Tea-gown

À la fin du XIXe siècle, la tea-gown, mi-robe du soir, mi-robe d’intérieur, est réservée aux réceptions les plus intimes et relève d’une élégance particulière. En mai 1890, le supplément littéraire du Figaro le confirme en ces termes : « Une imagination jeune et artiste fait de cette robe de thé tout ce qu’elle veut […]. C’est ce que les poètes, les peintres, les sculpteurs de tous les temps et de tous les pays ont rêvé et exprimé, mis au service de la beauté vivante. La robe de thé pour une femme qui s’y entend peut s’appeler victoires et conquêtes. » Cette toilette d’intérieur, créée par Jean-Philippe Worth dans la tradition qui a fait la réputation de la maison de couture fondée par son père, révèle son goût pour les étoffes marquées d’un certain historicisme. Ici, le tissu reprend, point par point, le dessin et les motifs en médaillon d’un velours ottoman broché de fils métalliques. Si l’or et le rouge, symboles de souveraineté caractéristiques de ce type d’étoffes tissées en Turquie au XVe siècle, ont été remplacés par un bleu nuit et un vert intense, le décor n’en conserve pas moins toute sa force. Sa disposition mise au service de la coupe princesse souligne la solennité de cette robe ayant appartenu à la comtesse Greffulhe.

L'oeil des conférencières

  • Auteur(s): Worth
  • Dates: Vers 1897
  • Mode d'acquisition : Don manuel, 1964
  • Matériaux et techniques : Satin (armure), Velours façonné coupé
  • 1964.20.4