Madeleine Panizon, de son vrai nom Madeleine Buisset, est sans doute l’une des modistes les plus créatives et audacieuses des années folles. Formée à l’atelier Martine, créé en 1911 par Paul Poiret, elle se voit confier par le célèbre couturier la création de ses chapeaux au début des années 1920, lors de la fermeture de son atelier de mode. Installée au 8, rue de Ponthieu, à Paris, Madeleine Panizon coiffe aussi bien les élégantes aristocrates, telle la marquise de Lubersac, que l’actrice américaine Aline MacMahon ou la scénographe et costumière Aline Bernstein, dont les chapeaux sont conservés dans les collections du Metropolitan Museum of Art de New York. En 1925, elle présente ses créations, lors de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes, dans la classe 22 (modes, fleurs, plumes). À cette occasion, elle remporte un diplôme d’honneur pour un capuchon d’automobiliste ou d’aviateur, conservé au Palais Galliera (1958.9.8), « en duvetine rubis, éclairé de gribiches d’argent, voilant le cou et les oreilles », selon la description parue dans L’Art et la Mode du 4 juillet 1925.
Le chapeau casque, à la mode dans les années 1920, a la faveur de Madeleine Panizon, qui le décline à volonté. L’une des versions les plus étonnantes est, sans conteste, le casque « porc-épic », une forme très emboîtante en crêpe de soie, recouverte sur tout le pourtour de petits cônes en feutre surmontés d’une perle de verre, évoquant l’animal. Ce modèle a été décliné en plusieurs coloris, comme en témoigne un dessin entré dans les collections du musée en 1986, grâce à un don de la Société de l’histoire du costume.
- Auteur(s): Madeleine Panizon
- Dates: vers 1927
- Mode d'acquisition : Don de Suzanne Buisset
- Matériaux et techniques : Crêpe de soie grise, cônes de feutre gris surmontés d’une perle de verre noir, structure en sparterie Griffe « MADELEINE PANIZON / 8 rue de Ponthieu à Paris »
- 1958.9.13