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18 L'hiver comme l'été, pour le confort et l'élégonce, rien ne remplace la laine, et les femmes les plus élégantes que l'on rencontre dons les salons les plus cotés n'ont jamais l'air de souffrir du froid et des intempéries. Depuis longtemps, elles ont reconnu que, seule, la laine peut leur assurer ce confort parfoit, en même temps que cette élégance raffinée qui leur est propre. Les fobricants leur offrent aujourd'hui, des lainages susceptibles de convenir, aussi bien aux manteaux confortables, qu'aux robes du soir immatérielles dont elles se parent. ..aJ,. par The lntf'rnot,cnol Wool Secrêtoriot CRISTALLIER D'ART MAGASIN D'Ê(l1ANTILLONS 37, RUE DE PARADIS PARIS 19
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30 TEL , LITtré 35--04 AUX SAINTS PtRES TISSUS 8, Rue de Sèvres 85, Rue des 5"-Pères PA R I S IV 1 • 1 Une ambiance idéa/i, pour l'éducation de la jeune fille Grâce à des années d'expérience de ~rofes~eurs émine~ts, furent fondés les cours dont la reputabon est soliJement établie dans le monde, et qui font honneur à BRI LLANTMONT. Une collaboration méthodique des éducateurs a su créer l'ambiance intellectuelle et morale qui donne le goût du travail, de l'ordre ; l'amour de l'art, de la beaulC. de b littérature et du sporl aux jeunes élèves. Le but des animateurs de cette institution modèle est de former une jeunesse saine, courageuse el capable. BRILLANTMONT est le cadre par excellence pour l'éducation de la jeune fille; elle y trouve des connaissances d'une vl}.leur spirituelle et morale qui lui permettront, plus tard, de tenir son rang dans la société. VUE SUR 1-E PARC J)U CIIATEAU l)E BRILLANTMONT INSTITUTION HEUBI BJ?.ILLANTMONT LAUSANNE SUISSE COFFRET 31
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36 liV célèbre ceffe année le 17s émeAnnzversazre de sa fonda-hon YOI.T Puhl. 37
38 Quelques heures de train et vous serez: loin de la ville. Vous aurez: retrouvé l'eau, les arbres, l'espace, la vie en plein air, la joie de vivre. les bureaux de remeignements el de tourisme de lo SNCF vous documenleronl sur un 91ond nombre de ploges er de slolions dimotiques et lhermoles fhêitcls, pen110M. ucurs,ons, horoorcs dts 110,111, p11, des b,lltts, scr~occs de correspondance). Renseignez-vous sur les billeh à prill réduits, les circuils des ~UTOCARS DE TOURISME DE LA SNCF, les services d'enlevement et de livroison des bogoges à domicile. ') G N G Anciens Établissements IHIIEilILMIANN OC (Q) IE CC IH1 IL il N K Il]) IE § A QJ lL ILIE § ! HAUT RHIN J PEIGNAGE, FILATURE DE LAINE PEIGNÉE TEINTURE, IMPRESSION N N " z z
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42 Nouvelles moquettes décoratives Ln moq,uttts frouaius co11'rim11rnt particuli~remmt (I l'mtde, la l1ihliothèq11t1 lt bureau. Elln sont sobres, sans brt mist'i!rrs, tt txùtmt en dij/;'rn1ta 11ua11crs, L a r11oquette n'est p:is seuJement ce tapis indispensable, mais un peu monoto!lc dans son uniformité, qui nous est familier. Les nouvelles moquctrcs, que b Pb.cc Clichy a i:-1.spirécs et dont elle s·cst assurée l'exclusivité, consti~ucnt un élé□cnt décor:1.tif complet. Restant dans une couleur dominante afin d'éviter le bariolage, elles apportent une note inédite et une variété heureuse dans la èécoration du sol et se □adent aisément avec tous les styles. Alors que, sur les moquettes unies, il fout jeter des c1.rpcttcs de place en pbcc, les nouvc:rnx modèles de la Place Clichy peuvent se passer de toute adjonctio.:i, même dans d:!S pièces de réception. A LA PLACE CLICHY Lr Cra11d Magasin du Tnpis 93, r.Je d'Amsterdam - 36, rue de Léningrad, Paris (il 30 mètres de la place Clichy) ~~~~sFLE~HET, == " <;::,~ X * UN CONCOURS 0( MAQUETTES or9an,se par fes CHAPEAUX FL(CHET ••ent de mettre en lice /es 1eunes e/evu des ECOLES o·ART DE PARIS la ga,etfJ et l'enlllous,asme animerent fes concurrents qu, offrirent a,ns, de nombreuses maquettes au choir du Jur, des Spéc,allstes du Chapeau, pres1de par Messieurs FLECHET Les sept Jaureats votenl a leur tour " UN CHIC" AU CHAPEAU FL(CHET LE CHAPEAU PARFAIT 1 * UURIC( llYlll! tl9 USI 1•e mention GIBRIEI OUII .I/IS1 1" PRIX l"'• mention ~ t:/ F~~T J l B ft U 11J Ill S 1 4"'• mention
44 A la recherche dit beait. .. ~YSSE A Saint-Germain-des-Prés, chez le maître maroquinier FEREST spécialiste du croco franchissons le porche et pénélrons dans le jardin de l'ancien hôtel dn Maréchal de Saxe. Sur 1'(' jori!in s'ouvre 1111 salon désuet et cbarma11l oli les rrocos brillants cu111111C u11 miroir, les lhar<ls qui ont l'air de rré1nir, crCcnt uu tloux diatoicment tic couleurs, du pourpre le plus éclatant ou noir le plus sombre. F('rcst nous y accueille aimn.blement et nous confie: 11 En début de saison je suis toujours tourme11té, il fout établir les uouvcaux modèles allant de pair avec les créations des grands couturiers, saisir dans l'infi 11i ce qui va devenir réalité, rattacher par on ne sait quels liens l'accessoire : le sac de dame, à cet cn,;emble toujours vivant : la toilette réminine. i\lais quelle joie pour moi lorsc1u'c11 fin de saison je constate quel'elTortenlrcpris a porté se~ fruits et qu'une clientèle sans cesse plus nombreuse a choisi le sac Ferest ! - Voscrooos me paraissrn/rncoreplu.s beaux, plus so11ples que 1>ar le rmssé . . . - Au cours de ces derniers mois les techniciens ont fait de grands rogrès au point de vue ~anna~ . Cette sa_ison nous réserve des peaux Je toute beauté en une palette de coloris ravissants. - Vos 1110</èles so11t-ds lo1i101trs •sellier • ? - Oui, puisque le travail sellier signifie cousu main, rogné et ciré; le cuir est conservé dans son épaisseur, les bords cirés accentuant les rnes du sac. ;, » Un objet entièrement fait à la main, et au prix d'une grande somme de patience, né<'essitc une attention soutenue de la part de lui qui le crée. ~les compagnons les plu.s qualifiés ont mis plus de six mois pou1· réussir pleinement leur première pièœ. Aussi faut-il 1 véritable amour pour pe,·sévércr dans ce métier ; mais quelle satisfaction lor~q11e le travail rendu est inipeccable ! Dois-je vous dire w mes modèles ne s'adressent qu'il une clientèle avertie qui recherche l'objet de grande classe. - Et quelles IIOIWe(wtés IIOUS a,moncez-POUS ;; - Toute la série d'arlicles dénommés« Petite maroquinerie» {porlefouilles, porte-billets, poudriers, ceintures pour honun<'s), les s de dame de ville et avion et des petits bagages avion. • Et voici mes dernières créations: 11 Escarcelle", un sac livre, c1ui sous son volume le plus réduit est étudié pour contenir l'iudis• nsablc : portc-hillcls, porte-monnaie, carlc tl'identité, glace, pou,lrier, rouge, hoitc à cigarettes, peigne, mouchoir, clés. 11. Aigloll l>, sac après-midi muni d'un formoir original tlont le bijou est une intaille aucieunc. Vous eo11naisscz très certainemeut ces « intailles~ qui ,nnurent une si gra.nde vogue fin u xnue siècle. Ce sac à triple souHlet ·rrnet une très gramle ouverture, rend très confortable tout en speetant sa lig:ne harmonieuse. Emùumce ,, sac de grande allure. à 1ple compartiment, à bijou-fl"rtnoir •ainé, qui plaira à la femme qui aime nettre énormément de choses dans on sac tout en veillant :°\ ce que cl_les-ci soient rangées. • Ulysse n, sac 'IY1on de dame, grand fermoir de Ji cm. muni de poches sur les côtés, boites à nécessaire de toilette et à bijoux. C'est un sac spéciale111e11t C011\·11 po_ur le voyage en automobile ou en avwn. il. C. AGENTS EXCLUSIFS LILLE : SOYEZ-Pl':RE ~4. RUE DES PONTS-DE-COMINES LYON : A. MAIN, 5, PLACE E.-QUINET TANGER : MAK, PLACE DE FRANCE PROVINCE : Envol de 111 documentation &ur demande ESCARCELLE Phot. Papillon, LES CRÉATIONS FEREST: 12, rue Jacob, PARIS-6e 45
46 JH[AllM~ONIJE On n'imagine plus un CONCOURS D'ÉLÉGANCE sans un essaim de 4 CV car l'instinct infaillible des jolies femmes sait que l'élégance ne dépend pas de la longueu! d'un capot ma_is du charme d'une voiture 'f4'"' -éÉ='l-- pev~. . . 19, AV.DE L'OPÉRA-PARIS TÉLÉPH. OPÉ 47,21
UN nounGOGN~J EXCLUSIF1-------1UJ BEAIINE llll CIIAnJAII •~Il .. BOt1cu Rn PÈRE & FILS PROPRIÉTAIRES ET NÉGOCIANTS c_____) LE CHATEAU - BEAUNE - COTE D'OR 11,r J'ai toujours rêvé d'un beau lainage, qui soit à la fois souple, léger, douillet, _..,couvrant ". et je cherche ... Moi, foi trouvé. J'ai adopté définitivement le PEIGNE-MAILLE (jecsey supér;eur)TR./1/N 8LfU Il est composé de laines peignées pur mérinos d'Australie, les plus belles, les plus fines, les plus rares. Il existe dons une infinité de coloris, du plus clair au plus foncé, en uni ou en rayé. Ou'il s'agisse d'une robe ou d'un ensemble, pour le matin ou le soir, la ville ou la compagne, le classique.... ou l'ino1tendu, rien n'est aussi I " malléable". Quand on en a porté une (ois, on ne veut plus porter autre chose. C'est un tissu ~/JW/.ë,~ "le JpÙu1!1Jll' tin IIUuJ Je Jo/l',/" 1 ---- s r------' \\e\JI 1\ 1 00 1 le 101 efse'i '"~j:t:~:~~:: NCE \ ~ ec.10\1\è oe one oolle s? ~i4{Mk -----
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(,O IDÉES DE PARIS Paris a toujours eu des idées. C'est sa rrûssion dans le monde. Il y en a qui naissent devant un guéridon et qui révolutionnent la planète, il y en a d'autres qui voient le jour dans le studio d'un couturier et qui bouleversent la mode à travers tous les continents. Ces idées-là, cc sont des idées-forces qui marquent une date dans l'Histoirc et, Dieu merci, Paris n'en a pas tous les jours. Mais il y a aussi les cent petites idées qui fleurissent ici ou là, dans l'atelier d'une modiste, sous la lentille d'un joaillier, aux mains agiles d'un coiffeur. On les appelle d'abord des idées, mais si elles réussissent on les appellera des trouvailltJ. Et voici qu'un chapeau va modifier la race des chapeaux, qu'un bijou va démoder tous les autres bijoux, qu'une mèche de cheveux va se jucher sur des milliers de têtes. Ou c'est un coup de ciseaux qui nous enseigne un nouvel art du décolleté; un coup d'aiguille qui réfonne notre conception des poches... Paris a toujours eu des idées, cela veut dire que les Parisiennes ont toujours eu le secret de les faire vivre. 9. SCHIAPARELLI VOUS TROUVIRU, PAGf: 168, LES LtGENOES EXPLICATIVES.
• PRESENTATION VOYAGE • FLACON GARANTI HERMÉTIQUE 62 L'instant de la création : Christian Dior, assisté de la fidè!;: M "'' Marguerite, élabore un triple drap( sur Angelina. PhotoGorski. l.E.S Pl!OTù.S [)F. CET ALflUM SONT Dl\ Ç[,i\l\K~~ CAl'A MAGNUM, RUSSI\I~ RUfllN, N. Dli MOKGCU. Df.SCHAMl'S, J. DE. POTIER, llA AS-MAGNUM, CF.O11.GF.TIF. C ll ... DOUR.NF~ H(,All.O, SK!Lf-OP.D ET GORSK.J. ONT PARTICIP~ AVEC HUBERT GIRON, R~0ACTEUR EN CHEF. A lA RÊAllSATION DE CE NUMtRO HtLtNE DE LEUSSE. MONIQUE JOURDAN. TlNY V. DE VIJK. JEAN SEIZ, A. ROUlll~ D'ORFEUIL SOU 1ll AJU tJ N' 20 AUTOMNE 1949 Id/es de Paris. 01 L" nouvelle mode est née If 5 "La ligne super-confort " ï 2 Les grandes robes du soir 7 If Au seuil de la nuit. 8 o Les rmde-çvous du noÙ' et de la couleur 84 L' Hôtel Lambert renait à la vie parisienne . 8 If Ceux dont il faut parler !) 2 Dans quelles couleurs voulez-vous vivre ?. Ji 5 Les nouveaux chapeaux ne sont pas sages !) 8 Aujom·d'hui il faut ét,·e équilibriste pour trouver son équilibre, par Alexandre Astruc . 1 04 fermes filles, que fait es-vous de votre liberté ? pa,· François Mauriac et par Hervé Btn.jn. , o If L'équilibre du corps . 1 o 8 L'équilibre du visage. 1 1 o L'équilibre d'une robe princière. 1 1 2 Robes si11tple1, 11tais pas si simples 1, 3 Les tùsus préférés des couturiers . IIO La fourrure en toute circowtance 1 1 8 Depttis un demi-Jiècle PicaJJo nous étonne, par John Devoluy . 1 2 2 Les robes qui font pm·ler cl' elles Perdreau, à vous ! . Da111 Sal?j,ourg, berceau des festiva/J. Remarqué da!IJ les collectio11s Les Cahiers de la Mode . ALBUM DU FIGARO REVUE TRIMESTRIEllE 14, IOND-POINT DES CHAMPS-tLYSO:s - PARIS • FONDATEUR, R. CHANTEREAU ( EDITION l E P ) 120 I 30 I 32 1 34 1 39 l f'UBUCrrt sous AUCUNE fCH/ME N'EST ACCEPTU DANS NOS PAGES RtDACTtONNEU.ES Tou, d,0,11 de,eproductron réservi1 L'ALBUM DU FIGARO EST VENDU DANS LE MONDE ENTIER
a' f.J"/ t-cîL 11>dt~ 1/tvr yn4 - f ~ - I l>,~ ---------~ 1/, Of/t'ff# l/01/f /~)/ llff , , , D 'un trait de pinceau délié, la mode d'hiver se dessine. Sa ligne est longue et fluide, sans précision trop grande. Il y a des années où l'élégance veut être tirée à quatre épingles, ajustée, coUante, moulée. Cet hiver, il est élégant de porter un vêtement que l'on pourrait croire taiUé pour quelqu'un de plus grand. L'emmanchure gliHe au-deuous de l'épaule, le col trop vaste s'enroule et se replie, la jupe est reprise d'un côté, le décolleté s'évase et plonge dans le dos. cc Incertitude, ô mes délices .' ,, , comme chante ApoUinaire. Il y a une espe'ce de générosité et de superflu dans la ligne, une indécision voulue. On ne peut plus parler d'une taiUe serrée. EUe est fine toujours, mais nuUement étranglée et parfois tor1t juste marquée. On ne s'occupe plus de la longueur des jupes. Il en est de courtes et de longues, selon le genre du tissu et la raison d'être du vêtement. Elles sont courtes le 6l
pluJ Jouvent, même pour le soir. Ce n'ut pluJ un u/e.aJe obéi au centime'tre qui décre'te_ la hauteur de l'ourlet. On ne /inquie'te pluJ de leur ampleur ou de leur étroiteue. Certainu Jont à la foù amplu et étroite!, courte! et longuu, grâce à leur arymétrie, le profil droit contredùant le profil gauche, et le doJ le devant. JI.AN D!SS&s. Imprécùion et liberté auui danJ l'emploi du tÙJUJ et du couleur!. Lainagu pour le Joir, dentelle et broché! pour le jour. Du noir partout, pour toutu lu heuru, en quantité écraJante, rehauJJé de rouge feu, de rouge cerùe, de bleu nuit, de bleu paon. Beaucoup de bleuJ tre'.r Jombru, et de faux noirJ, Ji élégant!, La gamme allant du grù plomb au marron Je retrouve partout. Et que dire du grandu robeJ du Joir couleur de terre ou de taupe ou k_ak_i guerrier, qui Je pavanent danJ lu galaJ? Pourtant, quelquu point! de la Jilhouette Joni net!. La tête. Petite, minuJcule même. LeJ cheveux en JUivent la forme, ny ajoutent aucun volume. La nuque ut pure JOUJ le caJque et lu bonnet!. A cauJe de cette nuque on a évoqué la garçonne. Ce qui ut faux. La coiffure d'aujourd'hui, comme la 7/lrB MINV&CVLB. femme d'aujourd'hui, n'ont rien de garçonnier; ellu Jont loulu deux jeunu et gaieJ. LeJ épaulu reprennent une certaine carrure, leurJ emmanchuru pruque à mi-braJ leur apportent une importance nouvelle. Le buJte /étoffe, du ejfetJ de blouJant donnent du volume au doJ. La poitrine rute menue. En contraJte, maù contraJte JanJ exagération, lu hanchu paraÎJJent de peu de volume. Ellu Joni normalu, JanJ aucun artifice pour en accentuer la ligne. Le baJ de la Jilhouette: fine.JJe. Longues jambu rarement cachées: les jupes Joni fendues le jour et courtu le Joir. PiedJ délicat! chau.JJéJ de finJ JoulierJ à lanières qui les lai.JJent à découvert; talonJ aiguJ. La mode, moinJ abJtraite cette année que jamaù, a penJé à l'utilité et à l'utiliJation des vêtemen/J. AinJi les manteaux /inJpirent de la houppelande du berger. I/J bravent les intempéries, enfoui.JJent oreilles, menton et juJqu'au bout du ne-z danJ d'énormeJ co/J-écharpes, entonnoirJ, coupevent. LeJ manchu raglan ou k_imono, ou encore montéu tre'.r bas, ne sont pluJ que de grands poignets. Manches-manchons ou 1nanchons-manches, LES aBPLl&-BOV'FONNÎlS. •"'-<"'- •=• ou ne sait plus, il y a les deux. Et les vaJtes LBa l'AVSSBS .SPAVLBS. JEAN C>ESSÙ. poches, s'il le faut, remplacent le manchon. Confortables lainagu, hirsutes comme des tapù67
bro.m, ou rêversibles à la double et moêlleuse épaisseur, excluent le froid. Les fourrures, comme ces lainages, sont douillettes. C'est l'astrak_an, le caracul, la loutre, l'ocelot, le nutria. Le renard refait une timide apparition. On s'enroule dans ces manteaux, on sy enferme aussi à double rangée de boutons. Les vestes gardent les mêmes emmanchures et les mêmes hanches. Ces vestes sont de toutes les longueurs, s'arrêtant au coude, au poignet, à la hanche, au genou. Les plus nouvelles sont des blousons ou des presquepèlerines, avec des poignets. Comme les vestes, les pèlerines sont de toutes les longueurs. Les plus courtes ne sont que des collets ronds, et les plus longues tombent jusqu'à l'ourlet. Ce mouvement de capes se r:etrouve aussi sur les robes, sous forme de grands panneaux partant de l'encolure, dans le dos, et retenus par la ceinture. Peu de tailleurs vraiment classiques. Le confortable attrait du taiUeur de cet hiver est d'être aussi souple qu'une robe. Il est, en fait, un deux-pieèes à blouse LJ/i BLOUSON. ROBE.RT PIGUn LA VESTE BLOUMA,VTE. CHRISTIAN DIOi\. LEtfl FAVSSES LONGVEURS DU solll• CHRISTIAN DIOR. paysanne ou estudiantine, l'ampleur resserrée à la taille par une ceinture souvent nouée. La basque froncée, parfois même tre's froncée, fait contraste avec la jupe étroite. Souvenirs d'anorak_s et de canadiennes, inspiration
style Saint-Germain-des-Prés, tre's jeune et sans-souci. En mêlant velours et lainage ou lainage et satin, ces tailleurs deviennent des ensembles d'apre's-midi. Les robes sont construites en oblique. Une diagonale les traverse, quelquefois deux, entre-croisées comme des ciseaux. L'asymétrie régne partout. D'une jupe étroite fuse d'un côté un pan replié, une quille plissée. Cette robe courte d'un côté s'allonge de l'autre. Triomphe des enroulements fixés par des boutons, des coques, des boucles, des basques. Pans, panneaux, boutonnages, nœuds sont généralement placés en arrie're. Surprise: la robe qui n'avoue pas son luxe, qui se présente comme une petite robe tranquille. Puis, le devant se rabat comme les volets d'une fenêtre qu'on ouvre, et tout brille d'or ou de broderies. Ou encore le corsage s'enlève comme une jaquette: il ne reste qu'une cuirasse sans bretelles scintillante de jais, de paillettes, de cristal. C'est la robe idéale des sorties imprévues. Du jour, nous passons ainsi insensiblement HA,VCHE-,UA,VCBON? NON, MANCHON. LES LO,VGUEURS l,'ltliJ:GALES. JIL'i.N DESSM. LA HOUPPELA,VDE DE BEll.<,;ER. Jl!ANNF. LAFAURIE.. 70 au soir, ou plutôt au «demi-soir,,, f ormule commode : robes chemisier toutes simples, blousantes, ou deuxpie'ces de tissus somptueux, dentelle, guipure, lamé, damas. Formule commode aussi et tre's nouvelle: la robe du soir, simple fourreau court, mais précieux, qui commence bas et finit haut, brodé et pailleté. La jupe - lorsqu'elle est large - se compose de cascades de tulle. Étroite, elle est allongée de pans irréguliers dont certains tombent jusqu'à terre. Pour les occasions mag111fiques, il y a des robes plus amples que jamais, presque des crinolines. Corsages sans bretelles, bâillant sur dessoutien-gorge de velours et de diamants, jupes immenses de mou.f:feline. La somptuosité des tissus et des broderies appelle les bijoux éclatants, les joyaux et les plaques, les rivie'res de diamants, les longues et scintillantes boucles d'oreille. En résumé... LE BREF FOURREAU PA6LLET,6 DV SOIR. (AU SAINT-YVES). •.• LA NOUVELLE MODE EST TRICHEUSE LA Tj;:TE EST MENUE ... MAIS SUR LA PETITE CA.LOTTE LES OR.,;EMEl\:TS J,ULLIS...o;.ENT. LA LIGNE N'EST QU"UN l:TROIT l'OUllREAU... MAIS QUI SE COMl"LIQUE o•ij:;Ll:MENTS KA.l'l'OKTIE:s. LE"i l:PAUl,&."i SEMBLENT S'iE:LAKGlll ... MAIS CE ;,,,"'EST QU'UN JEU D'ARTIWICES. LES HOBES DU SOlll SONT SOla'&'\:T COUUTl>S... MAIS DES l"A.NS LES A.LLONGEll:T. LES JUrE.. "'i SONT t:ALMES DE l'A.CE... MAIS 1u;:RR12KE ou SUH LES COT!f::s ELLES SONT MoU,'EMENT°tES. LA TAILLE •·1~E EST v.t;H1TADLIE.ttENT Flll:ll: ET L2<;S AMl'LES MA;,,'TEAUX NE MENTENT PAS SUR LEUR AMPLEUR. JACQUM FATH 71
n " POUi\ L•J JOUI\ LA LIGNE SUPl~R-CONltOUT" S' IJIPO S E Les couturiers sont-ils devenus météorologistes ? Et faut-il déduire de lcurs nouvdles créations que des vents glacés nous attendent cet hiver ? En tout cas tout a été prévu pour eux ~ c'est-à dire pour vous: manteaux au volume imposant. aux manches généreuses, aux cols montant jusqu'aux oreilles. Vagues, boutonnés, ou croisés en un mouvement enveloppant, parfois doubles ou triples, ils sont taillés dans des lainages, souvent réversibles, d'une épaisseur encore jamais atteinte. Les capes, associent, dies aussi, cpaisscur et ampleur. Et les ensembles, pour ajouter à la chaleur de leurs chauds lainages, font appel à la fourrure pour leurs doublures, leurs ornements, leurs étole.~. l'..eudo-cho...,.lcl,.me que caractérise sur cc tailleur de Schiapartlli l'emplacement d'une très basse martingale. I.e 1u,u ~e •u ,·0 111,ne du ,.,,. "l e • u .. 1u .. 1é , il se fait ample et blousant, cuve~ lopp.:mt jusqu'au visage. Mad Carpcmier. Double "'"'"le, double l•l"•tie, double confort. Noir à cnvrn quadrilli, quadrillé à tnvm noir. Jean Dcssès. ' ·'" ,., .. ,.,.,,. .. "•" ••d ••11 chn Chri~t,an Dior: lainage noir et panthère... Le côté lainage cs1 drapé sur l'épaule.
74 a.. double eape de Balenciaga c;t po.,ée sur une robe à métamorphoses : fourreau dénudant les épaules qu'habillent tour à tour un tablier et un boléro. t.e - •te•• ~ ...e ...lblerougeet noir. Le col et les poignets retournés m sont le seul ornement. Molyneux. Lainage de Lamarrc. 75
La longueur des GRANDES ROBES DU SOIR 76 La Jupe l'epllf-e • •r elhMn4!me et boutonnée est un des motifs prfürCS de la collroion Marcel Rochas. Elle caractérise aussi crue robe m satin t'OS( et gris argmt. garde toujours son prestige , ,,._d"uhle Jupe prend cha Paquin des allures de traine, que la démarche rejette en arrièrt, découvrant l'fooitcssc du fourreau. U bleu s'y imric au violet. L'••1·rnHr1e, renouwl« en ses infpuisables varianm, a iospiri à Schiaparrlli cet cnroulmirnt de satin que fixe un boutonnage-
"LA LIGNt! SU11ER-r,ONFOllT " 0 .,,. hoJna11c,. épuls co,un,e un 1•clu11e sont ks nouveaux venus de la couture. Rugueux et chauds, i!s triompheront des jours les plus durs de ]:hiver. Ils commandent un style ample et sobre auquel Balenciaga apporte son dégante mesure. 1.e nrnnh·let-chu,mbu, accust l'ampleur sur les côtés, mouve~ent caractéristique des manteaux, longs ou coures, de cette sa1s?n· Celui de Jean Patou, en drap noir, accompagne une robe étrOtt('. Le blouson de Jacques Griffe, en fourrure et jersey côtelé, apporte une conception nouvelle et désinvolte de l'ensemble d'automne. Chapeau de Rose Valois. Col en corolle où se cache frilcu-«:mcnt un visage. Le manteau assortit sa teinte à celle de la robe quïl accompagne. Robert Piguet. Mou'O'emcHt blou,_,..,t nu>ls h1illo, fine modifient le buste, chc-L Christian Dior. Sur cet ensemble, basque et jupe sont indépendantes du corsage.
AlJ SEUIL DE Le11 p•n11 crohiéN en ch;e•ux, Je corsage à guimpe, sont caractéristiques du style de Christian Dior. La Jupe rnalela,...4,e apporte un confort très inattendu à cette robe en moire légère. Pierre Balmam. D e11, p,.nneaux dét•ché,o étoffent cette robe de Jeanne Lanvin. Chapeau de Jeannette Colombier. 1•111.uto,nne, el la n1ode lui ob#:11. La auccea11fon des él#:ganf, Je• 1•a11 d'une fernrne d,~ thé de 5 heure• au cocklall Ill • :, heur,u,, pula au db1er, l'oblige, des la tombée du Jou d •'habiller tre.a « habillée ,u. Au•••• certaine• robe• , e for,ne slntple, font-elle• uaage de pr#:cleu.x tl••u• : le 3111 e d e la n,.ode d'aujourd'hui, ae,nble ••accuse,,. encore d a.11• ce• robea. CeUe,s qui se dlalbrguenl par leur eaprlt vralnrenl nouveau sont folles d"un fourreau aur lequel viennent se greffer de• 1>olant11 qui ••enroulent ou de• « quille• d'1J1tnpleur ». Leur• tl••u• de. pr~dllecUon •ont le• be11u.i' cr~pe• de Chine ou ro11n11ln•, le• ntolre•, deuenue• l~g~re• , LA NlJIT Le: boléro ma,o,:1uant le dl:eollell: , entièrement rebrodé de jais, il se pose sur une robe de taffetas noir au corsage largemeat échancré et croisé. Balcnciae;a. 81
82 le• otlonaan11, te• /allle• et, par-de••u• tout, le• •Onabre• ta//eta• auK reflet• naouva.nt•. Le• haute• encolurel /onf place, peu d p eu, d ime•ure que le •olr •'obscurcit, auK dEcoUelE• de plu• en plu• pro/ond•• 1'lal11 le pa••age d'un lftyle d l 'autre pe•d •e r~all•er par le •bnple enl~venaenl d'un bOl~ro. Crolfte el enroolff SOUS un srul bouton, tttte robe est faite d'une pièce. Schiapuelli. L ' •unpleu .. ~ p .. noule en un pu...._~ c1., 1..111.. , une robe de vdours épinglé de Jacques F.uh. t t ~. . . . .. . . . . 111011 d11 .,,•~1•<: de Chine , une robe aux épaules mouvementées. Jeanne Lafaurie. Ric h <: m .. 1 11, .. ., e l l o l'me 11lmp1e , une robe chemisier de Wonh. Chapeau de Paulette. Lao Jupeélrolleau" é H,11te,.,11 "'"PJIOl'l é,., une robe de Grù. Moire de Bianchim • F•éner. 83
84 Ll~S RENDEZ-VOUS nu NOIR rl1 IU l1A COULEUR BIJOUX BOUCHERON Cette robe d'hôtesse n'est qu'une longue jupe posée sur une combinaison de veloutine. Jean Dessès. - Une écharpe qui devient tour à tour capuchon, étole et pouf. Balenciag,a . Un étroit lien de velours laisse le dos de ce corsage entièrement nu. Robert Piguet. ./ envers de ce manteau peut être aussi son endroit. Jeanne Lafaurie. «:e paletot se boutonne amsi devant, mais en biais. Jacques Fath. Beaucoup d'ampleur, étranglée par une ceinture. Christia11 Dior. Trois manteaux qui peuvent n'en faire qu'un. Pierre Ba/main. l~e noir s•est évadé du noir ! Les couleurs l'ont uccuellll, on ne peul plus lui reprocher aujourd'hui son orgueilleuse tristesse. .. Chevalet de Michdle Brud et Clat.Je Cuti!, chaist de Jfr6mr Paris.
GHACE A SIX NATIONS L'HOTEL LUIBEI\T UENAIT ! LA VIE PARISIENN~ Il est aussi vain de prétendre vivre dans un palais comme on y vivait au XVII' siècle que d'espérer réussir un "hold up" en utilisant un carrosse. Parce que cette réalité de notre époque n'a pas été perçue les vieux hôtels de Paris ont, pour la plupart, fait naufrage et leurs splendeurs mutilées ne servent plus maintenant que de cadre inconfortable aux bureaux. L'hôtel Lambert est un des rares qui aient échapp~ au désastre. Il était au bord du gouffre quand le Comte Zamoyski, l'un des héritiers du Comte Czartoryski, résolut de lui rendre vie en lc lotissant par appartements pour l'adapter à la vie actuelle. La gageure est aujourd'hui réalisée. L'illustre demeure, scrupuleusement restaurée, retrouve intacts ses chambres, ses vestibules et ses salons dans tout l'éclat du décor signé Le Sueur, Le Brun, Rousseau, tandis que les pièces secondaires, libérées. de leurs moulures et de leurs cloisons superflues sont devenues le temple du confort. Ainsi les écuries ont été transformées en centrale thermique, équipée de cuves à maz.out ultra-modernes, et les cuisines sont aussi nettes que des salles d'opération. Auprès du Comte Zamoyski, d'origine polonaise, tous les locataires, hormis M. Philippe Manset, sont d'essence étrangère: l'Angleterre était jusqu'a-ux vacances représentée par la Duchesse de Sutherland, le Portugal 87
l'est par M. Antonio Carvalho e Silva, la Belgique par M. Dewez, 1c Lichtenstein par le baron de Redé. C'est à cette élégante Société des Nations que l'hôtel Lambert doit de pouvoir revivre les fastes d'autrefois. Pour M. Carvalho e Silva, capable de transformer d'un coup de talon de chèque magique les populaires bains Deligny en lagune vénitienne rien ne pose un problème, non plus qu'au jeune baron de Redé. Lui, peut s'offrir une séance de culture physique dans la chambre de Voltaire, puis attaquer une valse sur le clavier de Chopin. Nous voici revenus bien près de la formule que rêvait au milieu du XVII' J. -B. Lambert lorsque "désireux de se bien loger" il fit construire. A peu près tous les cent ans l'hôtel Lambert subit une révolution, En 1643 l'architecte Le Vau remettait les clefs du palais battant neuf à Jean-Baptiste Lambert. En 1743, le dernier Lambert, pressé par ses créanciers, les passait à Madame Dupin. Ainsi, pour 140.000 livres, la bisaïeule de George Sand devenait la femme la mieux logée du royaume; sa maison de campagne n'était autre que Chenonceaux. Son règne ouvrait pour la première fois toutes grandes les portes des salons aux plus illustres et Voltaire, en familier dela maison, y invitait, de son propre chef, la cour de Prusse. Avec Madame du Châtelet, Madame Dupin et Marie Delahaye, la tradition ne se ralentit pas ni celle qui consistait à dépenser millions sur millions pour embellir, De son balcon M. 89
embellir encore. Cent ans avaient passé dans cc tourbillon quand le Comte de Montalivet, ministre de l'Intérieur et dernier acquéreur, met des sourdines aux violons et offre son hôtel au casernement de la Garde Royale. Grâce à Dieu, la princesse Czartoryska le rachète. Nous sommes en 1843, à l'orée de la grande époque. On s'écrase pour applaudir Chopin. Delacroix met sa touche à la Galerie d'Hercule. Les bals succèdent aux bals. A peine a-t-on le temps de changer les chandelles et de construire sur la Seine un débarcadère, la belle Polonaise vient dïnvcntcr le bal de Charité. Soigné de la longue paralysie qui le frappa entre deux guerres, l'hôtel Lambert n'a certes pas encore retrouvé son rythme éblouissant, il achève à peine sa convalescence; mais déjà pour ses premiers pas, invité par le baron de Redé, il a refait une brillante entrée dans le monde. Chopin est revenu y fêter son centenaire, ressuscitant sous les ors de la Galerie d'Hercule les plus beaux des accords qui, depuis tant d'années prestigieuses, aient accompagné les battements du ccr::ur de Paris. CttEZ LE ttlttO! DE REDi lL baron de R«ié d3.ns la" Galrric d'H(rculc". U Brun en a priot ln plafonds. Us ~nno.u:i: de Rousseau ont b.i rcstaur~s par Delacroix.
CEUX DONT IL FAUT PARLER ~IAIU:El. 1. 1<'. 111.EUSE.. Parce que, ;'t dix- :,~1~:ea~~• 1-~:!~1e:. 5t ccl~e 1 j~~fe j;;1~d~1cftt~:~ une jeune fille comme les autres, rêvant au :::~~1~ 1 .:71e l':r~co~~-~gc::t:t dé1I; 11i:i't :rrtr~ u~: hHpt,•mc de l'air uux dl'ux petites sœurs : Chrislianl', onze uns, et Maud,cinq semaines. llOGEll TOUCHA.HP. Paret: qu'il è'st le N'ICOLAS Ul\°TERS'l'EI.LElt. Parce qu'il n révolutionné l'Ecole des Beaux-Arts, dont il est le nouveau directeur. Il dut en1rer en guerre contre lu 11l11pa1·l de ses confrères de l'Institut (dont il est un des plus jeunes membres) ~~ur,/t~:1~a;I~11~i. 11 1J~i'\~sl~!'.jf 1 :t:~::~;l~l ii~1:~1r":: 1~:à~t 1!~'J; J~trt 1 ~1~:1e1::~1~11 1f~f.1 \,il~ ~:~ 1 r~t l~~~t.(l d!rl 1::fti:n~,'i't, '\ic~ir lui-même êlève des Beaux-Arts. C'l'sl là qu'il connut sa frmml', peintre comme lui. Prix de Home l'n 1928, puis professeur de frrM1ues, il tnwaille actucll.•mcnt à de~ vi1rnux pour un \"illagc de .\!osellc, sa terre nalalc. ?l
BALENCIAGA 94 La nouveauté de cc boléro de vdoutinc gris fer, doublé de loutre, ~ous dimontrc une fois de plus que la meilleure amie de l'élégance c'est la sobnété. Dans COULEURS quelles voulez-vous VIVRE? Dans cette chambre mrglaist, de style Sberatou,itutalliepar MmeAndr« Hîggi11.r, les acajQU.I du mobilier se dtssinwt sur le mur jaune soufre. Lt plafond ut vert émeraude très clair. Cu Jeux c@leurs ont m composées et associées J'UT les indicatùm.r de Christian Btrard. Le tapis ut vert fo11ci. Cc fut une manière d'escamoter la qu.C'stion que de peindre tout simplement en blanc les murs de la maison. " On se fatigue de la couleur, disait-on, on ne se fatigue pas du blanc". Mais l'on s'est fatigué du blanc et le problème de la couleur nous dévoile, aujourd'hui, la richesse de nos incertitudes dès que nous décidons d'installer ou de réinstaller une pièce de notre appartement. Quatre questions font alors appel à notre sens de l'harmonie, à notre goût des oppositions, à notre audace: Murs? Rideaux? Tissus des sièges? Tapis? Le style d'un mobilier doit déterminer sans doute, dans une certaine mesure, les couleurs qui peuvent le faire vivre. Mais faire vivre un mobilier, c'est le faire vivre à notre époque, c'est le rajeunir pour que nous puissions, nous, vivre avec lui. Aussi en est-il de la couleur comme des ornements propres à un style: il faut les délester de toute convention. La charmante architecture d'un siège Louis XV peut se passer des fades pastorales comme le style Empire peut se passer du vert Empire. La difficulté réside alors en ceci que les couleurs de l'appartement doivent naître de notre seule invention. C'est pourquoi nous avons voulu, ici, vous aider dans la recherche de ces harmonies décoratives en prenant quatre mobiliers typiques de quatre styles différents: Loui.:: XV, Anglais, Empire, Moderne, et en demandant à deux décorateurs qui, chacun dans un domaine particulier, connaissent aujourd'hui une grande vogue, de nous indiquer les couleurs de leur goût pour l'installation de ces mobiliers. û sont leurs propositions que vous trouvera. à la page suivante.
96 UN PEINTRE ET UN DÉCORATEUR VOUS DONNENT A''EC l~E ST\'LE LOUIS XV Style heurmx, souriant, spirituel. Style d'une époque ot'i l'élégance de la maison (comme l'élégance fna1culi11e) portait avec éclat l'empreinte d'un esprit féminin. Mais aujourd'hui tm homme en veston peut-il s'asseoir sur un brocard de fleurettes roses? Non, c'est par l'uni de leurs soies et suriefond uni des murs que les meubles L ouis XV pourro11tencoreenchantervotreJalo11. Telleestdtt111oinsl'opi11ion du peintre Clavé et de M. Boudin qui vous proposmt ici deux harmonies bien différentes. (M.obilier de Jansm). La sobriété de leurs ligna, lamlletéde lmracajouet lmr taille pm encombrante., 011/ favorisé l'accès des meubles anglais dans les intérieurs d'aujourd'hui. La couleur brillante de leur bois foncé s'associe parfaitemmt à des tissus de /011 1111 peu soutenu, à des écossais et mime à des tons violents comme ce rouge destiné à recouvrir les sièges. Da11srm intérieur anglais, bimadaptéà11otrevre, le.;objets les plus 111odernes pourront trouver leur place à côté d'objets anciens anglais ou français. (Mobilier de Hagnauer). Le problème à résoudre ici était JJ/us embarrassant. Il s'agissait de rompre nel!emml avec les coulmrs traditio,me//es sans s'aventurer vers une pale/le trop exubérante, et de parvenir par un hettrertx choix de tons à retirer un peu de lmr austérité à ces 111mbles Empire. Voici donc, d'une part, un jett de ra;•ures sous la clarté jaune des murs et sur le gris-mauve du tapis, el, d'autre part, trois Ions d'une grande fraîchmr avec lesquels tranchera le sombre henné des acajous. (Mobilier de Barillet). AVEC LE STli'LE ~IODERNE Dans tm intérieur moderne toutes les liber/es sont permt.res. M·ais, Sartre nous l'a dt!, rù11 de plus angoissant que d'être libre - car il faut choisir. Il faut choisir quatre couleurs que 1'011 aime (que l'on aimera tous les jours), qui 11ous apporteront celle dose de gaieté reposante precieuse au cadre dans leq11el nous vivons. Vous verre-zdans les deux projets exposeJ ici qu'une couleur sur quatre semble avoir pour fonction d'imposer aux autres son calme. (Afobilier d'André Bertrand). LEUR CONCEPTION LES MURS ,l'J..NTONI CI.A~f".; Est avant tout un peintre. Né à Barcelone en 19 r 3. A Paris depuis r939, il se fit remarquer dans plusieurs expositions et composa en r943 les décors de" Los Capricios ". Ceux de " Carmen ", pour les Ballets de Paris, l'imposèrent comme un décorateur de grande classe. ST~PHANIE BOUDIN Directeur de la Maison Jansen où depuis 30 ans son goût préside à toutes ·les installations de grand style. Est aussi le for.dateur d'une nouvelle école de décoraleurs: le Centre des Arts et Techniques. D'une gr::nde jeunesse malgré ses 60 ans, il passe une partie de sa vie à voyager à l'étranger pour b gloire des styles français. DE LA COULEUR 97
GILBERT OR.CEL LES NOUVEAUX CHAPEAUX NE SONT PAS SAGES c ertes non ! et bien que, pour la plupart, ils soient petits, il ne faudrait pJs croire que cet accourcissement des lignes leur enlève fantaisie, originalité, désinvolture. Pourquoi ne sont-ils pas sages alors que, avec tanl d'application, ils paraissent s'efforcer à suivre les contours des têtes rondes ou oblongues ? alors que leurs bords, quelquefois minuscules sinon absents, sont d'une régularité qui pourrait être monotone ? Parce qu'il y a en eux un déséquilibre appa?Tnt et que cc déséquilibre leur donne un mouvement inhabituel, une ligne inattendue. En effet, qu 'clk soit en feutre, en taupé, en mélusme, en velours ou autre tissu, la calotte oublie souvent qu'elle devrait être ronde. Elk s'élance, conique et verticale à la façon des chapeaux de clowns ou bien, sans souci de la rectitude, bascule froidement d'un c6té avec un petit air penché qui n'a rien de pudique. Tantôt elle se hérisse de petites cornes gentiment diaboliques, ou dégageant les tempes et le front, elle jaillie rn flèche au-dessus de celui-ci; parfois, recouvrant les oreilles, elle s'abaisse sur la nuque, l'enveloppe et, de là, lance une pointe à l'arrière.
qui ont conquis Paris P r leur hardiesse, ~li GROlJ.. ~ PAVLETTE
102 Généralement petit le matin et au début de l'après-midi, le chapeau grandit et, si l'on peut dire, «s'habille» à l'heure où les épaules se dénudent. Si la toque persiste, en plumes, en minochcs, en velours brodé de pierreries ou clouté de strass, la calotte • cette fois ronde ou plate - éploie des ailes, lance des bords. Ceux-ci, lorsqu'ils sont peu importants, se relèvent, se cas.sent, se drapent, se plient, adoptent des mouvements contraires. Quand ils sont grands, ils effleurent seulement la nuque mais s'étc:ndcnt largement sur les côtés et se relèvent sur le front. Parfois, un audacieux coup de ciseaux de la modiste les découpe généreusement et, tordus, incurvés et rigides, ils semblent piqués de part et d'autre d'une minuscule calotte ronde. Les voilettes, cette saison, semblent plus rares. Noires ou de couleur, clics encadrent très nettement le visasc ou bien, retenues par un lien autour du cou, clics s'entr'ouvrent à la façon d'un rideau. Quelquefois, n(gligeant leur office, elles ne voilent rien du tout mais se hissent et se drapent sur la calotte, entre deux jets de feutre. Au précieux ornement que constitue la plume • coq, hfron, aigrette ou paradis - s'ajoute le blaireau, simple, double ou triple et diversement coloré. La garniture, taillée dans la matihe du chapeau est fréquente, dle se fait parfois aile ou feuille ou encore passe du plus petit croissant de lune au srand ncrud drapé. IRA. ,V HA.HTH6T
/\UJOUHD'lllll,11, 1\IITÊTREÉQUIUHlllSTE l'OUll THOUVEll SON P.4.R .4.LEXA!WDRE .4.STRlJC « Être un homme complet, équilibré, c'est une entreprise difficile, mais c'est la seule qui nous soit proposée.... Un homme est une créature qui marche délicatement sur une corde raide, avec t1intelligence, la conJcience et tout ce qui est spirituel à u11 bout de son balancier, et le corps et l'instincl et tout ce qui est inconscient, terrestre et my1térieux à l'autre bout. En équilibre, ce qui est diabkment dij]icile. » Aldous HUXLEY (Conurpoint) C'est parce qu'il marche sur une corde raide tendue au-dessus du vide que l'équilibriste a droit à l'admiration des foules. Le public qu'il fascine applaudit chaque soir cet homme qui met au défi les lois. Or, ce que le public ne sait pas, c'est que ce vide et ce vertige sont pour l'équilibriste un climat naturel. Non seulement la hauteur ne l'effraye pas, mais il en a besoin comme d'autres de sentir la terre ferme sous leurs pas. Replacez cet homme sur Je sol, il trébuche. Il n'est à son aise que lorsque toute aide se refuse à lui et qu'il lui faut inventer à chaque instant ses points d'appui et tirer sous ses pas un tapis magique pour pouvoir s'avancer. Les notions d'équilibre et de juste milieu s'excluent !'une l'autre bien que presque toujours on les confonde. L'équilibre se fonde sur l'intensité, c'est ce qui lui permet de s'affirmrr. Tout ralentissement rétablit les lois qui sont directement opposées à celles de l'équilibre. La France, qui ignore presque toujours sa grandeur, a la hantise du juste milieu, car elle croit y trouver le secret de son équilibre. Elle ne veut vivre que par paliers, laissant le temps augmenter lentement son domaine comme une terre gagne sur la mer même s'il lui arrive d'être complètement recouverte par la marée. Les manuels nous apprennent la légende admirable de ce pentagone parfait suspendu par les Dieux à l'extrémité de l'Europe entre deux climats opposés et deux mers éternelles. Cet équilibre, que j'appellerai de tempérance, pourrait être celui de la médiocrité. Il ne l'est pas car il s'appuie sur un équilibre plus profond, plus charnel peut-être, où ce pays trouve cette grâce étonnante qui lui permet de r e c u I e r perpétuellement ses limites. Me dira-t-on que cet équilibre a quelque chose de démoniaque? Je le crois bien. La mesure française est une démesure qui ne déraille pas, une folie qui sait se surpasser, son équilibre est fait de sa vigueur non pas à réprimer les excès, mais à les transformer en richesses. Ce pays marche trop vite pour faire des faux pas. Il est en équilibre parce qu'il ne s'arrête jamais. Jusque dans la grandeur, la France reste fidèle à son génie naturel qui est celui de la litote et qui lui fait appeler vallons ces précipices sur les bords desquels aucun autre pays n'oserait se pencher. Je crois à la vertu du vocabulaire: il appelle défaut ce qui manque; jamais ce qui est en trop. Il n'y a pas d'équilibre sans excès, le génie ne se mesure pas, la folie est faiblesse et la sagesse abondance, la grandeur porte en elle-même sa propre raison. La grâce humaine est pesanteur, l'équilibre plénitude et non compromis, la justesse de ton est à l'opposé du juste milieu, la vérité ignore le bon sens, deux for~s opposées s'annulent sans profit... L'état de grâce dont nous parlons est fondé sur la certitude passionnée d'une force qui trouve en elle-même assez de ressources pour s'élever dans les airs sans aucun appui. Oserai-je dire que cette force est une pesanteur à l'envers? Elle assure l'équilibre de l'esprit en l'obligeant à être perpétuellement en action. Le type parfait de l'artiste en équilibre, c'est Gœthe. Dira-t-on par lb. que le Second Faust est un chef-d'œuvre de mesure et de justesse de proportions ? L'équilibre de Gœthe était fait d'un contact perpétuel avec la démesure. Hôlderlin, Kleist sombreront dans la folie; Gœthe sait qu'il peut tout oser, car il a été une fois pour toutes lesté de cette pesanteur qui lui permet de marcher au bord des précipices. Il traverse le vide avec des semelles de plomb. Cette pesanteur sera son guide. Un démon assis à ses côtés tisse chaque matin pour lui le Iil toujours plus étincelant d'un dessin où tous les coups seront des coups heureux. C'est pourquoi je crois en fin de compte que l'équilibre est fondé sur la démesure mais ignore l'inquiétude. Il puise sa force dans le désarroi mais n'en est jamais la victime. Le contraire en somme de l'état où vivait Pascal. Cet esprit aux abois s'imaginait qu'il était trop intelligent et qu'on ne pouvait guérir cet excès que par un excès contraire : l'abêtissement. Or, la loi première de l'équilibre c'est J:r::::,=~~~~e~~!;t~~n~~sq~;e~: les unes contre les autres, mais se multiplient si on les groupe en faisceaux, que l'on ne gagne jamais à se mutiler, que toute affirmation est bonne, que le devoir d'une personnalité est d'aller jusqu'au bout d'ellemême fût-elle menacée de rencontrer la folie, que rien ne sort que du tumulte, que l'anarchie est un ordre... Bref, que la sagesse est u.ne folie vigoureuse, et qu'il n'y a rien de plus précieux à souhaiter à un pays ou à un homme que la démesure ~t l'orgueil car cc sont les seules forces qui permettent de mart:her sur la mer sans jamais s'enfoncer. l0l
\ 1, \ UEClllmt:HE Ir u EQUmmrn 106 JEUNES FILLES, QUE FAITES-VOUS DE • ·K F IIAl\'ÇOIS MAlJ RIAC d e l•AeHdêmle Fran ç• l•e .Je crains que pour les jeunes filles le chemin de la liberté ne se confonde avec celui de l'esclavage. Livrées à ellesmêmes, les jeunes filles ne peuvent rien faire d'autre que de subir la loi inscrite dans la nature qui a créé un sexe faible et un sexe fort, - sauf si elles se sou• mettent volontairement à une règle qui les délivre d'elles-mêmes, qui les délivre. si j'ose dire, de leur liberté. lllais d'abord il imparte de rappeler que la jeune fille, comme d'ailleurs le jeune homme, sont deux beaux monstres créés par la civilisation et que la nature ne connait pas. Dans la tribu primitive, dès que le garçon est pubère et la fille nubile, le couple se constitue. Nous avons fini par trouver naturel cet état contre nature qui interdit l'acte de chair aux garçons et aux filles dans le temps de leur plus grande ardeur. Fonder un foyer ù vingt-cinq ans, c'est, pour un garçon, se marier de bonne heure, et il en est peu qui l'osent aujourd'hui parmi cette jeunesse condamnée aux examens et aux concours. Or depuis dix ans, la nature voudrait qu'un garçon de cet âge connût la femme. Il en va de même paur une fille qui ne trouve un mari qu'entre vingt et trente ans. Je l'ai dit souvent à des éducateurs, à des prêtres : ce que vous appelez : la vertu des jeunes gens, n'est pas une exigence de Dieu mais l'exigence d'une société fondée sur l'émulation, sur le concours, et contemptrice de la loi naturelle. P our les garçons non soumis à une loi religieuse, il a toujours été admis qu'en attendant le mariage, ils avaient le droit de se livrer au plaisir. Mais ce ne saurait être qu'aux dépens des femmes. Et c'est pourquoi la protection de la femme, et singulièrement la protection de la jeune fille, a été jusqu'à notre épaque un principe qui ne se discutait pas. La prostitution, organisée aux dépens de la femme, était considérée comme la part du feu. Ce qu'aujourd'hui nous avons inventé, c'est de lâcher les biches au milieu des chiens, gard, devient objet de délectation et de songe. La jeune fille libre et dévêtue n'est plus qu'un objet offert entre mîlle autres à la convoitise mâle, si vite rassasiée. c La vue de votre pied me troub le ... > dit Frédéric à Mme Arnoux dans l'Education sentimentale. Ce petit mot, mieux que tous les raisonnements, nous aide à comprendre ce qu'éveillait dans l'homme la femme d'autrefois défendue par ses vêtements comme elle l'était par les principes et les usages. Et sans doute, les jeunes filles d'aujourd'hui ne sont pas libres de changer les mœurs: il ne dépend plus d'elles de se soustraire au nudisme, ni à ce culte imbécile du soleil qui a tué tant de jeunes c'est de considérer que les biches ont gens. Que les jeunes corps n'aient plus le droit de jouer avec les chiens. Toutes de secret les uns paur les autres, je les défenses dressées autrefois autour des vierges, et même les plus absurdes en apparence, étaient raisonnables et justifiées. Que les jeunes filles fussent toujours accompagnées, cela aujourd'hui fait sourire ; et pourtant, quand on voit à quoi est exposée toute jeune fille qui sort seule, on comprend que la duègne n'ait disparu qu'avec la vraie civilisation. C e n'est pas par choix que les hommes d'aujourd'hui ont renoncé à cette prudence. La jeune fille n'est plus protégée parce que les familles n'ont plus les moyens d'assurer sa protection, et que la jeune fille elle-même se trouve condamnée paur vivre à faire concurrence aux hommes. Les conditions de son exis• tence se rapprochent de celles des garçons jusqu'à se confondre avec elles. Leur liberté redoutable n'est pas une conquête mais un état de fait que crée la lutte pour la vie. L'argent qu'elles gagnent assure leur indépendance. Mais la loi sexuelle ignore la loi économique. L'égalité des biches et des chiens cesse au seuil du bureau, de la Faculté, du magasin, où ils travaillent ensemble. O r la femme d'aujourd'hui, dans la lutte des sexes, a perdu l'arme la plus sûre dont les siècles civilisés l'avaient pourvue : son secret, son mystère, tout ce qu'ajoute de charme à une créature, la part de son être inaccessible, intangible, tout cc qui, échappant au reveux bien que cela comporte certains avantages et crée, entre garçons et filles, des conditions de saine camaraderie. Mais je persiste à penser que la pudeur constituait à la fois le charme Je plus attirant des jeunes filles, mais aussi leur défense la plus efficace. En s'en dépouillant, elles perdent sur les deux tableaux: elles sont moins désirées, elles ne sont plus défendues. Ellc-s ne sont épargnées que dans la mesure où elles n'éveillent plus de convoitise. Tout ce que j'écris ici ne concerne que la jeune bourgeoise. Dans la classe populaire, les jeunes filles furent de tous temps exposées. A l'atelier, dans la rue, elles ont toujours dû se défendre seules. Ellc-s n'en ont pas semblé moins précieuses, elles n'en ont pas été moins aimées. La bourgeoisie se prolétarise, voilà le vrai. La jeune bourgeoise, obligée de travailler, rejoint la condition qui a toujours été celle dc- ses sœurs ouvrières, mais qui est une condition contre nature. La nature n'a voulu pour la femme d'autre travail que de concevoir, d'enfanter, d'allaiter, de bercer, d'aimer, et, au sens le plus haut, d'élever les fils de sa chair. La plupart des filles ne redoutent pas cette vocation et ce n'est pas elles qui s'y dérobent. Leur triste liberté, elles ne l'ont pas choisie. La société bourgeoise admettait que les filles du peuple fussent moins prol'OTHE LIBERTÉ ? l..11 Hberlé conquise JHU' les jeune!ll IUies n•esl-t.•lle pus 11n facteur de ce déséqulllbre dont certains font grief à lu jeunesse d'aujourd'hui 1 En bouleversant les princl1,es de la morale la1nillale le-<i1 jeunes filles ont-elles aus.."il bouleversé nos conc«-ptlons de la vie senlin1entale - el qu'en pensent les hon,ntes '! C:e sont ces questions que nous avons posées à deux k rlvains de générations différentes el dont l'ldéologle se trouve, sur plus d'un point, opposée, tégées que les siennes. Elle ne se posait pas de questions sur le recrutement de l'immûnsc armée des prostituées. Elle se résignait benoitement à cette abomination tolérée, contrôlée, reconnue d'utilité publique, et qui détournait la fureur mâle des proies innocentes et des oies blanches. Voilà par oû l'époque actuelle me paraît meilleure et reprend ses avantages. Je la crois, dans l'ordre sexuel, moins injuste et moins hypocrite. Le consentement à la prostitution mis à part, il faut reconnaître aussi que l'ordre ancien compartait un nombre incalculable de sacrifiées, et de sacrifiées malgré elles, qui n'avaient pas le choix, qui étaient condamnées à - D e quelle liberté? > répond aussitôt ma cousine, étonnée, comme si je lui demandais : c Que fais-tu de l'air que tu respires? > Elle la respire, sa liberté, sans même en avoir conscience. Pour cette petite secrétaire de vingt ans, qui habite seule à Paris et ne rend compte à per:,onnc de son emploi du temps, la liberté n'est pas une conquête, ni un privilège, mais un mode de vie qui ne se discute pas. li est possible qu'à une époqt.-e reculée ou dans d'étranges provinces, non moins reculées, les jeunt'S filles soient encore l'objet de pieuses vexations, d'intoltrables surveillances... Dieu merci, ma cousine est née dans un monde évolué! Et voici une première constatation : leur liberté est devenue pour les femmes un critère de civilisation. 11 faut pourtant dire qu'en France, pays de castes, la jeune fille jouit de régimes divers. Le type orchidée, gardée en serre aristocratique, subsiste encore, alors que prospèrent les joues de la benjamine B.0.F. que sa ramille laisse camper avec ]es garç0ns. La Parisienne stupéfie la Lyonnaise q.li se gausse de la Bretonne. Au surplus id liberté, qu'est-ce à dire ? Le mot, déjà, pue la n.iphtaline. Phraséologie mitée! Ce n'est pas une liberté théorique, ce n'est pas ce vague la vertu aussi implacablement que d'autres l'étaient au vice. Une jeune fille vertueuse aujourd'hui l'est au prix d'un effort de volonté et de courage qui crêc un type de femme très noble. Dans lûs milieux chrétiens en particulier, le niveau spirituel des jeunes filles qui ont choisi de vivre selon leur foi me parait être beaucoup plus élevé que ce qu'il était il y a trente ans. La vertu n'est plus subie mais épousée avec amour. C'est aux violents et aux violentes qu'appartient désormais le Royaume des Cieux. P our les autres, peur celles qui abusent de leur liberté, le parti pris de IIEH''~ IIAZl:W tiers-de-devise qui intéresse la jeune fille, mais des libertés pratiques, précise.:> et généralement raisonnables. R aisonnables, oui. L'émancipation de la femme n'est pas affaire de romance. Elle ne doit rien à la vieille galanterie française, qui restait toute verbale. EUe ne doit rien non plus à l'idéologie révolutionnaire et fort peu de chose à l'extension du principe de respansabrnté. Il s'agit d'une révolution économique. De tout temps, paysannes et ouvrières ont joui d'une certaine indépendance, nécessaire à leur travail. L'industrialisation des tâches féminines classiques (filage, tissage, couture...) a libéré un plus grand m<!ner leur c vie de fille > comme les mâles mènent leur c vie de garçon >, les expose à bien des désastres mais les éclaire aussi. J'en ai connu plus d'une qui d'expérience en expérience ont abouti à cette découverte qu'il n'est de sécurité et de bonheur pour la femme que dans l'amour d'un seul homme. Les chemins de la liberté par beaucoup de détours, à travers beaucoup de fondrières, les ont ramenées à J"humble vérité humaine : après le repas du soir, une femme qui coud près de la lampe et les enfants qui répètent leur leçon à voix basse, et le jeun<! époux dans l'ombre fume et songe, et attend l'heure de l'amour, du sommeil. nombre de jeunes filles. Puis les grands con!lits les ont mobilisées en masse dans les bureaux et les ateliers, à la place des hommes. Cette main-d'œuvre, docile, moins onéreuse, a été conservée. D'autre part, les paix successives multipliaient les laissées-pour-compte, ruinaient les classes moyennes dont les filles s'embau• chaient à leur tour... Bref, la liberté de la jeune fille peut être considérée comme son premier salaire et ceci tranche déjà la question en sa faveur. B ien sûr, il y a encore des oisives: elles ont profité des conquêtes de la tra• vailleuse. Leur allure, parfois fracassante, ne doit pas faire illusion : dot et conventions mondaines sont des chaines d'or. Voyez-les au surplus se précipiter sur des prétextes convenables, s'inscrire à la Faculté, briguer des sinécures, sacri• fier à ce grand (le seul grand) principe du siècle : le travall, c'est la liberté. - Ouais, me direz-vous, mais les risques, parlez-nous des risques! Q uels risques? Je ne crois pas que les jeunes !illes modernes en courent plus que leurs grand'mères. Elles ont plus d'indépendance, mais moins de temps. Nulle surveillance, mais des horaires. Fort averties, elles ne s'en laissent pas facilement conter. Les statistiques sont formelles à cet égard : légère régression .'iui/1 JH1t11· 1iO 107
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