de Saint-Quentin, et un peu de droit, on l'avait placé comme clerc chez un avoué de la vîlle. Pendant une convalescence, sa mère lui offrit sa première boîte de peinture. Elle devint sa passion. Aux B~aux-Arts, dans l'atelier de Gustave Moreau, il avait pour condisciples Marquet et Rouault. Avec Marquet, un jour, par GASTON BO:'<I IEUU Dans l'atelitr de Matisse, à Vmec, aux murs pavois6: de .ses œuvrcs rn. papier aux coulrnrs éclatantts. ils étaient rue Richelieu sous une porte cochère, prenant des instantanés de la foule : passants, fiacres, cyclistes. Matisse, avec son air sérieux qui lui valait d'être appelé c le docteur >, évoqua leur maitre. - Delacroix dit qu'on doit pouvoir dessiner un homme tombant du quatrième étage d'une maison. Marquet, enjoué, en rajouta: - Et, ressemblant, avec ça ! Avec la même minutie, Matisse n'a jamais cessé d'étudier les enlacements du lierre, les racines du cou, les lignes de la main dans une feuille de figuier. Depuis c la fenêtre ouverte > par laquelle il faisait son entrée, en 1905, dans la cage aux fauves, jusqu'à ce chemin de croix qu'il vient de terminer pour les dominicaines de Vence, Matisse a poursuivi avec lui-même xuile l'"!J~ 1:i.o 1
Balcnciaga. Austère et juvénile tdk .un sarrau d'écolière, cette robe, en percale noire, &:\aire de piqué blanc son col et ses paignets. A CHAQUE Robert Piguct. Ensemble en mile noisette. La veste vague accompagne une robe aux courtes manches, fennée dans le dos par un boutonnage. EURE SON ELEGANCE La mo~e d'été n'a pas renié la mode de printemps. Elle en a saisi les thèmes essentiels en apportant un peu plus de mesure à ceux que l'exubérance de la nouveauté avait entraînés trop loin. Les collections de demi-saison démontrent ainsi que les robes sont restées fidèles à un style mouvementé, généralement favorisé par 51
Chnman Dior (à g.1uc:ht·). J upr à plis souples n corsage à épaulettes composmt ente robe en piqué strié de beige et de blanc. Bolfro de shantung. à mouvcm.-nt ploagCJ.nt. Jacques Griffe. Cet ample cachc-poussl.(:re en tussor naturel, entièrement piqué, est porté sur un tailleur en tussor rouge cerise. Col de velours. Chapt:au de Gilbert Orccl. l'ampleur des jupes. Les manches sont brhcs, les poches sont importantes et galbées, et les longs boutonnages, sur le devant et sur le dos des jupes, sont - ô surprise! - des boutonnages qui servent à boutonner. Quant aux épaules, clics ont choisi la liberté : elles s'évadent des corsages, mais pour se blottir, à la moindre fraîcheur, dans un boléro vague ou ajusté. Toujours actuelle, mais en proie à une certaine nostalgie de la symétrie, l'asymétrie s'est sensiblement assagie. "
Jacques Fath. L'alliantt inatttndue de la t0ile et du tulle contribue à 1'8tgantt de Cffl(: robt noitt. Une double jupt, pliss&, rn rrtrousséc d~a.nt sous un panntau bout0nnt. Sur la page de droitt : Ja.n Dasès. Dr.if': dans la crinttm, une écharpt doublét ~ toile jaune, ptrmet de multiplier les ~Pftli d'un court fourreau en fine toile nOUt Robtrt Piguet. Plumetis et organdi blancs, "Vivent les couleurs vives!", semblait avoir crié la mode, mais elle ne l'a pas crié assez fort : le noir et le blanc one triomphé. Il faudrait dire le noir et les blancs, car du blanc cru du piqué au blanc doré du shantung, toute une gamme subtile étale ses ivoires et ses coquilles, son lait d'amandes et son orgeat. Enfin, le tailleur clair a gagnl le grand prix de l'lllgancc. Pour les vacances, la mode a renoncé aux lignes trop masculines. On verra sur le sable beaucoup d'enstmblu-surprisu, c'est-à-dire à transformation. Mais la vraie surprise sera d'y voir les femmes extrêmement vhucs, non pas seulement de jupes et de boléros mais aussi d'écharpcs longues et de vastes manteaux. Vague de pudeur devant les vagues... Autre surprise : le noir affrontera cet été le grand soleil qui le regardera sûrement d'un œil ébahi car cc seront ses premières vacances dans le midi. Toutefois les couleurs vives seront là aussi, jaune en tête, sur la toile et le coton; et l'imprimé, délaissé, se réfugiera sur les fonds sombres des percales. Et de grands, très grands chapeaux planeront sur la nudité des nuques, avec leur fine paille pour la ville et, pour la campagne, leurs rustiques copeaux de bois ou leurs tresses d'o$ier.
LA MODE D'ETE Le noir. Le blallc 3. L'ampleur-surprise _y :...,._ 2 • Les cheveux courts JACQUES HEIM CONFIRME... sCHIAPA,.ELLI 6. Les tailleurs clairs • Les épaules nues et la Jupe courte Les collections de plein été ont confirmé ces points importants que la mode de printemps avait déjà proposés. Ils sont aujourd'hui les pivots de l'élégance. •••et pour qualld la taille "1912 ? -
,. LE DAGUERRÉOTYPE DE CHOPIN DISPARU A VARSOVIE. /'a• EDOUARD HERRIOT a{, /'dcacamû, ~n;,-aû,,., CONSTANTIA OU.DKOWSKA, LES QUATRE ÉGÉRIES DE CHOPIN " L 'a•••• CA:opfn" •cra Nnc ••,.•• de -••lfe•la.flon• /cruc11fe• oa ••ra. •uoqu• •• 11•nle du eo..po•fleNr, .. orl If li a. eenl •••· A ,-,•• oa Chopin P•••• u11e graNd• parue de •• •r~.,e e•f•lence, •eronl do•n•• de ..a ..tJr•u• r•cflal• do111 .,,. de• pre-fcr• da,.. ecl HOlel La-••rl oail ClloplN Joua 1111•-•-• plu•le11r• fo,.. M . BdoNard Herriot, •O•• I• patronag• de qui ••e•I eo-uiu• le eo-u• Clt.opf11, a· fa.li revlure Ici le• jl.gure• t•-m111e• qui •• p-l•g•r••I •• dc•II• •••l'-••lal du -N•fcfeN. L. p,emiè<e fut Constantin Gladkow,ka, un, ,1èvo du Conservalolre de Varsovie, qui avait reçu les conseils de la célèbre Henriette Sontag. Chopin, quand il la découvre, n'a pas encore vingt ans ; incapable par timidité de lui avouer sa passion, il compose pour elle plusieurs œuvres dont une de ses valses (op. 70, n• 3), assiste à ses débuts dans l'Aanès de Paër et, pour elle, retarde son départ de Varsovie. Dans le concert qu'U donne avec un grand succès le 11 octobre 1830, elle chante, vêtue de blanc, les cheveux couronnés de roses, la cavatine de La Donna del Lago de Rossini. Mais la décision de départ est prise. Frédéric écrit assez lestement à son ami Titus : c Je mettrai ma musique dans ma valise, son ruban dans mon Ame, mon Ame sous mon bras et en avant dans la diligence ! • Dans son journal de voyage, la jeune fille écrit c Tu accomplis les tristes changements du destin. Il faut nous Y résigner. N'oublie pas, lnoublié, que l'on t'aime bien en Pologne. • De tels adieux n'ont rien de dramatique. Constantla abandonnera le théâtre, se mariera avec un gentilhomme campagnard et deviendra aveugle. L'amour, certainement très sincère mais très passager de Frédéric pour la chanteuse couronnée de roses, ne !ut que le sonse· d'un enfant. Arrivé à Vienne, il ne cesse de penser à elle, à une bague qu'elle lui a donnée ; il a plaisir à fréquenter la famille Beyer parce que la maitresse de maison porte le même prénom que la bien-aimée, mais il apprend le mariage de Cons~ tantia avec calme, estimant qu'il ne peut nuire à une aftectlon toute c platonique :t. C'est peu et c'est tout. p e~:;::~e;:~::!t~~=::n::e:;: ::a:;ns'!:!~:~ :ol=e~ Elle, du moins, se lamentait, à en juger par cette lettre douloureuse : c Je suis triste de te savoir abandonné et solitaire... Ici, mon temps se passe d'une façon ennuyeuse et je souhaite de n'avoir pas plus de désagrément encore. Mais j'en ai assez... Au total, la vie n'est qu'une immense dissonance. • On a discuté sur cette lettre et sur le degré de l'intimité qu'elle révèle. M. Edouard Ganche, si informé de tout ce qui concerne Chopin, suppose que ce tutoiement était souvent employé par la noblesse polonaise ; c'est peut-être une explication trop simple. Delacroix avait rencontré chez le musicien la comtesse Potocka, sœur de la princesse de Beauvau ; il avait été ébloui par sa beauté, par sa toilette de velours noir, par sa coiffure. L' c enchanteresse >, comme Il l'appl.lle, était une excellente musicienne ; elle avait une fort belle voix de soprano ; Chopin lui dédia, en 1836, son Concerto en !a mineur pour piano et orchestre (op. 21) et, en 1847, une Va.Ise (op. 64) en la bémol majeur ; il joua devant elle, avec Franchomme, sa sonate pour violoncelle et piano. Leur amitié subsista jusqu'à la tin de Chopin. Lorsqu'il !ut à l'agonie, elle vint de Nice, le 15 octobre 1849, pour le voir une dernière lois ; suivant certaine tradition fort contestée, elle chanta pour lui un air de Bellini ou de Pergolèse ; ce qui est certain, c'est qu'elle avait tout quitté pour assister aux derniers moments de son ami. Delphine Potocka apparait dans la vie du jeune Maître comme une haute étoile sur laquelle il fixera ses pauvres yeux mourants. Sur Marle Wodzinska nous sommes mieux renseignés. Lié avec ses frères, Frédéric, enfant, jouait avec elle à cachecache ; il lui avait enseigné le piano ; il la retrouvait à Dresde en 1835 et y vivait pendant quelque temps avec sa famille dans la plus tendre intimité. On conte que, la veille de son départ, Marle lui oUrit une rose et que, dans l'émotion de ce cadeau, il improvisa la célèbre valse en !a mineur dite valse de l' Adieu. Elle se plaignait que son ami, - son frère, disait-elle, - 1\J.t désormais accaparé par les Français. André Gide, en ses récentes et charmantes Notes suT Chopin, rappelle et commente ces mots. c Marie a attrapé son cœur •• écrit Louise, la sœur de Frédéric. C'est à Dresde où Us se rencontrent de nouveau, en septembre 1836, que Chopin, au crépuscule, comme il convient à des jeunes gens romanesques, se fiance secrètement à la jeune fille ; les parents ne firent de réserves que sur la question de santé. Le projet !ut rompu au m!Jieu de l'année 1837. De toutes les lettres des Wodzinski, Frédéric fit un paquet noué d'une faveur rose sur lequel il Inscrivit ces mots: Moïa. biéda (Mon malheur). Il semble que Marie n'ait pas éprouvé la passion qu'elle avait inspirée. C'était, suivant le témoignage de sa nièce, c une nature passive, sans tempérament et qui se laissait tacilement influencer >, Ses images nous présentent une figure bien C'est seulement en 1839 qu'elle se fixera à Nohant. Déjà, Indiana et Lélia l'ont rendue célèbre. Année par année, jour par jour, elle poursuit son immense labeur littéraire où se traduisent son imagination, son don d'universelle sympathie, mals a_ussi sa docilité à subir des influences diverses. Une idée domine toute cette production où les souvenirs personnels tiennent une large place : la supêriorité de l'amour sur les conventlons sociales qu'elle dénonce et combat, à la manière de Jean-Jacques, avec une exaltation qu'encourage le romantisme à la mode. Son libéralisme, son lyrisme optimiste, le désordre voulu de sa pensée l'amèneront à concevoir un monde plus généreux que réel ; on lui pardonne beaucoup pour cette bonté diffuse qui demeure la marque essentielle de son génie. Elle connait toutes les audaces et tous les mouvements de la nature. Pour un être comme Chopin, si raffiné, si sensible, tout en nuances, ce sera un redoutable voisinage que celui d'une femme à ce point ardente, impossible à réduire et à dompter. Dans cette relation, Sand paraît représenter l'élément masculin et Chopin l'élément féminin. Aussi n'est-ce pas selon les règles ordinaires de la morale et de la vie qu'il faut Juger leur liaison qui va se poursuivre dans un décor peuplé par des êtres eux-mêmes neutre, d'un modèle courant ; ses yeux ont de la lumière, non de la fiamme. Ses dixDELPHINE POTOCKA. exceptionnels comme Liszt, Balzac ou Delacroix. c Nous nous sommes livrés au vent qui passait •• dit-elle dans une lettre au sept ans ne résistèrent pas aux objurgations de ses parents, efirayés pac la mauvaise santé du fiancé. Elle épausera plus tard un certain comte Skarbek, puis, après l'annulation de son mariage, M. Orpiszewski, près de qui elle mènera une vie terne et sans incident. Il semble que Chopin ait ressenti de cette rupture un assez long chagrin. C'était un être d'une nature honnête et simple, tort peu grisé par ses succès et, à en juger par ses relations avec les. siens, très attaché à la vie de famille. S ~h:i~e::u::c~; d~:;!:r::! é~~d:: qui sont souvent des plaidoyers pour l'un ou pour l'autre. Tout récemment encore, Mme Aurore Sand publiait, dans la revue Hommes et Mondes de mars 1949, d'importants documents. comte Grzymala. Elle se définit elle-même et sans complaisance. c Je suis très sensible de cœur, très faible de jugement, souvent absurde, toujours de bonne foi. :t En !ace de Chopin, _ du petit Chopin, - elle avoue n'avoir pu gouverner son être par la raison. Il apparaissait si séduisant avec ses cheveux d'un blond cendré, son nez hardiment busqué, sa voix un peu sourde, son élégance et la douceur de ses propos ! En octobre 1838, Sand, qui a décidé d'aller se reposer aux 1les Baléares et d'y soigner sen fils Maurice, emmène avec elle Chopin dont la phtisie n'est pas encore reconnue. Ils s'installèrent parmi les citronniers et les aloès de Palma, puis à la Chartreuse de Valdemosa. Le musicien commençait à tousser et souffrait de la pluie trop fréquente ; le cloitre était pour lui plein de terreurs et de fantômes. On retrouve dans les Préludes composés à cette date la trace de ces visions. Il s'irrite des moindres incidents et, à peine arrivé, ne songe qu'au départ ; suivant une expression de George Sand, le voyage !ut un c fiasco •· Elle écrivait son SplTtdion et remaniait sa Lélia; !ui, d'ordinaire si courtois, s'emC'est par la comtesse d'Agoult que George Sand et Chopin entrent en relation au cours de l'année 1838. A cette date, n a vingt-six ans. Elle, qui en a trente-deux, Possède une riche expérience de la vie. Elle est venue s'installer à Paris, en 1831, avec ses deux enfants, depuis qu'elle a quitté M. Dudevant. Sa rencontre avec Musset date de 1833, bientôt suivie du voyage en Italie ; en 1835, ils ont rompu. MARIE WODZINSKA. portait contre les habitants qu'inquiétait sa présence ; en dépit de ses souffrances, il composait deux Polonaises, une Mazurka, la
deuxième Ballade inspirée par un poème de Mickiewicz, e:;quissail le TToirième schttzo ; bien vite, 11 prenait Majorque en horreur et George Sand dut organiser le retour pour échapper aux inégalités d'une humeur plus que jamais lnquiète et ombrageuse. Ils se cachèrent un mois encore à Marseille. c Je me tiens au chaud, écrivait Chopin, et j'ai l'air d'une fille. • Apl·ès Marseille, Nohant; puis le retour à Paris, l'installation avec Sand, rue Pigalle, et la reprise du travail regulier. Des années qui vont suivre, de la vie au square d'Orléans, on aime à l'etenlr les afiectueuses rclaticns de Chopin avec Delacroix. Voilà deux êtres dignes l'un de l'autre, bien que le peintre ait mieux compris le compositeur qu'il n'a été compris de lui. Dans leurs conversations on relève la protestation de Chopin contre la tendance de certains auditew·s à considérer sa musique comme tant d'autres, de mensonge Chopin a été certalnemcnt jaloux de l'affection que Sand portait à ses enfants, blessé par l'attitude hostile de Maurice à son égard. Solange - intelligente, mais capricieuse, égoïste, Apre de caractère - s'était éprise du sculpteur Clesin,:cr, sorte de brute ayant conservé des manières de caserne. Sand souffrait de voir Chopin s'introduire dans ses a[faires de famille et la persécuter de sa jalousie. c Il y a sept aru - &rit-elle, en 1847, au comte Grzymala - que je vis comme une vierge avec lui et les autres ; je me suis vieillie avant l'Age et même sans effort ni sacrifice tant j'étais lasse de passions el désillusionnée et sans remède. • Après le mariage de Solange. l'orage sévit en permanence sur la famille. Chopin c fit une croix • sur son amour. Ils se revirent une fois encore, en mars 1648, et cc fut tout. A en croire descriptive. Ses Prëludes, ses Etudes traduisent des c états de l'âme > et non des impressions. UU)llllf SA!'iD EN \SJ&, Mme Vlardot, Chopin continuait à parler de son amie c avec le plus grand respect >, ce qui Delacroix, apte à tout saisir et qui a, d'amcurs, avec les mêmes goûts, la même noblesse de cœur que son ami, l'aide à dégager sa propre pensée qui s'exprime mieux par des exemples que par des raisonnements. Pour George Sand elle-même, Delacroix était le plus fidèle, le plus constant des amis, malgré les réserves qu'il faisait sur son caractère. Henri Heine - mauvaise langue et bon cœur - faisait partie du petit groupe des enthousiastes. La rupture entre Chopin et Sand se produisit en 1846. 11 n'est pas sûr que le roman de Lucrezia Floria.nt y fasse directement allusion. C'est dans l'Hi.stoire de ma vie que Sand nous conte comment, ayant perdu toute espérance, clic alla pleurer et méditer dans le petit bois de Nohant et décida de renoncer pour toujours à toute ambition personnelle de bonheur. Pourquoi ne pas la croire lorsque, une fois de plus, - avec moins de force expressive que Delacroix mais avec son ordinaire sincérité, - elle peint le partrait de son ami. c Chopin, nous ditclle, était un résumé de ces inconséquences magnifiques que Dieu seul peut se permettre de créer et qui ont leur logique particulière. Il était modeste par principe et doux par habitude, mais il êtait Impérieux par instinct et plein d'un orgueil légitime qui s'ignorait lui-même. De là des souUrances qu'il ne raisonnait pas et qui ne se fixaient pas sur un objet déterminé. > Sand a toujours soutenu que sa relation avec Chopin n'avalt rien eu d'une banale aventure amoureuse, qu'elle s'était résumée dans une lon1&ue tendresse. Nous n'avons aucune raison de l'accuser, après n'étonne pas de la part d'un homme de son éducation. Sand se refusait à commenter le passé. Une certaine Mme de Bcuzelin lui ayant demandé de venir voir le musicien de plus en plus malade, elle répand, avec sa franchise ordinaire, qu'elle a dQ cesser toute relation avec Chopin parce qu'elle n'a plus les ressources nécessaires paur venir à Paris, comme lui n'a plus assez de forees pour se rendre à la campagne. Elle ne refuse pas de le revoir, mals elle croit cette tencontre dangereuse pour sa santé et inutile. D'après elle, la rupture a été avant tout une c histoire de famille >. Nous n'ajoutons guère foi à tous les détails inventés pour satisfaire la curiosité publique et enlaidir une aventure qui n'a rien ni pour l'un ni pour l'autre do::! désobligeant. Frédéric Chopin n'a pu connaitre dans sa vie l'affection tranquille et continue qui lui eût adouci son destin. La fame en est à sa santé, au caractère inégal qu'elle provoquait. à son instabilité. Sur un tel sujet, nous n'aurons pas le courage de juger. li est déjà si difficile d'apprendre et de comprendre ! Sa véritable, sa seule Egérie, c'est sa musique, à laquelle il revient toujours, à laquelle il se confie sans réserve, et qui, seule, nous le fait connaitre, avec: ses variations brusques d'humeur, son désespoir ou son caprice, sa nostalgie. S'il prend des conseils en dehors de lui-même, il les demande aux Maitres de son art, et, par exemple, à ce ,:rand Bach dont il a emporté quelques œuvres dans son humide cellule de Valdemosa. (;'}~7-,-_;v 1/'~ ./1. ,,,,.1 / )'; 1 'i ,/, /'/4) ,,,,, ' // {('J'I 1/iZ. lp} Les dem1m mou &:rits par Chopin. qui mourut le 17 Octobrt 1849. à Paris, 11 PlactVcndôme: "(.o,n,ne rtltt tout m ttouffira je vous m ,jurt dt faire 0111,yir #fOn (flrps pour que je sois pas tnltrrl vif.' Une coupe habile caractérise, chez. Jean Dcss~s. cc manteau en lainage, sans fermeture, fendu et boutonné sur les côtés. LE BLA~C couleur de l'été 61
S u, la page de gauche • cette blouse de Grès, en toile, est audacieusement construite autour d'une unique couture. Le paillasson orné d'un ruban est de Lcgroux. Ci-contre la robe de Jeanne Lanvin est en gros shantung ajouré. Style chemisier chez Robert Piguct qui choisit un surah. Ci-dessous trois robes encore : en shantung chez Maggy Rouff en toile chez. Grès et en piqué chez. BaJcnciaga.
64 P our ces crois robes, chaque tissu semble avoir détcnniné un style : le coton, cc simple fourreau de piqué, de Marcel Rochas, au corsage brodé d'argent; la soie, . _ . cc ubl.ier de taffetas écossais que Sch1aparclh pose sur une jupe d'organdi; le linon de fil, cette robe de Pierre Balmain, aux volants plissés, allégés d'entre-deux de Valenciennes. JACQUES HEIM C m, grande orchidlc d'organdi bordé de Valenciennes est de Jacques Fath. A gauche, une robe de Jacques Hcim . _ en piqué blanc et broderie anglaise, bien faite pour habiller une jeune fille sportive. ~ droite, pour une femme un peu romantique, alliance de la faille blanche et du tulle blanc : Jean Patou. IJ r r--------------" ,1
66 LA FAYETTE 4:Harle-Jean-Paul9 n1arquls de, 175'7-1834. c e~~n~u~ 1:sr~i~ic~i= :~~::n:esc ~~u:é;~~a::u=e~~ XVIll" alècle. Marié à seize ans, Il n'en a que vingt lorsqu'il arme à ses trais une frégate pour aider les colons américains à se créer une patrie. Ses premiers succès lui valent l'amitié de Washlneton et lui permettent d'obtenir du Roi l'envol en Amérique· d'un corps de 6.000 hommes commandé par Rochambeau. La victoire de Yorktown, qui assurait aux EtatsUnla leur indépendance, attacha à jamais son nom à leur Histoire. Il passa les trente dernières années de sa vie à son chAteau de La Grnnee-Bléneau et s'y trouvait fréquemment entouré de ses meilleurs amis : Fenlmore Cooper, Ary Sche!fer, le comte Auguste de Staël, fils de Mme de Staël... C'est dans cette chambre, dont on volt Ici la reproduction, qu'il jouait au tric-trac avec le ministre anglais James Fox, devenu ,rand ami de son glorieux ennemi. Le marquis de Lasteyrie, dont une tille de La Fayette était l'arrlère-grand'mère, est aujourd'hui possesseur de La Grange. Il y vit dans une solitude à la fols mélancolique et souriante et s'est attaché à conserver avec sollicitude tous les souvenirs du eénéral. Dans une des tours du chlteau, la bibliothèque de La Fayette est intacte avec ses livres, son fauteuil et son bureau. Tout y semble vivre encore la vie du XVIII" siècle. Sur une table, né&ligemment, est posé le chapeau de l'illustre marquis, comme s'il venait, à l'instant, de se découvrir. LES AMTS DE '\V1\SHINGTO I-IABITAIENT CES CHATEAUX Les noms d~ Pershing, d'Escnhowcr, de Montgomery, resteront toujours dans la mémoire des Français comme sont restés dans celle des Américains les noms de La Fayette, de Rochambeau, de Grasse, d'Estaing et de tous ceux qui s'illustrèrent en combattant pour l'indépendance des États- Un is. La Société des Cincinnati, fondée par Washington, groupe aujourd'hui les descendants de tous les officiers qui participèrent à cette guerre. En visitant qudqucs-uns des châteaux des "Cincinnati" français, nous retrouvons les souvenirs de cette glorieuse époque qui marqua, entre les deux nations, les débuts d'une amitié que les années ont rendue de plus en plus fraternelle. ROCHAMBEAU, à Tlwrc-la-Rocheue, ( l .-iJ•-C.J, ROCHAMBEAU < an de Vilneur. comte de> "1'125-"1807. S 1 -~~:~;:u=~ i~~~l~~~f~s;~~:r~j~:~:~i a1:xu:e:t::~~ x de haut bord et aux deux frégates que la France ,yait au général Washington pour amener à Rhodend l'armée du comte de Rochambeau. Elle venait ren- ·r celle de La Fayette. A l'intrépidité du jeune mar- , Rochambeau apportait son expérience de soldat ~uise sur maints champs de bataille. La Fayette était peu comme un fils pour lui el le ton des lettres qu'il h écrivait alors n'avait rien de militaire : c Je vous ema,'se, mon cher marquis, du meilleur de mon cœur... > Son intervention fut décisive dans les combats de Virginie. De retour en Fi-ance, il fut fait maréchal. Dernier mari_-hal de la royauté, il fut aussi le premier général de la Revolution. Les Jacobins l'envoyèrent à la Conciergerie, mais Thermidor Je délivra. Retiré dans son château de Thoré-la-Rochette, en Vendômois, au bord du Loir, il y v~cut comme un sage, s'occupa de ses arbres et de ses vignes, écrivit ses Mémoires. Le chevalier de Bou!llers y venait souvent séjourner ainsi que Mlle de Musset, dont l'un des neveux !ut l'auteur des Nuit s ... Le domaine appartient encore aujourd'hui aux descendants du maréchal et l'on peut y voir, telle qu'elle était autrefois, sa chambre et, sur son lit, la courtepointe brodée PD.r la comtesse de Rochambeau pendant que son mari faisait triompher en Amérique les couleurs de la France. DUC DE BROGLIE. de I' Aadtmit Française, Présidmt dt la Sm.ion FrançaiSC" des Cincinnati. L'ai1,le d'or, ùui1,ne du Cinci11nati, 67
ES TAING 4:Churles~Henri~ con1te d') 1729-1794. E ~.~~~~~~~~t:~:;, ;~~:t1 ~~ J:fie~;~n 1~a~~e:/: retracé la vie féconde en aventures de celui qui reçut pour mission, en 1778, de commander la flotte française envoyée en Amérique. Parti très jeune pour l'Extrême-Orient, il passa de longues années hors de France et fut gouverneur des lies-sous-le-Vent avant la campagne d'Amérique où il participa glorieusement à la prise de La Grenade. A chacun de ses séjours en France il revenait dans ses propriétés auvergnates et, en grand seigneur de la guerre, il o!frit un de ses deux châteaux comme résidence à lord Mac Cartney qu'il avait battu et iait prisonnier. Mais c'est à Estaing, dans l'Aveyron, que son souvenir est demeuré le plus vivant, dans ce château fort du onzième siècle dont le donjon se dresse sur une butte au bord du Lot et dont la chapelle, les terrasses, les escaliers forment bloc avec les maisons du village étroitement groupées autour de lui. En dépit du libéralisme qu'il n'avait cessé de professer, l'amiral d'Estaing fut arrêté sous la Convention et, moins heureux que Rochambeau, guillotiné en 1794. Son château fut vendu comme bien national. Il appartient aujourd'hui à l'Ordre des Religieuses de Saint-Joseph-d'Estaing qui, après avoir installé son couvent dans ses vieux murs, y ouvrit une école. ESTAING. 5ï9 km. de Paris (s11r le Loi). B R ON 4:Ar111.and-Lonis de Gontaut. duc de t,uuzun el de► 1.7,f,7-1.793 . P ~:~~rd=: v~::~t=7re: ~~~~~~;~~pl~é~~~fn!:. Biron !ut appelé à commander les volontaires étrangers de l'Armée Rochambeau, cette c légion de Lauzun ~ qui accomplit la brillante marche de 800 kilomètres vers la presqu'île de Yorktown et vers la victoire. Quand il revint en France, Rochambeau le nomma Commandant en chef de !'Armée, puis - pareil en cela à d'autres généraux - il se délassa des armes en faisant de la politique. Le nom qu'il portait devait, en 1793, le conduire à l'échafaud ... et être gravé, quelques années plus tard, sur !'Arc de Triomphe. Les heures les plus douces de sa vie active et passionnée, c'est à son château de Biron qu'il les passa. Siège de la plus ancienne baronnie du Périgord et l'un des plus beaux châteaux de France, Biron représente la plus harmonieuse association de l'austérité médiévale et de l'élégance Renaissance. Les siècles l'ont ainsi entraîné peu à peu vers une architecture plus humaine, et son enceinte fortifiée, ses grosses tours, sa jolie chapelle seigneuriale, semblent aujourd'hui vivre en familier voisinage avec la rustique auberge poussée à son ombre et dont le mur est ceint d'une vigne grimpante. BJRON, .J8 J,m. Je Berg,•r.1.c, 563 11111. Je Paris. GRA S SE C e petit garçon, né en Provence, et qui â l'âge de onze ans entra dans la _marine, c'éta!t le !utu~ amiral de Grasse. Toutes les mers du globe lui apprirent son méller de marin. Chef d'escadre en 1779, il part rejoindre l'armée navale du comte d'Estaing devant la Martinique. Il participe victorieusement au combat de La Grenade, puis aux trois combats livrés par le comte de Guic~en à l'amiral Rodney. On le retrouve dans la baie de Chesapeake aidant Washington et La Fayette à cerner l'armée du général Cornwallis. Mais il devait, l'année suivante, tomber aux mains des anglais. ~n _témo~gnage de reconnaissance pour ses glorieux services, le Congrès A_méncam lui donna q~atre pièces de canons prises à Yorktown qu'il fut autorisé à mettre en ballene devant son château de Tilly. Car le comte de Grasse était. aussi marq_uis de Tilly et c'est dans ce château qu'il passa la dernière partie de son existence. La petite église fe ~illy, dont on voit le clocher sur cette page, contient en:ore le ;œur d_e 1Amiral, et la comtesse de Grasse y a son tombeau. Le Chateau n appa1;tient. plu~ à l~ famill~ de Grasse. Son actuel propriétaire, M. Delalande, n est nt amiral, m marquis. Mais c'est un aimable pharmacien. TILLY, ..J9 J.-111. dt• Versailles, i:.! km. d<! Paris.
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