Robe

Les notes virginales de la lingerie fine soulignant cette robe contrastent avec le chatoiement de la soierie qui la compose et témoignent de l’émergence d’une société où, au-delà du paraître, le propre devient une valeur de distinction sociale. Au cours du XIXe siècle, l’influence croissante de la médecine et des hygiénistes modifie les pratiques vestimentaires. On prône désormais le renouvellement hebdomadaire du linge de corps et les sous-vêtements prennent une place importante dans la garde-robe féminine. Sous les robes, la quantité de pièces recouvrant les différentes parties du corps augmente sensiblement. Aux chemises de jour, jupons de dessous et de dessus et autres camisoles, s’ajoutent le pantalon puis le cache-corset ainsi que toute une variété de fantaisies blanches et vaporeuses. Modeste et simple, la guimpe, sorte de plastron léger, est destinée à rester à l’intérieur des robes. Fermée jusqu’au col, elle dépasse à peine de l’encolure des corsages ou recouvre pudiquement les décolletés, tandis que le flot immaculé des sous-manches s’échappe de l’ouverture des manches. En percale fine, en batiste ou en mousseline unie ou ornée de plumetis et d’entre-deux de Valenciennes, cette « nuée blanche devenue sacrée », telle que la décrit Émile Zola dans son roman Au bonheur des dames, doit être propre, et sa blancheur synonyme d’une pureté irréprochable.

  • Dates: 1857-1860
  • Mode d'acquisition : Acquisition de la Ville de Paris
  • Matériaux et techniques : Taffetas de soie, changeant, liseré, galon de passementerie, taffetas découpé en chicorée
  • 2019.3.1