AL B u M NUUÉIIO SPÉCIAL DES COLLECTIO~S DE L.1 HAUTE CO~TURE FIGARO PII IX 300 ~' Il . ... E1' \IOICI L\ NOllnlLE MODE!
la Gabardine de 13~~. Porte l'étiquette 1 ~!,t~''.J[I l,._UflfOI Î~l'ÔN mm EST UN CONTRÔLE Of QYAUTÉ 10 heures du soir à Paris ... ..Les étoiles brillent... li n'est alors que 5 heures de-~ l'après-midi à New-York ... Dans les deux capitales, les femmes élégantes sont prèles. Les unes dèlicatcment parées pour l'heure du thé. Les autres dans tout l'éclat de leur robe du soir. Toutes se parfument avec un vaporisateur Marcel FRANCK Créateur du meilleur vaporbalrur du monde. "Esc;:ilc" 11our le voyage
Manteau de CARVEN en "SKIDRA" de H. MOREAU & C° 49, AVENUE DE L'OPtlA • PARIS
JE RE LES PARFUMS WORTH p A R I S
C L C 108 ilion URES DRAEGER Loutre "MATARA"" ?JRevillon 40, RUE LA BOÉTIE PARIS 1I WEST 571 H STREET NEW-YORK
CIIEN YU, grâce au secret des laques chinoises, assure à vos ongles le plus éblouissant éclat et une durée plus longue que tous les vernis. MERVEILLEUSES TEINTES EXCLUSIVES Rouge à lèvres Cf-/ EN YU 1e11uce et lumineux assorti à la laque à ongles CIIEN YU INC. DJSTRl.BUTORS, NEW-YORK, LOS-ANGELES, PARIS, 20, HUE DE l,A. PA.IX· 7'ÉI,, OPf:tlA 90 ;r. EN VENTE TOUTES BO.IVNt•:S MAISONS Pub. Juliette CLAREN& • J'AI nu IU:VER • Robe à danser de Jacques GRIFFE en dentelle DOGN!N.
Ensemble de Cocktail de Chapeau de MAGGY ROUFF MARIE CHRISTIANE Robe d'après-midi habillée de GRES, en tissu" Carapace", un des derniers nés de BUCOL. JO 11
VISON "Souffle du Printemps" CANADA FURS 3, Rue Auber • PARIS OPERA 72-46 12 J \
COIIWRtfRSFOVPRWRS D! S\ .IWfîH ~~ REM P. UEIARI COUT Uli?E••;ouRl?URES 5A80llr1Qf.l E l NAîA~N~~~~ ~ESCRAW~~ éb@@u[JJJ ~ \\ ~~'% DE BRUXELLES H,t,,VAS BELGE_. INlERNATIONAl SERVICE ~,~ ~ ... J. Léonard & Cie 19, Avenue de l'Opéra Tl::L.: OP!::. 47-21 TISSUS EXCLUSIFS 74, Rue Jean d'Ardennes è BRUXELLES (Belgique) - 13, Rue Céord è GENÈVE (Suisse) - 202'. Place des Alliés è CASABLANCA (Maroc)
TRISTAN MAURICE 22, avenue Montaigne 16 A la recherche du beau... A Saint-Germain-des-Prés, chez le maître maroquinier FEREST spécialiste du croco. ■ Bijou/ermoirpit,re • Cornaline • serti à la maniire IUl<'.ienm, tonade XVJ/Jt,ikft. Les crocodiles FEREST parcourent 12.000 km. en avion pour parer la femme! Je lance la poignée «bracelet», si fine, si racée, si gracieuse ! QUEi. LE note d'élt'·g:anec plus raffiné<' (p1 'un sa(• de cro<'"odilc pour acrompagncr vos fourrures cl vos mantenux ? Avcz-vous remarqué comme l'accessoire «sac • finit la toilette de la rermnc, et comme cc romplC111ent • classe II celle c1uî le porte ? J'ai eréC nia collection d'hivl'r en pensant à ces belles demeures de campagnc cntourécs Jc vcrdurc, bàtics dc pierrcs qui défient lc temps, et mcublées de lourdes commodes, d'armoires ct de tables massivcs dont l'ensemble respire le calme, la force et puissance ; il nous apprend que la I Beauté • subsiste au long des sii:des. . .. Encore une fois, jc vous parlerai de mes bijoux... touj ours inédits et touj ours pla t"és sous le s1g'.1e de la pc~onnaltte ! . J'ai choisi les pierres précieuses comme ornement de mes sacs. Ma faveur ~st allée à l_a « Cornai me » aux temtes chaudes du soleil uchant, roux doré feuille rnorte, qui s'allie si bien avec les teintes des cuirs et la bnl!?nce des croc~s.. ., . L:n autre motif de bijouterie sera en a laque de Chine » surmonté d'émail. Tous ces b1Joux sont serlls u la mamere antienne avec rsade xvurc sièdc. Vous trouverez ma eoll('ttion rmichie de tous les objets c1ui complètrnt un sac : pouch-icr, étui à ci~arcttes, por~e•mon~aie, portelets, étui à peigne, cle. Et pour le cadeau que vous aimerez offril': port.cfcuille, portc•cartcs, porlc-billcts, porte-pipe, cemtures, etc. vous présente aussi mes premiers rnodè!cs de valises et d'articles de voyage. . , .. Ayant l'ha bitude d'utiliser avec soin les matières les plus belles, ayant comme ou~' r1.rr'! les compa gnon~ les _rlus spct·1alisé~ et l~s plus nscicncieux, il m'est possible de travailler avec art les cuirs plus rusliques. Aussi, JC répète mes modeles a quelques exempl.ures en x-calf satiné de belle qualité. Parmi ma nouvelle collection, je cite quelques noms : .. . Chacone: sac fin et gracieux. Sa poignée bracelet, son rabat court cncnst.ré dans un bourrelel, son b1Jot1 cornalme le rendent lrès g:inal et nouveau. Pavane : <le forme carrée, il conserve un caractère classique, à double compartiment ; ses grands soufflets en font un sac nfortable. Une cornaline lui sert de formoir. Rondo: cc sac tl'après-midi à BALLADE moir monté sur fond ovale est liure très jeune et d'une grande gance. Bijou • intaille ancienne ,. Ballade: cc sac de grande classe, ·c (ermoir intérieur laissant une f hc libre de chaque côté, est sobre r is <le goût sùr. Riga11do,i : création élégante et r ssi(fue d'un double sac aux courbes 1, rmonieuses et dont chaque rabat p ,sède sn fermeture. li est d'une g mde contenanC'e. AGENTS EXCLUSIFS : LILLE: SOYEZ-Pl:RE, 21, RUE DES PONTS-DE-COMMINES MARSEILLE : LORENZY-PALANCA ALGER LORENZY-PALANCA ORAN LORENZY-PALANCA RIGAUDON LES CRÉATIONS FEREST: 12, rue Jacob, PARIS-6" 17
18 BLÊDINE "LA SECONDE MAMAN" & Dl0ÂS1 ËTRINë 1f RNÊ 0AÏ~AÊ FARINE DE FROMENT 0IASTA~EE , DONNE UNE BOU1LltE FLUIDE HAUTEMENT NUTRITIVE ET DIGESTIBLE PAR LES ESTOMACS LES PLUS D~llCATS ., . EN GROS: REVEL FRÈRES, 87, Cours Gambetta, LYON 19
20 ]1$~0000 LABBEY ... 1900 ... e11core l.1Al313EY 19f0. .. TOUJOURS PARFUMS•PARIS 21
Pierre BAL\lI\IN -Robe <lu soir en dentelle blanche rehaussée d'un fil d'argent, drapé de satin rose. 22 ,-. ouVEAlJ PARFUM OUBIGANT
llat>issant cnscmhle de coc:ldail de Velours "VELTllAJ\IC·· de Tailleur linhillé de Velours de L·yon de PJERRE CLARENCE A. BUCHE GEHMAINE LECOMTE A. LAJOINIE 24
C1 E G LE '1, ll AN SA 'fliA N'l, IOUE PARIS,6, RUE AUBER • LOHORES, 20, COCKSPUR STREET • NEW YORK, 610, flfTH AVENUE Rob, d, Jacques HEIM ,n tulk blanc d, DOGNIN. 26 27
L'enscmLlc KORRIGAN Swcalcr A11g€/ique Curtliga11 Vüo11ique Exigez la griff~- C'est la garantie d'une coloris mode pure laine souple et lavable Les Sweaters KORRIGAN vous cn~hanter?nt ! Leur nouveauté réside dans l'alltance d u_ne laine et d'une main-d'œuvre de haute qual,_té avcc legoût etla coupe incomparables de Pan s. Ces sweatc1s, en pure laine, souple ~t lava~le, ont « fully-fashioned". c'est-à-dire " tnco- :és en diminution" . Cc travail de diminutions, tout en respectant v_otre ~onfort, vous assure un chandail d'une ligne tmpcccablc. Vous pouvez choisar parmi de nombreux modèles et une gamme de coloris rnfin,e • des lus doux aux plus vifs • sélect1onnés par la haute couture. Vous trouverez les sweaters KORRIGAN dans toutes les meilleures 11. BOULEVARD DE LA MADELEINE - PARIS CHANEL 29
JEANNE LAFAURIE 9, RUE QUENTIN-BAUCHART 30
Photo Andrê OST! ER PAQUIN Robe du soir de dentelle blanche. J2 -ROD IER - 1r,rPARIS. NEW YORK• MONTRÉAL - LONDRES· GENÈVE· BRUXELLES RODIER BORDEAUX, 25, Rue Condillac, à Bordeoux (Gironde). • RODI ER LYON, 9, Ploce des Jacobins, à Lyon (Rhône). RODIER NICE, 4, Avenue de Verdun, à Nice (Alpes-Moritimes). - RODIER STRASBOURG, 9, Place Kléber, à Slrosbourg (Bos-Rhin). TISSUS HAUTE-COUTURE
34 li.BI Il FIi; \IHIC 0 i\fogit de Paris .' La 110111'e l lt mode, ptrso1111ifét par &11ù111 dmu 1111t robt dt Fath, app,mtit .1011.s"1b(lg11ttttduprutùli,git11ft11 r Licio Aloroso. Photo l-!t11ry C/(lr/ct, To•.r lu .,«/,lu dt cri Afb,.., n"t dtr.ns Rt}rodurtiou i11/trdi1,. a NUMtRO A trt RiAllSt PAR HUHIT GIRON, RIOACTEUR EN CHEF, AVEC HtltNE DE lEUSSE, MONIQUE JOURDAN, TIN Y VAUTRIN DE VIJK, JEAN SflZ, ANTOINE ROUIHE D'ORFEUll ET JEAN DEMACHY. S O .li .li .\ 1 H 1~ N' 25 OCTOBRE 1950 Voici la nouvelle mode . Le1 IÙJUJ . La tête. Le, épaules. 37 38 40 42 Le buste 44 uj~L 4 6 Deux lignes en avance sur la mode 4 8 R aymond Loe,vy, rhom111e qui a fait fortune en amélioreint Id pe,fection. J o Le noir. J 4 Le blanc 56 Le noir et la couleur. J S Le noir et le blanc . 6 o L'angoissant 111ystère de l'hérédité. Intervieiv de Jean Rostand . 6 2 Premiers pas de la 111ode d'automne 6 4 u mode a relevé le gant 7 o Cinq gra11d1 ftlfih vous donnent leurs recettes Le veloun gagne JIii' tous les tableaux Sachn.., maigrir e11 beauté Revue de d1tails Do,mn..-moi rme idée. AotÎt à Paris. A fronts d écouverts . VOUS TROUVEREZ, PAGE 94, LES RÜ~RENCES DES TISSU:. DE TOUS LES MOD~LES PRiSENT!S DANS CH ALBUM ALBUM DU FIGARO REVUE 81MESTRIEllE 14, ROND-POINT DES CHAMPS-ElYSÜS - PARIS DIRECTEUR : H. MASSON-FORESTIER • FONDATEUR, R. CHANTEREAU !EDITION l. E. P.) 72 74 76 78 86 38 yo LA PUBVCIT! SOUS AUCUNE FORME N'EST ACCEPTU DANS NOS PAGES R~OACT/ONNHlES L'ALBUM DU FIGARO EST VENDU DANS LE MONDE ENTIER
JOY le ~/w#ù w-i JEAN PATOU VOJCI U NOUVELUJ ~[O]HJ Ouvrez. cet Album tout plein de vous... De vous ou plutôt de celle que vous allez devenir, façonnée par les mains habiles des couturiers - ces poètes qui pratiquent la césure d'un couo de ciseaux. Vo~s serez droite, mais à la façon d\10 [ sans raideur et, sous le point de l'f - votre tête petite - sous votre cou très fin qui ne saurait dire non à la nouvelle mode, vos épaules seront très hypocrites. Pourquoi? Parce que leur courbe naturelle, sous le prétexte d'un cffaccmcnc discret, se prête à tOutcs les superpositions, à rous les enroulements d'étoffe: fichus drapés, effets enveloppants de brèves écharpes, pèlerines simples ou repliées, berthes frondeuses qui n'arron - dissent pas tous les angles, camails qui ne dédaignent point d'êttc en fourrure. Et, sur votre corsage ajusté, encadré par les parenthèses étroites et volumineuses des manches, votre buste- pudique jusqu'à l'heure où les lustres s'allument - renfle, comme dans l'écriture ronde, la ligne de l'i : énormes nœuds éployés sous les petits cols rabattus et posés en oblique, larges revers plats ou drapés, nervures, mouvements et replis du tissu encadrant un décolleté ou partant de lui. Les cols des manteaux, lorsqu'ils ne sont pas larges et plats, témoignent d'une avarice voulue mais qui n'a tien de sordide; ou alors, arrogants, ils "montent à la tête•·. Fatigué d'être long, le manteau s'arrête là où la jupe du tailleur ou de la robe accuse son intérêt. Car, sous la taille très fine, sous la basque souvent décollée, sous les hanches moulées au tour, la jupe - cette tricheuse - se resserre encore, parfois croisée en oblique et achevée en biseau de sifflet, ou bien die s'élargit progressivement ou brutalement à quelques centimètres audessus des genoux: plis en biais issus d'une tuniqu:, godets soumis au lois de la coupe, volants chiffonnés par l'art et non la maladresse. Vous dînerez. en robe courte et souperez. en robe longu:. Sous un manteau du soir volontairement dépouillé, du moins à l'extérieur puisque sa doublure peut être en fourrure ou jonchée de bouquets de violettes, de pétales de roses, vous épandre1. la courtetraîn.:d'un fourreau ou la généreuse ampleur d'une jupe à crinoline. Ligne en I avons-nous dit? Oui, mais un I dessiné, un J élargi à sa base et à sa tête, un I qui ressemble à une silhouette : celle que vous allez avoir cet hiver, flexible, harmonie us.:: et féminine . " L' ,\lbum du Figaro" e ..t 1.. 1u,.,■o,lère re..-ue de lu"e .., 1•ubller de,o documenl,o eomple b e l uHe ...,.,,._ d è lalllée d e 1.. ■ouu~·elle lnode d'Uh·er. Tou;; le,,, noodêl.,,. prboenlé,i, Ic i 1•ro..-lennenl e•clu.!il- ,...,m e nt dei. derHlère,o colleetloH-" d e la Haule Couture 1•.,r1... 1en■oe. 1 2 3 4 5 Les !issus s'assouplissent et se hi-risscnl. La lèle est pelile, le ri sa gc Ires dégagé. Les é11aules porlent lout le poids de la mod e11011iell e. Le hnsle rrdevienl décidé111c11t 1111 poinl demire. Pen de cha11ge111 c11t dans les jupes mais elles s'allongent légfrement. 37
0 Les tissus favoris: le velours, les lainages poilus, le jersey les caviars. Les couleurs qui se détachent: d'abord ensuite le vert olive et le vert bronze, les violets. LE ''ELOURS CHIEZ MOLVNEVX. LE LAl~AGE POILU CHEZ DF,SSl;:S. Ils sont deux à avoir imposé, l'un sa noblesse, l'autre son confort, à toute la mode. Le premier est le velours, le second l'épais lainage dont les longs poils se dressent en brosse ou se couchent mais laissent toujours au tissu sa voluptucu,~ soupk'iSC. Le jersey lamé a suscité un nouveau style de robes pour les cocktai.1s et les gros "canevas" sont deven usde confortables manteaux dédiés aux après-midi d'automne. Les crêpes de laine ou de soie consuvcnt, le jour, une place privilégiée. Il y a de belles couleurs, mais aucune ne sera plus en vogue que le noir. Pourtant les verts {d'une gamme si étendue qu'on renonce à les nommer) et les violets, de la sombre: aubergine au parme effacé, dominent une riche palette où se signalent encore: les jaunes et surtout lc:s ocres, et qudquc:s rouges éclatants. lamé et toujours le nmr, CIIE.Z BALllNCIAOA Voir Jall 94 lu rifirtnru ~ (U IÎ.rs-MJ.
0 La tête s'humanise: les cheveux repoussent et ondulent. Adieu l'œil de biche! Le teint baisse d'un ton. Les chapeaux se posent tout bêtement. Les feux du strass brillent-dès l'après-midi. Des voilettes donnent au visage son mystère. LEl!ô p,1.1,.,111,TTES DE STRASS tSCHIAl•AHELLI), LES CHl-''EUX IEI" 'l'AGIJES SOUPLES tt.UILLAUIIE), La T0911BT Ml .._.. (IIAL&IWCUGA». LA,. VISltKE•'\'OILETTE UIJ SOIK tSCHIAPAKELLI). . . . . . . .. . , .. . . . . . . . . MacaaT. 40
Il Les épaules ont un caractère monacal. Elles sont naturelles mais élargies par des berthes repliées ou de courtes pèlerines. LA Pf:t.E~E tCONA.18B (G■U)
Il Le buste s'anime par des mouvements imprévus. Des cols enveloppants, des manches volumineuses, des revers-écharpes épanouis ou noués. LE COIWA.Gt,: Ei'III CORNET (DIOR). 1A .ANCIIB RUAIINJ41VCB (■ALENCU.G.t.,. LB COLLET •o,ofl t .. Olll•
La taille, très fine, est à sa place. Beaucoup de basques. aux hanches, mais évasée du bas ou en sifflet. LE l!IIFFLET ET LA TIJNIQITIH tDIR88iR8). LE Ft.18EAll trr L00BLJQUE (DESSM). LA ,H.JPE A.~DAL0118E tllALl:!NCIA.GA). La jupe tend à s'allonger. Elle est toujours moulée " TROU DF, 8ERRUllE ,.
... ET f orn1 DE~l UGNE~ EN !f!NtE ~~R U HODE mm1m LA LIGNE TONNEAU mlSTIA\ 01011 IŒNJ.Y ct.AUI LA LIG~E DIABOLO
La cour du ma11oirde La Cttue, prè.rdt Roclxfort-en-Yveline.r, où Hmri f Vprlcidtl,de quelques Raymondet Viola Loewy, à l'heure du rose près de la man aux ca1J::rds où lu a sufri le petit b(lr portatif. 50 Une petite route bordée de pr(lirie.r, une vieille 11J(Jiso11 bim fra11ç(lisee/ de .rt)'ltcampagntlrd, àst l'arri11U au Manoir. Diriglpar l oewy,lemaftre-m11ço11cc,utr11ildtibaJ ji,ila11daù. Bing Cro.shy a Je.s méme.J à J-lo//J'l<f • DU RBND!!-VOUS GALANT Di II BNIII IV AU BUlCALOW Di PALM-SPRI.\GS RAYM(JND LOEWY L'HOMME OUI A FAIT FOHTUNE EN HIELIOHANT LA PEHFECT IO N " J e suis ici pour recharger mt~ accus". Ainsi Raymond Loewy accueille volonlitrs le visiteur qui virnl à La ûnSI" troubler sa vit dt gentleman-farmer- plus gentleman que farmcr - et son geste englobe dans la cour herbue l'étonnant contraste d'unt voimre américaine super-amxl.ynamique dans les cnjolivrnrs de laquelle viennent se mirer des canards " communs " à la marche mal au point. Il peut paraitre étonnant que cet esthète du confort puisse rayonner d'aist dans un décor si peu américain. Les Rohan qui l'habitèrent pendant des siècles le tenaient du bon Roi Henri qui ravait construit près de Rochcfor1-cn-Yvdincs, au creux d\m vallon, pour la Belle Gabridlc et pour oublier ses soucis. A cette époque il organisait la Poule au pot. llaymond Loewy organist lui aussi, il organist . tout ce qui est à organistr et réorganist tout cc qui semble l'être en partant d'un principe, qu' " à qualité égale le produit qui SI" vend le mieux tst celui qui est le mieux préstnté ". Ceci le conduit, à l'opposé de Henri IV qui st préoccupait du bouillon sans souci de la marmite, à vivre dans une perpétuelle rcchcrcht l"Sthétiquc, mais sans négliger pour autant les grands problèmes où figurent lt"S ltrmcs: rationnel, prix de revient, bénéfices... Nous sommtsm 19.10. Ainsi, Loewy cumule les vertus de l'esthète, du dessinateur et de l'ingénieur. Pour les Américains, il est le " Designer" numéro 1. On peut dire de Loewy, bien qu'il soit le personnage le plus élégant des U.S.A. (Gallup 194.J), qu'il l"SI l'homme lt plus simple du monde c1 ceci parce qu'il semble tout considérer comme naturel, même son étonnante réussite. Il s'exprime d'une voix mtsuréc où percent dtS intonations de terroir coup&-s d'expressions américaines. C'est dt cc ton courtois qu'il a convaincu vers 1942 les dirigeants de rAmerican Tobacco Company que c'était pour lui un jeu d'améliorer la vente des " Lucky Strike ", simplement en dtssinant un nouvel emballage. L'essai est concluant. Loc•y con<lamnt la vieille couleur vcnc, raye par la même occasion une couleur au budget de l'imprimtur, supprime les petites lcttm qui encombraimt lt verso du paquct ct fait imprimer sur les deux faces le disque Lucky Strike sur fond blanc. Ainsi, quel que soit le sens dans lequel s'offre le paquet, la marque frappe l'œil de façon harmonieuse... et la publicité continue une fois le paquet jc1é à terre puisque \'œil rond Lucky st rappelle encore au bon souvenir du fumeur. L'affaire des Lucky Strike rapparta une hausse du chiffre d'affaires de 20 ° 0 , quelque .i:o,ooo dollars à Raymond Loewy et bien davantage évidemment à l'American Tobacco. Cent his1oirt est peut-être la plus typique de l'imagination allitt au sens commercial ; mais si clic illustre l'instinct créateur à réussite facile, elle nt met pas en lumière les données qui, le pl11s souvent, président à la transformation d'un objet. Pour dessiner son fameux a\1tocar, Loewy parcourt des milliers de kilomètres, mêlé à la fouit d« voyageurs, il note au vol les critiques, consulte un orthopédis1c avant d'étudier la fonnc des sièges; aucun geste du conducteur ne lui échappe et, comme il a personnellement horreur d'être privé d'aist quand ce n'est pas absolummt indispensable, il dessine un véhicule spacieux, lumineux, à trois étages, équipé d'un lavabo up to date et d'eau rafraichie. De même l'équipement entièrement métallique que la " Panama Line" adopta sur tous les navires après le tragique incendie du" Morro•- Castlc" exigea de longues études. La variété des inventions duts à cc Fi-ançiis naturalisé Américain n'es t guère possible à énumérer, elle va de la brosse à dents à manche pt"rcé, destinée à la clirntèlc qui aime accrocher cet objet et déttstc le poser dans le verre, jusqu'à la révolution de la ligne de l'Huppmobilc en 1930 qui amena toute l'industrie automobile américaine au cha~is sur• baissé et au parc-brise incliné. Actuellement, plus de 300 clients sont passés par L't111to, au bord du Rb6,u, suivra le yacht.
La je,mt cbinwe" Tahiti " troul'it a Tahiti. .MrJ Er1ut L11bit.ubet Viola à S(li;1t-TroM, l"un dC'S six bureaux d'étude de Loewy à New. York, Londm ou Sao-Paulo. l,ocyy raconte que ses idées naissrnt prtsque toujours d'un croquis hàtif jeté au hasard d'un bout de papier. C'est ainsi que la "liBne" de 1rois nouveaux transa,lantiques amfricaîns a été conçue, rntrt la JX>Îre et le fromase, au dos d'un menu. Si vous demandtt à Loewy pourquoi il n'a pas 1oujours en poche un petit calepin au lieu de dessiner sur l"emballa8e des morce,mx de sucre, !C'S pochettes d'alll!mcttes ou une vieille envdoppc, il explique: « U: meilleur travail a rarement pour tremplin la planche à dessin, j'ai souvent essayé, le rendement est moins bon ..,, Et il ajoute : « Laissons notre ami le psychologue, à moins que CC' soit le psychifttre, découvrir le mécanisme de la pensée agissante..,, Gest donc à partir de petits croquis, simplement datés et signés R.L. que IC'S bureaux l:tablisscnt la formule industrielle née de l'imagination du patron. Naturdlemcnt cette formule bfotfique a une splendide répercussion sur le portefeuille de l'auteur. Ainsi l,ocyy peul s'offrir le luxe de décrocher son téléphone avec la désinvolture qui le caractérise, et voici à peu plis un type de conversation improvisée: " Hdlo (il dit Hello depuis qu'il est naturalisé Américain) envoya-moi donc mon canot automobile à Lyon pour le I j août, il plairait à ma femme de descendre le Rhône JX>Ur le Y«k-rnd ". Sa rechuche de la ligne l'amène à considérer que tout objet, mème condamné par f,.mction à l'immobilité, doit tendre soit vers la ligne aérodynamique, dans le sens" forme simplifié(:", soit vers un açpect "plaisant aux sens humains", Sur la psychologie appliquée à la forme-''un des côtés le plus fascinants de ma profession " - Loewy a des idées précises. Elles domineront le livre qu'il va bientôt faire paraître sous le titre " Never lc:ave well rnough alone " qui peut se traduire: "Il faut toujours essayer d'améliorer la perfection" car, pour le " Designer n" 1" il faut, pour toutes sortes de projets, prendre m considération la sensibilité de l'êue humain nonnal. Si la bouteille de coca-cola est parfai1e die k doit, pensc-1-il, à sa forme à sphères jumelles ct à cc vallonnement qui procure une sensation agréable à la main qui la tient. Oc m6ne la main aime à s'incurver autour du globe du verre à dé8us1er le cognac ct se satisfait, en l'épousant intimement, de lui communiquer sa chaleur, li cite un autre exemple: le chewing-gum. Son parfum éphémère n'a qu'une importance secondaire, il s'est évanoui depuis longtemps que l'adepte continue pourtant à mastiquer la petite masse malléable qui s'amenuise insensiblement, Cette soumission de la matière représente une lutte aux multiples victoires - trente à la minute - inconsciente peut-être, mais qui flatte lC'S sens par le contact intime de la gomme, humide, résistante, presque vivante. Il est probable que la recherclie de Loewy soumise sans relâche à sa pensée est subconscîemmrnt înfluencét par l'image du corps humain. Les trouvailles qu'il aime à fairt chn les antiquaires, la peinture qu'il met à l'honocur semblent l'indiquer. li aime donc le spon non pour la performance, mais comme facteur d'équilibre Suite J)(t9t' !J(i. ûtte mai.1011 ut ctlèlm datJJ toute l'Amtrique pour l'audaaan, laqutlfeellt am co1utruitt, à Palm-Spriut,J, .1ur lt ,10/ rocheux tf cb(lotiqut dt la plu.1 inboJpitaliffl rlgion du dliert californit11. 011 ut loin ici du d(}IIX ombragp du pavill~n dt cbaJ.Je dt La û,m... La mai.Ion de Pa/111-Spring,1 ut ce,Jmulat1f ,m litu de Jtjliltr pltin de confort et de raJ!i,mnwt. La .1i11gu!t1ritl dt l'architecture permet m1 d11r payJa.f,e de participer, par de gra11dt.1 ouverturu, (li/ dtcor de /(l 111aiJ011 el de faire pa.r.1er u11t partie dt la pi.1cù1e da,u I'ù1tlrieur même a'u chambre.r.
reste la somptueuse parure de la femme. Il se joint paifois au blanc et paifois aux plus vives couleurs, il est partout et pour chaque heure legrandseigneur de lasais 011. Ct cor.rage tl ctltt jupt foun-tau m " .Ftmullo " noir dt Dior lpo1umt k curps tl l'habillent avtc tmt ùnmmse ceinture d dwx pan,; d'inégale longueur et dont le pltu coui1 / nwichit d'une grosse poche. LJ petit btg11in est dt mlhuùu noire mr lupul ut piqul ,meboucle de diamant. • Elle t.tl somptutu..remmf noire celte jupt rk tajfetaJ couple par Balmciaga à la manière tf111u culotte de 7,puave (de zyuave dt la belle tpogut} co,m11t ut noire la capt tailllt da,u k 111éme nyle tl agrafle à la taille. Retenue par une tfJt'sadequi uutt-re kcou et qu'agrémmte mu boucle de diavumt, elle cache les épauler tllteJ. • Lt collier de Diqr, noir comme le jai.r dont il ut fait, appuie à la b,m du cou .rt.t longuu pampil/es tclairie.r dt ptrlu. ,,
CHKlSTIAN DIOlt KOBEKT PIGUE1 Si le blanc /associe .t0uvent au nuir, il ne lui lai.uepar(oùqu'une place extrtme,nent reflreinte. Mais, dans les robes du .t0ir, le blanc peut affronter, sml, les lumières. • LJ mantea,, dl cock,tail en satin blanc, COtJfu par Di()t' comme un vêtement de pluie, se rehausse par de.t gants et un chapeau noirs. LJ ragondin rlchauffe le paletot de drap blanc du 1nbne auteur. • Par contre le blanc règne .reul sur la robe d'()t'gandi d11 .roir que Piguet traite en panneaux à pointe.t. Des rayure.t de velour.t soutiennent le corsage. • Ouve,-/ .ru,- le.r côtés, le manteau de Fath, avec .fes ,nanches chauve-souris, fait b,-i/ler son satin blanc Jttr la robe fourreau à pouf dont le veloun /em·ichit an conage de perla et de b,-il/ant.f. JACQUES FKrH
A LE~ COULEURS ETLE NOIR c,>s SCHIAPARELLI Partout le noir souligne sa prtsence même quand /eJ cou/mrI /imposent. Elle est noincette robe de Balenciaga que coiffe une vute en lainage velu, vert olive, rayo1111a11t d::bl; te,L:::~::'J, ;;;1;:;;:i ,~;~~;e i;,~;;:;;e Jo::~ le bas re.f.femble à deux ailu fermées; 11ofr ce paletot de Jeanne Lafaurie auquel se Joude une do11blure moutarde ; noire la redingote de Grè.t, à la guimpe mauve, et dont le col mcbdJ.Ye les épaules; noir enfin le velourJ côtell de la 1·obe de Schiaparelli qui canut l'encolure du manteau en gros lainage "canevas" rOUJ{.t,
L~ NOR WI' JE/IN PA.TOU 60 JEANNI! LANVIN Dt la trtI subtile allianct du noirJ tl du blanc., imaginû par lu couturitrs nait mu symphonie "achevée". Ici, elle .n jottt avtc 1111 bollro dt gros lainage blanc que Jeanne Lanvin rmit à mu jupe noire üroite. Là, elle vimt du diagfmalu noires et blanchts qui mymt lt manteau de Balenciaga. Elle Je poursuit avec k fourreau de crêpe noÙ' de Jean Patou oû Üs ép(lu/es sont dissimulées sous deux éventails de JOÙ blanche. Elle /achèveen allegro avec la robe de Balenciaga dan! la mousseline noire du corsage lai.ut nues lu tpaules tandi.J que 1'11111ple juptde.1atin blanc appellela griserie de /(1 valse.
L 't\ G Ol SS l X T ]l l ST È UE DE L' Il EUEDIT É I.J'hérédîté est une force mystérieuse comme la fatalité antique, et qui se manifeste d'abord sous des dehors aimables. De tendres ~~a~~éa~;r:J:~~t :~sJri:tfo~ui!::u:~: ;;_le .~u~~ tard des mots an.alogucs nurqutTOnt les premiers sourires, let prcmièru larmes, Inc prrmièrcs nunifcstatîoru de l'intelligence ou les pranib'ts dKicirnca de la santé: Futilité? Non, puisque ces mots portrnt en eu,; le tbnoign.agc d'un problttnc qui toujours nous tourmente. Et puis c'est en sc prnchant sur un berceau que b rn.tman et le mtdecin ont scellé l'heureuse alliance de l'optimisme et du uvoir sans laquelle l'énigme re:stmit indéchiffrable. Mtdccins ou savants voicnt dans l'hérédité la mtssagèrc du meilleur ou du pire, la puissance qui s'impose dh l'instant de la conception et qui gn.ndit iouorablcmcat. Ils ont besoin d'être soutrnus dans leurs recherches parfois amères. El la femme, ponel.lSC d'espoir, leur communique sa conviction instinctive qu'on peut se concilier lu miracles de l'hbidité en y mettant 1oute sa volooti et toute sa foi. Pour un co:ur rm:ttrnd. il n'est pas de fata.lit(. - Mon n1fant porte la tare d'un aicul oubli(, c'est possible 1 Mais 11 est si tendre encore, si courageux ... Il promet bcaucuup... J e lutterai, je l'aiderai ... Tout peut s'arranger... li sera un ho~me fort, intelligent comme son père... Il a son ;t~! t 1t:~it(~J:t:~l~~ at:~~~~rt~c :!fe,!:ea:~: s'~t avanc& à la barre, une femme de cœur, un «:ri.vain .)(nsiblc qui signait Pampille. Son rm:ri (et cousin) Uon Daudet, m6iccîn et polémiste à la curiosité univrrsdle, al!irrm:it, en fils d'un grand romancier qui fut aussi un grand m;.Jade.. que le JOi peut triompher du moi htrb:l.itairc, qu'on pcm fam· reculer les maux Ugu~s par les a.sccndanu. li publiait .ses espoirs, ses hypothèses pour cncoung~ l'individu dans son combat contre les tares de l'espèce. Et voici que la juuicc cherchait. à élucider la fin tngique du fils ni de cc mariage con.ungum, de l'adolescent fusueur dont la personnalitt n'avait pas encore eu le temps de s'affirmer dans une tetlc lune. La mhe alors, en deux phrases poignantes, tvoqua l'abri fragile du couple itcrocl, la petite hutte (cc o'fuü pas encore le titre d'un .succès du ·boulevard) qui protège la famille à .ses Mbuts, les alarmes malgr( tout chargttS d'espérance de !'Eve maternelle qui .sent, qui sait que son enfant triomphera du rm:1, de la menace hér«l.itairc. Cc n'est pas seulement la mfrect le mtdecin qui.se rencontrent devant l'énigme, c'est aussi le p&tc tpris d'un thème exaltant et le biologiste nourri Je certitudes souvent réconfortantes. Aussi n'est-il pas étonnant que le mysifrc de l'hfr&litt ait inspiré successivement Edmond Rostand dans l'Aitlon et son fils Jtan dans m travaux: Jean Rostand dont la filiation s'affirme dès l'abord par une émouvante ressemblance physique - à die seule une rtponsc de premier jet. D .,-EAl.lW llOllT~D IWOUS DIT..• ans sa rctn.ite de Ville-d'Avray, calfeutrée contre les CJ:Ubéranccs de la vie par les herbes en touffes, les arbustCS ichcvclés et une grille qui s'ouvre avec peine, le savant écoute le monde silencieux. que nous avons tnvcrsé avant de naitre. Vingtquatre mille ttwds de grenouilles sont aujourd'hui ses auxiliaires. Cc soot eux qui l'aident inconsciemment à porter sa recherche ,_au premier plan de la dkouvcnc biologique, gricc à eux qu 1\ est devenu le rm:ltrc incontesté des sciences qui se pr(OCCUpcnt de la reproduction, de celles qui cherchent à «ablir les lois de l'hfrédité. Avec l'expression de souriante bont( et la patience unie qui caractm5Cnt son personnage, tvitant par gentillesse la locutions trop savantes, il nous expose le problème en tmncs pr«-is: "Il faut dcuJ: cellules, chargtts du patrimoine httéditairc, pour constituer l'œuf, point dt dq>an du nouvel individu. Ces dcuJ: gcnnes - un de chaque parent - pr6cntent une extraordinaire complexité de structure : ne doivent-ils pas renfermer tout cc par quoi l'enfant ressemblera aux siens, non .seulement dans ses caractb-cs d'espr« ou de race, mais encore dans certains de ses can.ctèrcs individuels ou familiauJ:. "Si fonc et prtcisc que soit cette détmnination du germe, l'ceuf toutefois, ne contient pas en miniature l'être qu'il est appelé à produire. Le plus perfectionné da microscopes n'y .s;iurait rien découvrir qui (voqu!t les organes ou les aspects de cet hrc futur. Celui-ci ne préexiste qu'à l'état virtuel - et la manière dont cc potentiel germinal se trouvcn en fin de compte rb.lis.é dans l'enfant Mpcnd du milieu dans lequel il se développera. " Ainsi la dtlcrminatioo germinale se double d'une détermination circonstancielle: hérédité et milieu, nature et nourriture comme disent les Anglais." La Anglais auxquels Jean Rostand emprunte ces termes expressifs .sont pr«:isbncnt de gn.nds connaisseurs de la nature. Et s'ils ont fait souvent progresser la biologie, c'est parce que dans leur c:tudc de la nature ils englobent lrs espèces animales à qui l'hum.ailitt prut emprunter - ils le no1rnt fmncmcnt - bien des exemples et des l~ns. Ils citent parfois cette .surprenante dictée de l'instinct htrb:l.itairc qui dirige le vol des oiseaux de mer sur l'emplacement d'un ilot des Shetlaod englouti depuis des génfrations: là où étaient la grève et les rochers disparus, les mouettes décrivcot des cercles de plus en plus ttroits et piquent 6nalemcnt dans les flots comme si l'ile hantée naguhc par leur race s'(levait toujours au-dessus des vagues. Les mouettes mortes animent encore la ailes des mouettes vivantes. Un voyageur nous confiait cc fait singulier qu'il observa au B~il. il y a dcux_ans. Les coqs chantaient, dans le voisinage, à dix heures du soir. Il en fit la remarque à ses hôtes. On lui l"tpondit - sans étonnement car oo savait fa chose depuis des siècles et on ne s'en émerveillait plus: - Cc sont des coqs d'Europe, ou plutôt qui descendent d'une race d_c ~s d'Europe impDrtl! dans les premiers temps de la colom.s;iuon. Ils chantent toujours à l'hrurc oll point l'aurore dans le pays des premiers rcprâcntants de leur n.cc. Le soleil depuis longtemps couché sous cc méridu:n d',\mérique latine jaillit en cet instant précis sous leur mfridicn urigincl. L'auteur de Cha11tecltr (hymne et \.lriatio11 sur l'hfrédittl aun.it aimé ces coqs brésiliens lidèlc1 à leur viollc terre. Il l.E~ E-'ll'A...."TS DU BIF.:W-A.IMI'.: 'autres voyageurs - en chambre aux-là et qui explorent le passé - nous nmèncnt à l'tt:rc humain. Les historiens interrogent en effet le milieu et l'htrédit( pour résoudre le p~blèmc du gnnd homme. Ils ont remarqué en étudiant la vie da bàtards de Louis XV (quclqua douz.aines) et de Napoléon(pràdctrcnte)quc tous ces enfants naturels offraient une parfaite rcsscm.blancc physique av~ le monarque dont ils descendaient. Mais au moral il en va autrement. Avant la Révolution, le milieu ;ivait façonné de la mime manière la progéniture illtgitime du Bicn-Aim(, élevée dans les parages de la C.Our et qui prtscntait les mânes penchants qu'il s'agisse de t'abbt Le Duc, du comte de Luc, ou d~ comédien-auteur Dorvigny; seuls ont pu sëa.rtcr ensuite de la norme _ces "oncles" comme Bourbon-Créquy, qui SC propo.s;i vamcmcot pour être gouverneur de Louis XVII au Temple en promettant d'en faire "un bon républicain" et le général Bcaufranchet, lequel revendiquait l'initiative d'avoir ordonnt le "roulement de tambour de Santerre" qui couvrit la voiJ: de Louis XVI sur l'&:hafaud. A~ contraire l'éternel errant que fut l'empereur laissa derrière lui une posll:ritt aux dispositions hétfroclites. Tandis que la fille de son premier amour (peu connu) avec sa cousine Pétrooilla, confinée dans l'ile natale, ne s'éleva pas plus que .u mhe au-dessus du niveau d'une sollicitel.lSC dont la famille a réussi "sur le continent", deux autres de cts enfants de l'amour se manifestèrent fort diff6-cmment sous le ligne de ~apcléon _III (qui, lui, était plus Beauharnais que Bonaparte, dou le di.aloguc fameux avec sc..n cousin: "Vous n'avct. rien d~ Napol~n. -Si fait: la famille".) Le comte W alc-,,sky à d~~• Polooau montra des dons éclataou de diplomate et de ~l1~ique curop&n, au lieu que le comte Uon, de qui !'Aigle s ~lt davantage soucié et qui était fils d'une demoiselle d honneur, .se compDrta comme une sonc d'intendant des p!aisir_s parisiens et fut tout au plus un personoage d'Offenbach. 0~ t1rcn de cts exemples la conclusion que si le milieu agit sur le caracùre, au physique l'hb-&lité fait tout. • LiME!IOX DES ROIS D'ESP.IGXi A TROIS SIÈtLES C l,AI. KES._"iEMBl.AI.NCE IET t.E !lll,4.111,'G 'est l'hérédité, insine ici Jean Romod, qui est tout pour la co~leur des yeux et des cheveux, pour la fonne des tniu du visage, pour une foule de can.cthes anatomiques vraiment déterminis dà l'instant de la conccp1ion. ",De même en _va+il pour le "groupe sanguin", caractère d.u~e utrfmc .importance en médecine puisqu'il permet d tvmr les accidents q~c pourrait entraîner le mélange des sangs lors d'une transfusion. "Strictement héréditaire et dé!cmiiné dans !'œuf est ua autre can.ctère du sang qu'on appdk le facteur Rhe.rus. li est responsable de certaines incompatibilités sanguines qui peuvent se manifester _avant la naissanct. Que la mhc soit de type Rhesu_s ntgauf et le père de t) pc Rhesus positif, il pou.rra advenu ~uc le .s;in,s: du futur 11ouveau-oé soit du mèmc type que ctlui du père ci, en cc ca;, un conflit .unguin se diclarc entre la mère~ l'enfant qu'cl~e porte, cooRit souvent fatal à cc dernier. S1 la biologie n~ pennct pas d'affirmer sur !'examen des san.ss que tel cnfam est le fils de tel homme, die permet 1outefoi,ç, en cas de p.;tnnit( douteuse, d'affirmer que tel enfant ne peut pas avoir tel homme pour père." A l'appui de cette dernière remarque de notre interlocuteur nous citerons un jugement réctn1 du 1riburta! de Toulon q~i va faire jurisprudence: "Attendu... que l'article 313 du c..,Jl civil permet au mari à qui la nais.uncc a (té cachée-de prop.:,)C'r tous les faits propres à justifier qu'il n'en pas le père dt l"f'nfaot qu'il désavoue, on ne .uunit lui refuser de proposer un contrôle biologique"... Les magistrats ordonacnt la recherche lk paternitt par l'examen des groupes saoguins et confient ce soin aux Ors Locard père et fils, du labon.toirc de police de Lyon . Pour rcpreodre à cet égard la conclulion du professeur Christ!a~~• s'il n'est pas scientifiquement f<i..qîble de conclure de la s1md1tude des groupes .unguins qur l'enfant est bien de tel père, _c'est simplement parce que les pim possibles peuvent appartenu au mànc groupe sanguin (il o·y a qu'un millier de ca groupes et Ùes millions de progéniteum; mais là .se borne le doute. D'où cette fonnule: - L'arfinna1ion de la patcrnitt est im~iblc; rcxdusion de la paternité, clic, est possible et formelle. 1:-a. ~~lit oc.s'en tient pas là. Ellcrcmctlîedéjà aux incompaub1ht~s sangumcs d~nt vient de oou., entretenir Jean Rostand. ~uu quelques mois, on .uuvc des enfants promis à la mortina~ncc, en leur transfusant toralcmcnt, daos un hôpital pansien, un sang de même type Rhesus que celui de la mère, à la place de leur .s;ing de type Rhtlut contn.irc. L Pit.LE OU GA.KÇO~ 7 c grand biologiste ripond encon: pour nos lecteurs à une question souvent débattue : oe Parmi les caractères purement hfréditaircs, on peut encore compter le sexe de l'enfant à naitre, irrévocablement déterminé dà l'union des germes, du fait qu'il existe, du côté du père, deux sortes de gcnncs, les uns producteurs de garçons, les autres Suite page 98.
Jacques Heim se sert du tweed chiné noir et blanc pour cc tailleur au col châle de loutre. Il le retient à la taille par une longue martingale et quatre boutons. Toque en mélusine. rrnnm mnm mn ··· I Le tailleur de Schiaparelli est coupé en biais et cc mouve• ment s'acctntuc sùr la basque. Le col, jaune citron, éclaire le velours de laine bleu marine de l'ensemble. Boutons d'ébène, Le manteau 2/ 3 ajusté de Dior est très croisé, il se ferme par un demi-cercle de boutons. Sa basque est en forme ·et son lainage poilu, gris fer ; la robe est noire. • L'ensemble de tweed gris foncé et blanc de Balcnciaga est nanti d'un paletot en forme, court et vague. L'oblique s'inscrit en majuscules. Le biais défie la ligne droite et met son emprise partout, sur les robesmanteaux, les capes, les tailleurs. Les boutonnages même sont obliques.
La robe-manteau de Faquin, croisée à l'encolure, suit une ligne: oblique, sc: retourne: en long revers et gaine les bras dans des manches à poignets. Elle: est de caviar ocre et noir. • Marcel Rochas, croise: d'une: épaule: à l'autre: cette redingote rn caviar noir et gris rt la boutonne sur deux obliques. Pierre Balmain achève en col Robespierre sa cape courte et large de lainage noir. Il la double d'agneau tcin t et la cerne d'un large galon de laine. Les basques se détachent du corps, à peine. Les manteaux se croisent latgement. Les cols châles se parent de fourrures. Hiver ! Les chapeaux sont petits et les manchons sont gros. L: tailleur de: Jean Dcssès, en lainage: chiné roux et noir, est cravatédcloutrequ·on retrouve :tf~tn:~ic~~ i:"~:C~~ 3/4 droit c:t noir de Molync:ux adoucit ses bords d'astrakan. Il s'arrhe à la naissance du cou tandis que ses poches montent très haut vers l'emmanchure:.
Madeleine V ramant choisit le velours noir pour cette r~În'- gotc à grands revers, aux manches serrées aux poignets. Chapeau de Marie Christiane. Dans le " Grand Prix de !'Élégance " les redingotes gagnent avec les manteaux ajustés, suivis de près par les petits paletots croisés et par les manteaux vagues un peu plus courts. C.Cttc: robe noire de J canne Lafauric,à l'encolure montante, porte une ceinture qui laisse libre la cape rejetée en arrière. Chapeau ail~ de Paulette Jacques Griffe emploie un lainage réversible beige et vert bronze, pour cc manteau j/6, à col châle; poches en biais. Le chap<:au est de L<:groux. 69
70 LA MODE A RELEVE LE 0·1NT C'est da11s le coffret des souvenirs qu'il faut placer tous ces gants larges à grosses côtes qu'on ôtait d'1111 seul geste. ûux d'a11jo11rd'h11i 111011lent les mains da11s leurs gai11Ps de chevrea11 glacé et leurs fines piqûres en dessinent scmp11leuse111ent le galke. Féminins, ils égayent les robes noires de leurs demi-teintes : jau11e d'œ11f clair, safran, a11rore, chablù, rose passé. Le chevreau glacé, gag11a11t dece to11r11oi, 11 'a pas réussi à diminer tout-à-fait l'antilope q11e Perrin traite en noir, ni le suède citron pâle dont Guibert se sert pour le soir dans un modèle trois-quarts drapé mr des jours de Venise. Partout aillmrs il triomphe. Che-z Hemzès, en terre de Sienne avec des manchettes soulignées d'un lùeré de doblis. Che--z Pascal oû il devient mastic et porte des 111a11che1tes en for111e de corolles. Le Grand l11i donne un ton de praline dans ce modèle à pli creux qu'il a créé po11r Dior et invente ce ja1111e évanescent pour de longs gants du soir; il sa11po11dre de cuny ce chevreau glacé à revers-poignets, tandis que Claude Rivière choisit un 1011 de carotte nouvelle.
72 5 GUJ\NDS FUSILS - Madame, ne savia-vous pas que les chasseurs ne mangcnl jamais leur gibier? » C'est ainsi qu'un homme d'esprit, à la vci.UC du dénouement, rompit avec une dame dont il avait fait la conquête et qui déjà ne lui plaisait plus. L.c mot, bien que crud est amusant. Mais il est faux. Les chasseurs ne chassent plus J)Our assurer leur subsistance, comme au temps où nos ancêtres s'attaquaient au mammouth laineux pour garnir leur garde-manger. Mais ils mangent néanmoins leur gibier. Ils sont même fort connaisseurs en la matière et c'est pourquoi nous avons demandé à cinq de no.~ meilleurs fusils de nous indiquer leurs recettes préférées. P rcnC'Z., vous diront-ils, un faisan ou un perdreau de l'année. Ils en parlent comme des gens qui connaissent à fond la question. Celles de nos lectrices qui n'auraient jamais tiré un coup de fusil apprendront sans doute avec intértt qu'un oisc::au jeune se: reconnaît à et qu'il a le bec et le bréchet Acxibles. Il est même un signe encore plus symptomatique pour reconnaitre qu'un volatile n'est pas le rescapé de trois saisons de chasse:: l'extrémité de la demièrc plume de l'aile. Pointue, l'oisc::au est jeune; arrondie, il est vieux. Le comte de Gouvion Saint-Cyr, dont le nom sc:nt la poudre, est naturellement un grand fusil. U n'aime que la chair fraîcheet considère que le perdreau est un classique qui n'a pas besoin d'une mise en scène compliquée. Il lui suffit qu'il soit parfait : Ltperdna111·0ti s1,rcanap{. Les meilleurs perdreaux, dit-il, sont les premiers perdreaux de Septembre-et ceux de Beauce. Ils doivent être mangés, scion moi, vingt-quatre heures après avoir été tués. La meilleure façon de lesaccommodercst aussi la plus simple : c'est de les faire rôtir ~ur canapé, avec une barde de lard. Ils doivent être bien saisis mais peu cuits. L'intérieur de la chair doit être encore rose:. Il faut les arrosc:r souvent. Les croûtons doivent dorer dans la graisse du gibier. MOXSIElJK l"LA.XCHO:,,' Monsieur Planchon, quand il n'est pas" le ventre au bois", où il en fait des hécatombes, est l'ami d u faisan. M ais il préfère le coq et le veut très jeune. La recette quïl préconise vient d' un monastère espagnol où elle fut découverte par les soldats de Junot-laTcmpêtc. La guerre, en cc temps-là, avait du bon. Voici et que nous a valu la campagne d'Espagne : Faisan à la manière d Alcanlara. Cuire pendant cinq minutes six truffes moyennes avec un verre de madtrc et quelques cuillerées de glace de viande l(gère. Mettre ensuite ces truffes dans la terrine où le faisan finira de cuire. Couper en gros dés 200 srammcs de foie gras cru. Faire raidir cc foie gras dans la cuisson des truffes et en farcir le faisan. Brider roisc:au, le barder et le poêler aux 2 3. Le mettre ensuite dans la terrine où sont les truffes. Ajouter le fond du poêlage, un verre de madère et autant de fond de gibier constitu( par les abatis. Couvrir hermétiquement la terrine avec de la pâte et continuer la cuisson au four pendant un quart d'heure. Servir tel quel. Monsieur Jean Godillot, qui est une figure de la Sologne et du Club des Cents, a un faible pour la bécasse. Mais il réprouve cette pratique qui consiste à la pendre par le bec et à attendre qu'elle tombe toute seule dans la casserole. A son avis, cinq ou six jours dans un courant d'air suffisent à exalter son fumet si p;rticulicr. A près quoi, on procède ainsi : Lt salmis de bécasse de Bernardin Do111 Crocbo11, ctlltrier dt l'abba;•t dt Sai11t-S1dpice. Faites rôtir deux bécasses et di~poSC"L dans la lèchefrite au-dessous de ces oiseaux, huit tranches de pain d'un demi-centimètre de hauteur, ouatées de beurre frais. Lorsque les bécasses arrosées et saltcs scion la règle auront cuit pendant trente-cinq minutes, les retirez. de la broche et les tcnC'L en réserve ainsi que les canapés. MettC'L dans une casserole deux cuillerées à pot de bouillon de bœuf, un petit verre de fine champgnc, six échalotes, une gou,;sc d'ail, deux clous de sirolle, un bouquet composé de deux branches de thym, de persil et de cerfeuil, salez, poivrez et faites bouillir. Sur ces entrefaites, découpez. ,,os oiseaux, parez les ailes, les cuisses, les estomacs, les croupions, les têtes et rejctc'Z. les co:urs et les stsicrs; pilez. les foies, les parures et les entrailles retirées des corps, ddayn d'un verre d'excellent vin rouge la purc:e obtenue, verSC7. dans la casserole contenant les hauts goûts et faites bouillir pendant vinst minutes. Déposc'Z. dans une autre casserole les membres des bécasses et les trempez. de la sauce passée au tamis, ajoutez une cuiJlcrée d'huile d'olive fine, un , erre de jus et le suc de la moitié d'un citron. f ;}itcs bouillir pendant un quart d·hcure, goûtez. la sauce et faites les corrections nécessaires si elle est trop douce ou trop relevée. rJ,cc·L sur les viandes les rôties de pain, de manière qu'elles ne baignent pas complètement et soient tenues soulevées au-dessus :tu liquide, couvrC'L la casserole et faites mijoter. Vingt minutes écoulées, les canapés étant détrempés et amollis, ks retirer, les déposer sur un plat chaud et les couronner des morceaux de vos bêtes. Si la sauce est trop longue, la réduisez., b fai3antbouilliràgrandcs vaguesetla remuant sans interruption; dè.~ qu'elle commence à masquer la cuiller et à (paissir, la passant au tamis, la répandez. sur le salmis et serva sans retard. En procédant ainsi, l'on a point à redouter le soût farineux communiquéausalmisparun roux mal fait; les saveurs combinées dans de justes proportions sont bien fondues, et le palais satisfait n'est pas surpris par la violence et le feu des épices. Le Comte Jean de Beaumont " Le fusil qui ne laisse rien passer·• comme disent les rabatteurs - et ils s'y connaissent - aime la venaison. Le plat qu'il recommande c'est la selle de chevreuil prêparfr de la façon suivante: Selle de chevreuil badoist La selle parée est piqufr de lardons fins, ensuite marinée dans du vin blanc, vinaigre et huile, sel, poivre, girof1e, aromates pendant quelques heures. La faire rôtir sur les légumes de la marinade Déglacer le plat à rôtir. avec la marinade, crème, lard de sibier réduit, gelée de groseille. Garnir avec cerises. A part, dtglaçage et gelée de groseille. Voilà le plat que M. de Beaumont sert à ses invités. Mais, dans l'intimité, il mange une "sarcelle en cocotte., cuite avec des petits oignons et dont on farcit l'intérieur avec les tripes de l'oiseau hachfrs dans des petits suisses. La meilleure façon de détruire les lapins, dit M. Philippe Hottingucr, qui pourtant est un fusil plein d'allant, c'est de les détruire avec ses dents. Ce~t pourquoi il propose cc ~lat qui en comporte au moms un par personne : Lapi,11 à la mode dt Fo11tmailles. Prenez des lapereaux et détachez les ràbles. Parez les râbles, coupez-le~ transvcrsalcmcntcn tranche~d·undcmiccntimètre d'Cpaisscur: battC'L-les avec le couperet humide pour les amincir, para-les en ovale, assaisonnez.. VerSC'Z. du beurre épuré dans une large poêle, chauffnlc, rangc-L les râbles sur le fond de la poêle; cuisc'Z.-lcs à bon feu, en les retournant. Égoutta-les sur une assiette ; glacez-les au pinceau. CuiSC'Z., à l'eau, des nouilles. Qyand elles sont à point, égouttC-L•lcs dans une passoire et dressez-les sur un plat lon3. PlaCC'L les ràblcs émincés sur les nouilles et préparez. votre s;iucc, l~aites une infusion avec aromates, vin blanc et vinaigre; faite,~ l'éduire le liquide; retirez-le du feu; ajouta cinq ou six jaunes d'œufs, broya-les avec le fouet, monta la sauce avec 60 à 70 grammes de beurre fin ; passez-la, remettez dans la casserole ; iflcorporC'L-luî encore une (gale quantité de beurre, retircz.-la, ajoutez trois ou quatre cuillères de bonne glace fondue faite avec le fumet des lapereaux et des herbes hachées. Passez. votre plat monté au four pour bien rfrhauffcr; nappa avec la sauce et serva.. Nos lectrices ont ici la recette du gibier le plus commun sous nos climats. Mais pour le grouse:, la bartavelle, le francolin, la btguinctte, le ràlc de genêt, le merle de Corse ou la caille dl Virginie, qu'elles veuillent bien consulter les ouvrasesspécialis6:. 73
74 1.1<;_."i ESCAKrlNS Une incrustation de strass éclaire les fins escarpins du soir de Georgette. Le velours noir accuse b forme audacieuse du chapeau de Chr. Dior. t1 ~ \l~ tlt l llS GAG NE SU R TOUS LES TABL EAU X Il HJlllllr1dt d~.. hl 1111 tin 10111• e t rlt:n , d>111s la r11ode, d e V0-!11 ch1111eaux à ~'O-"' ,·lu u,,....,...e ,.., n e s e 111ble lul écha1•1n•r. St:.. couleu1•11o de 1•rédllt..o.cllon sunt le noir el uu- 1 lfUelc111es tons ardents, vlulet, Ja11ne d'or, rubli'fi.t f-1ne1•1tudc. LE SAC ET LE.."- GANTS La pochette doutée de strass, de Suvianc, et les gants-étole de Dcs:sès. LA HOUE 1-:·r LA c,11•E Auprès du fourreau empanaché d'autruchc,dc Christian Dior. cc mantt'au-capc de Schiaparelli évoque le costume du traître de mélodrame. LA KORE nu SOIR Le fourreau évasé de Fath, une des lignes les plus typiques d'aujourd'hui. 1,
LA flOIIE nlGE ... 1,,1, TAILLF. TR~S F'IIWE La jeunesse est une !jll Cs li ou de li!111c mais sachez EN D epuis que la minceur est à _la mode, il ~rt environ deux r(gimcs par sa1SOn pour fam fondre les kilos supplémentaires. Appliqués avec conscience ils sont toujours efficaces, et l'on cite le cas de certaines femmes ayant retrouvé, grâce à leur pcrsévércncc, un~ silhouette de jeune fille. On remarque aussi qu'elles ont l'air fati$ué, qu'elles sont déprimêcs, ou que leur tcmt est devenu terne. Personne ne :;ange à rdicr l'dfct à la cause rédlc, et ks petits ennuis sont attribués à la fatigue en hiver, à la chaleur en été, ou au surmenage. Or ils sont le résultat direct de ces régimes qui ne visent qu'un seul but, maigrir, sans tenir compte des besoins vitaux de l'organisme. Ainsi, le fameux régime sans sd ni sucre prive l'organisme de deux sources de graisse peut-être, mais d'énergie à coup sûr, sans compensation aucune. Le non moins fameux rtgimc bctfstcaks-œufs durs-gruytrc-porto• caft noir fait perdre un kilo par jour, ctrtes, mais fait aussi perdre toutes les vitamines, sds minfraux et autres substanctS indispensables à l'organisme en bonne santt. Erreur aussi que de se priver de nourriture. La faim est le signal d'alarme de l'organisme qui réclame du carburant pour la bonne marche de ses organes vitaux. Mais bien avant cc signal, tous les éléments normalement destinés à l'cmbcll.is.çcmcnt de la façade (puu, dents, ongles, cheveux) ont étt dtviés et dirigés vers le foie, le cœur, les reins. Maigrir sans discernement consiste à remplacer un mal visible par un mal invisible ; fatigue, apathie, flétrissement de la peau, ncrvositt, sont le prix à payer pour gagner quelques ctntimHres de tour de taille. DIX KILOS EN UN MOIS Comment maigrir sans nuire à sa santt et à sa bcautt? Cc problème a ttt post en Amtriquc par les Compagnies d'Assuranccs, dont les statistiques ont démontrt que chaque inch (2 1/2 cm) supplémentaire de tour de taille abrtgeait la vie d'u,u annü. Un rtgime amaigris.çant bien tquilibré doit donc apporter non seulement la minceur, mais aussi la santt et la jeunesse. Après bien des études et essais, les spfoalistcs amfricains ont établi un rtgime qu'ils ont nommt " Rtgime de longue vie ", pour bien prouver que leurs savantes recherches n·ttaicnt pas uniquement destintes à encourager la frivolitt fbnininc. Cc rtgime fait perdre entre huit et dix kilos pendant les trente premiers jours, et moins ensuite, puisque tous les déchets graisseux sont en grande partie éliminés. Il dure trente jours parce qu'il est dtmontrt (toujours d'aprè.s les statistiques) que passt cc délai, il entre si bien dans les habitudes et que ses bienfaits sont si grands, que tout le monde le continue indéfiniment. Tout d'abord, il faut supprimer une fois pour toutes les desserts compliqués, le pain blanc et le sucre qui n'apportent rien de vital à l'organisme. "Un gâteau est dans votre bouche pendant quelques minutes, dans votre estomac pendant quelques heures et sur vos hanches pendant des anntcs. " Le pain complet, la mélasse, un des meilleurs aliments qui rxisttnt, remplaceront ces matières " mortes ". La levure de bière, merveilleuse sourcr d'énergie, et le calcium, pris rtgulièrement, supprimeront cc besoin de sucre si vif chcz certains individus. Avant d'entreprendre le" régime de longue vie ", et pour le rendre plus efficace, il est rccommandt de faire une journtt de repos et de désintoxication. Cc jour-là, il faut faire la grasse matintt, décrocher le tfüphone, ne pas parler, ou le moins possible. Ecouter la radio (pas les informations, surtout), lire d'agrtables romans d'amour où tout s'arrange... Trois ou quatre fois dans la joumtt il faut passer un quart d'heure sur la planche de repos, cc merveilleux instrument que poss«le chaque Amtricaine et qui procure une d~entc complète. Les pieds se trouvent placés plus haut que la tête : la colonne verttbrale se redresse, le dos s'aplatit, les muscles toujours tendus, même dans la position couchtt ordinaire, se rdàchcnt complètement. L:s pieds et les jambes, enfin délivrés du poids du corps, se dtgonflent, la congestion des petits vaisseaux sanguins disparait entraînant avec elle toute fatigue. Les mu.seles de l'estomac et du ventre se trouvent remontés, et le sang afflue vers le cou, le menton et les joues, en tonifiant leurs muscles. Le cuir chevelu est irrigut et stimulé et le cerveau se trouve reposé et tclairci. Toutes les stars de Hollywood ont si bien compris l'importance de cttte position qu'elles ont fait installer sous leur matdas une planche articultt qu'un simple tour de clef remonte jusqu'à l'angle voulu. Dormir dans cette position est une affaire d'habitude, très vite prise, et dont les effets sont simplement miraculeux. Pendant la journtc de repos, tous les repas seront liquides. Cc vfritable bain intfrieur préparera l'organisme au régime amaigrissant. En voici le menu : PIETIT oe..EIJ!IIER. I verre de jus d'orange, de pamplemousse ou de tomate. 2 tasses d'infusion de menthe sucrte au miel ou du caft au lait écrbné. 111 HEURM. 1 verre de jus de carottes, de ctleri ou de pommes. oeJEUJVER. 2 tasses de bouillon de légumes ou deux yaourts au mid. GOurER- Comme à 11 h., ou tht au citron, ou verre de lait. DL"ER. Bouillon de ltgumes. Yaourt au miel et tcorce d'orange ripée. Caft ou infusion de menthe. couceieR. I verre de lait chaud avec une cuillertc de mélasse. Comprimt de vitamines A, C, D, E. Au besoin un laxatif vlgltal. Une des idées les plus fausses et les plus rtpandues est qu'il ne faut faire qu'un repas par jour pour maigrir. Or l'expérience a d6nontrt qu'il faut, au contraire, en faire au moins six, très petits, bien entendu. De plus, comme il est essentiel de ne jamais avoir faim, l'on peut encore, entre les repas, manger une tomate, ou un yaourt. Tous les matins au petit dtjeuner, il est indispensable d'absorber des comprimés de levure {R"roupe complet des vitamines B), d'huile dc foie de morue (vitamines AetD) et d'acide ascorbiqi1c (vitamine C). (S11il~ l'"ge 102) LEGUMES RECOMMANDES contenant molnt de 5 % de ,uc:re Arytrgu Cho11x,1,Bruxtllu Ctltri Concombn.r Aubtrgints Poireaux i..Aitut EpinardJ ÛJ11rgtllts Choux CaroJlu Choux-fours Oignons PoivnmJ Fotiron Radù HaricOII Harit:otJ vtrlI TomaltJ Navt/J LEGUMES A EVITER contenant de 10 à 20 % de sucre Ctltri-ravt I Pois Rutabaga MafI Haricots blanCI Pommts dt ltrrt REGIME AMAIGRISSANT DE LONGUE VIE Petit •~Jeuau. I Vtrrt dt juI dt /omaJtJ 011 d'orangu, ou dt pampltmouut. 1 I tas.n dt caft au /ail (moitil-moitit) Jans Iucrt. 1 tranche dt pain compltt grilll.1tz14fcoq11t. 11 111eu.-et1. Choix tnlrt tm vrrrt dt lait, unt Jomalt crut ou un j11s dtcaroJlts. 0~1e11ner. r vtrrt dt juI dt tomaJtJ. Viandt maigrt,foit, vo/aillt,poù.ffm t/illl (à _vokmtt). Salatb panacbtt (lai/ut, carottu, clkri, lomatu, ttcJ, art citron avtc ptu d'built. Yaourt .ruer{ à la mllaut 011 au mit/, 011 Jromagt blanc. Caft noir IanJ .rucrt. Go6te r . Commt à II h-uru, pluI un 1 compriml dt kvurt dt bièrt. 01.er. Ctm.romml au polagt dt ltgumu. Viandt,volailk,joit, rognon.r grilllI 011 œufI coq11t, ou omtlt/Jt. r llgrtmr I! vtrl(tpinardJ,haricoJ.r,ttcJ. r sa/ad! ,nl/anglt dt ltgumn mu râplJ. Yaourt ou fromagt blanc. Caft .ranI Ium ou infu.rùm. c:oueh ..r. r vtrrt dt /ail lcrlml chaud OIi froid ou yaourt, ou juI dt tomatti chaud, tl un compriml dt kv11rt.
www.palaisgalliera.paris.frRkJQdWJsaXNoZXIy ODcwNTE=