D’un rose délicat, ces escarpins à petits talons, garnis d’un pompon en satin de soie de même ton, sont caractéristiques du début des années 1860. La non-différenciation de la forme des pieds, encore effective à cette époque, impose au bottier d’indiquer la mention « droit » sur la semelle correspondante. L’inscription m nuscrite « S.M. l’Impératrice », sur la semelle de propreté du soulier droit, atteste leur appartenance à l’impératrice Eugénie. La même mention se retrouve sur quatre autres paires conservées au Bowes Museum (Barnard Castle, Angleterre), provenant de la donation Edelton. Robert Holmes Edelton, amateur de souvenirs du second Empire, aurait acquis la plupart des pièces de sa collection de costumes et d’accessoires lors de la vente organisée par Christie, Manson & Woods le 24 juillet 1923 à Londres, trois ans après le décès de l’impératrice. À l’instar de la paire d’escarpins conservée au Palais Galliera, l’ensemble de ces souliers portent la griffe « Viault Esté », bottier parisien renommé, installé au 17, rue de la Paix, « Four[isseu]r breveté de S.M. l’Impératrice », comme le précise l’étiquette systématiquement collée sur la semelle gauche. Ce brevet, accordé aux maisons les plus luxueuses par la cour impériale, était l’assurance d’une publicité en France et en Europe. Madeleine de Galéa, grande collectionneuse de poupées et de costumes historiques – dont le petit-fils, Christian, a transmis au musée quatre cent neuf costumes et accessoires, en 1962, après le décès de sa grandmère – a probablement acquis cette paire de souliers lors de la même vente que Robert Holmes Edelton.
- Auteur(s): Viault Esté
- Dates: Vers 1860
- Mode d'acquisition : Don de Christian de Galéa au nom de sa grand-mère Madeleine de Galéa,
- Matériaux et techniques : Chevreau rose, cuir blanc, satin de soie rose, toile de coton blanche
- 1962.108.191 (1-2)