Robe de chambre masculine

1ère moitié du XVIIIe siècle

Cette robe de chambre témoigne d’un transfert culturel capital entre l’Europe et l’Asie à la fin du XVIIe siècle et dans la première moitié du XVIIIe. Son histoire l’inscrit, en effet, au cœur d’un réseau commercial, qui croise les routes de l’Inde, du Japon, de la Hollande et de la France : la vogue des robes de chambre de forme kimono est alors encouragée par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales, seule autorisée à commercer avec le Japon et à importer les premiers exemples en Europe. 

Très apprécié, ce décor orne trois autres robes de chambre conservées dans des collections publiques. D’inspiration japonaise, il associe la fleur de prunier à la représentation du pin, évoquant les vertus du courage et de la persévérance – prunier, pin et bambou représentent en effet les « trois amis de l’hiver » triomphant de ses rigueurs. La technique de ce motif à la fois peint et teint sur une toile de coton est inconnue en Europe à la fin du XVIIe siècle.Seuls les artisans indiens en possèdent le secret. Ce type d’étoffe prendra le nom « d’indienne » en France, désignant à la fois les toiles rapportées des Indes et leurs imitations nationales, qui ne tarderont pas à se développer.

  • Dates: 1ère moitié du XVIIIe siècle
  • Mode d'acquisition : Don de la Société de l’histoire du costume
  • Matériaux et techniques : Toile de coton peinte et teinte, décor à disposition fait en Inde, peut-être sur la côte de Coromandel, pour le marché hollandais
  • 1920.1.2038