Les « Hidden Portraits » jouent, en premier lieu, sur l’ambiguïté, en particulier lorsqu’ils sont présentés sous les formes de vidéos et de projections.
La profusion d’ornements, souvent surdimensionnés, telles les fraises présentes sur les portraits du début du XVIIe siècle, peuvent, au premier regard, laisser croire que l’on est face à une œuvre montrant un costume historique ayant réellement existé mais dont le caractère extrême confine à l’absurde.
L’utilisation de la palette graphique participe pleinement à cette ambiguïté : tous les éléments proviennent bien du tableau original pour, grâce à la technique du « collage digital », créer des ornements envahissants, d’une esthétique troublante et incongrue.
Les portraits que retravaille Volker Hermes ont été réalisés entre le XVe et le début du XXe siècles et indiquent toujours le statut social, le pouvoir et la fortune de leurs commanditaires.
Dans le cas présent, la mode joue un rôle prépondérant : luxe des étoffes, dentelles, bijoux, coupes et couleurs régies par des lois somptuaires…
Les ornements, devenus fous -tels des tumeurs malignes- finissent par masquer l’individu représenté tout en poussant au paroxysme les éléments signifiant la richesse et le pouvoir.
Ainsi, l’artiste fait-il une démonstration par l’absurde du pouvoir de la mode sans imposer, pour autant, au spectateur un quelconque jugement moral relatif à la vanité (dans toutes les acceptions du terme) mais offre plutôt une infinité de propositions esthétiques (parfois assez proches de la création de mode actuelle) d’une étrangeté souvent inquiétante où les genres se confondent.
- Auteur(s): Volker Hermes
- Dates: 2019
- Mode d'acquisition : Achat
- Matériaux et techniques : Tirages numériques contrecollés sur alluminium.
- 2024.17.2