André Courrèges fonde sa maison de couture, à Paris, en 1961. La collection printemps-été 1965, qualifiée de « bombe Courrèges », projette la garde-robe féminine dans un futur idéalisé. Traitées dans un blanc optique, que le couturier désigne comme une « couleur de lumière », les formes évasées effacent la poitrine et la taille, tandis que les jupes courtes dévoilent les genoux à la manière des silhouettes enfantines. La mode des années 1960 témoigne de la lutte des femmes pour leur indépendance et leur liberté. Bien que la minijupe et le pantalon puissent paraître opposés dans leurs formes, ces deux vêtements, en symboles de la décennie, révèlent les jambes et libèrent la marche. Le léotard de cette tenue joue un rôle identique. La combinaison-pantalon, d’abord utilisée au XIXe siècle comme costume de scène, intègre la mode dans les années 1960. Baptisée « tout-en-un » par Courrèges, en tricot de laine, elle apporte un confort et une liberté de mouvement totale et inédite.
Formé auprès de Cristóbal Balenciaga en qualité de coupeur de 1950 à 1960, André Courrèges mesure la rigueur d’un métier qu’il rapproche de celui d’architecte. La gabardine de laine sèche double face, sa matière de prédilection, est à l’origine de vêtements aux formes nettes, à l’instar de cette cape et sa mini, voire microjupe, qui ceint pudiquement les hanches. Après Balenciaga, Courrèges est l’un des premiers couturiers à faire don, en 1971, des silhouettes de défilés complètes au Palais Galliera, amorçant une politique d’acquisition contemporaine de la création.
- Auteur(s): Courrèges
- Dates: Automne-hiver 1968-1969
- Mode d'acquisition : Don d’André Courrèges
- Matériaux et techniques : Gabardine de laine sèche double face, tricot de fibre acrylique, similicuir synthétique Léotard griffé « Courrèges / Paris // C // (taille 00) / modèle déposé / made in France // E / 010[illisible]7 »
- 1971.36.3 (A à D)