Cette robe appartient à la famille des robes de chambre à la forme souple et enveloppante très à la mode dans les années 1739-1740. Ces vêtements féminins d’extérieur sont désignés par diverses dénominations, “déshabillé” ou encore “robe volante” quand ils sont coupés dans un taffetas léger dit “volant”. Leur mode résulte du succès des robes de chambre d’intérieur, dans la seconde moitié du XVIIe et au début du XVIIIe siècle, développé à la faveur des importations de ces vêtements d’intimité en soieries ou en toiles peintes par la compagnie des Indes orientales françaises.
Provenance : Château de La Chaize dans le Beaujolais
Mode d'acquisition : Acquisition de la Ville de Paris, avec le concours financier de la Vogue Paris Foundation et du Fonds du patrimoine - Vogue Paris Foundation 2016

Colorants et fils métalliques
Cette robe est exemplaire de la mutation du vestiaire féminin de la fin du XVIIe et du début du XVIIIe siècle. Elle fait partie de la vaste famille des manteaux et robes de chambre, tenues dites de déshabillé au corsage plissé dissimulant le corps à baleines et à jupe relevée ou abattue sur une jupe de dessous. La mode oppose ces nouvelles venues à la robe jusque-là en usage, au corsage visiblement baleiné, à traîne, progressivement dévolue aux civilités officielles et de prestige.

Une provenance illustre
La robe appartint probablement à Anne Françoise de La Chaize d’Aix, qui se maria en 1736 avec Pierre-François de Montaigu (1692-1761), futur ambassadeur de Louis XIV à Venise. Elle était conservée au château de La Chaize, dans le Beaujolais, foyer de la famille de La Chaize d’Aix qui compte parmi ses membres le célèbre confesseur de Louis XIV.

L’émergence des couturières
Très rares, seules cinq robes volantes sont actuellement conservées dans les collections publiques internationales, dont deux au Palais Galliera.