Justaucorps d'homme

L’habit est exemplaire du vêtement dit « justaucorps », de plus en plus présent dans le vestiaire quotidien masculin de la seconde moitié du XVIIe siècle. Ce petit manteau mi-long rompt avec le pourpoint court réchauffé d’une cape, apprécié jusque dans les années 1660. Il pourrait dériver d’un vêtement militaire, peut-être de l’hongreline, veste fourrée enfilée sur la cuirasse afin d’éviter son refroidissement, ou encore du manteau long porté par les soldats mercenaires venus de l’Est pendant la guerre de Trente Ans. 

Louis XIV généralise le port du justaucorps en l’imposant à ses maisons militaire et civile. Vers 1665, il crée une sorte d’uniforme de courtisan : le « justaucorps à brevet » dont l’octroi permet à l’élu de suivre le roi dans ses déplacements. Dans une France qui, à la différence de la Suède, du Danemark ou de la Russie, a négligé de préserver les costumes du pouvoir, ce monarque se singularise par sa compréhension de la force politique du vêtement en s’attachant ironiquement son aristocratie par une tenue somme toute de service. Ce justaucorps de drap de laine est probablement un vêtement de voyage ; dans tous les cas, un vêtement du quotidien bien que son étoffe soit de belle facture. Sa praticité l’a fait apprécier et adopter rapidement, comme en témoignent les « habits de ville » de l’inventaire après décès de Molière.

  • Auteur(s): Anonyme
  • Dates: Vers 1660-1680
  • Mode d'acquisition : Don manuel, 1996
  • Matériaux et techniques : Drap, Laine, Toile (armure), Sergé (armure), Fibre végétale
  • 1996.181.1