Pour être à la mode, s’exclame B. de Géry dans sa chronique « Gilets anciens et leurs boutons » parue dans Le Mêli-Mêlo. Journal humoristique hebdomadaire en juillet 1903, l’homme du XVIIIe siècle doit posséder « un musée de gilets ». L’importance numérique des gilets masculins dans le fonds du Palais Galliera suffirait à accréditer cette remarque tardive, s’il n’y avait en sus nombre de témoignages de mémorialistes glosant sur la « fureur des gilets » qui marque la mode masculine des Lumières.
Ce vêtement porté sous l’habit masculin, mais dévoilé par l’ouverture frontale de ce dernier, en épouse la forme. D’abord à longues basques terminées en pointe, il raccourcit au fil des années pour s’arrêter aux hanches dans les années 1790. Il est alors coupé droit. Son décor, souvent façonné dans la première moitié du siècle et brodé dans la seconde moitié, est dû à l’habileté des dessinateurs qui, dans leurs maquettes préparatoires, combinent fleurs des champs, plantes exotiques, éléments d’architecture, scènes à personnages campagnards ou exotiques, et empruntent à l’actualité sociale, telle la reproduction de ballons aérostatiques, ou littéraire, en particulier théâtrale.
- Dates: Vers 1745-1750
- Mode d'acquisition : Acquisition de la Ville de Paris
- Matériaux et techniques : Devants en gros de Tours liseré broché, fils de soie polychromes et fils d’argent doré ; dos et doublure en taffetas de soie bleu et de soie blanc ; boutons de bois recouverts de filé et de paillons d’argent doré ; décor tissé à disposition
- 2013.1.1