Robe composée

En 1858, Charles Frederick Worth et Otto Bobergh, employés chez le célèbre marchand de nouveautés et de confection Gagelin-Opigez et Cie, décident de créer leur propre entreprise. Installée au 7, rue de la Paix, à Paris, la maison Worth & Bobergh figure dès lors dans l’almanach du commerce sous le chapitre dédié aux couturières. Quatre ans plus tard, en 1862, elle apparaît avec la mention « Brevetée par S.M. l’impératrice », témoignant ainsi de son évolution et de son succès. La crinoline est alors le symbole d’une industrie de la mode en plein développement dont Worth introduit les nouvelles pratiques. Celui-ci se considère aussi comme un artiste et ne souhaite pas seulement répondre aux attentes de ses clientes, mais leur dicter ses choix. Le nouveau fournisseur des cours européennes veut s’écarter de la règle ordinaire pour créer des modèles où l’invention contrôlée et la maîtrise des étoffes, même les plus riches, lui assureront un nouveau statut et une signature reconnue. Cette robe de visite, dont la monochromie à peine rehaussée par l’effet des bordures fait preuve d’une certaine retenue, annonce, par sa ligne, le déclin de l’encombrante cage métallique. Elle est l’un des rares témoins des débuts de celui que l’on considère comme le fondateur de la haute couture.

  • Auteur(s): Worth et Bobergh
  • Dates: Vers 1869
  • Mode d'acquisition : Don manuel, 1928
  • Matériaux et techniques : Soie, Faille, Taffetas, Dentelle (technique), Coton, Toile (armure), Tarlatane
  • 1928.5.1