Mademoiselle Delatouche, « À l’Irlandaise » Robe et paire de manches

Au début du XIXe siècle, le goût pour l’antique conduit la mode féminine vers plus de simplicité, de légèreté, et entraîne un usage durable du blanc. Dans les années 1820, la silhouette reste fortement imprégnée de ces principes. Si la place de la taille redescend quelque peu, c’est sans doute dans la coupe des manches que réside la nouveauté. Longues et collantes, elles s’ornent de bouffants dans le haut tandis que le style troubadour apporte des formes contournées, dites à la mamelouk ou à crevées. Le 15 janvier 1820, le Journal des dames et des modes décrit même une robe qu’il qualifie d’économique, à laquelle s’ajustent des manches indépendantes pour les jours où l’on souhaite être plus couverte. Dans la haute société, les robes du matin sont en mousseline des Indes quand elles sont en satin pour le soir. Les robes de bal sont en tulle ou en gaze de laine et coton. Sur ces tissus, une ornementation plus abondante apparaît près de l’ourlet. Si discrète soit-elle, la broderie blanche introduite en France à la fin du XVIIIe siècle est alors un produit de luxe, comme en atteste la provenance de cette robe portée par la baronne de Mallet, fille de Christophe Philippe Oberkampf, fondateur de la première manufacture de toiles imprimées, et épouse du banquier James Mallet.

  • Dates: 1819
  • Matériaux et techniques : Gaze de coton, broderie au plumetis et à fils tirés
  • 1957.16.4