Manteau du représentant du Peuple

En 1795, la Convention nationale souhaite que les fonctionnaires de la Ire République arborent un uniforme à la mesure de leur autorité. Sous le Directoire, ce projet agite alors les membres des assemblées législatives, composées du Conseil des Cinq-Cents et du Conseil des Anciens, ce dernier étant partagé entre un costume à l’antique et une tenue moderne mieux adaptée au quotidien de leurs propriétaires. Les débats sont également animés au sein de la Société populaire et républicaine des arts, qui succède à l’Académie royale de peinture et de sculpture supprimée en 1793, où le recours à l’antique et l’exclusion du costume contemporain semblent faire consensus. Le peintre Jacques Louis David propose plusieurs modèles dessinés en ce sens, mais cette vision ne remportera jamais l’adhésion totale des législateurs.
Dans l’uniforme de représentant du peuple, le manteau seul conserve un lien tangible avec l’antiquité gréco-romaine. Il s’apparente, en effet, à la toge par sa forme semi-circulaire, mais il se porte drapé sur le bras gauche et est retenu par une agrafe, sur l’épaule droite, à la façon de la chlamyde grecque. Porté sur un habit boutonné mi-long, il pourrait être le fruit des réflexions de trois autres peintres sollicités pour ce projet de costume national : Jean-Baptiste Regnault, François André Vincent et Jean-Michel Moreau le Jeune13. Les uniformes ont été commandés en 1798. Les draps français ont été coupés à Paris. Les broderies des manteaux aux contours de palmettes et de tridents ont été exécutées à Lyon.

  • Auteur(s): Anonyme
  • Dates: En 1798
  • Mode d'acquisition : Don manuel, 1972
  • Matériaux et techniques : Laine, Drap
  • 1972.26.1