Cette robe à la française se singularise par son textile, un taffetas chiné à grands motifs. Il s'agit d'un modèle qui reste peu fréquent dans les collections publiques.
La fabrication spécifique des étoffes chinées à la branche fait l’objet d’un chapitre dans l’ouvrage d’Antoine Nicolas Joubert de l’Hiberderie, Le dessinateur pour les fabriques d’or, d’argent et de soie […], publié en 1765. Elle est également détaillée dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et fait l’objet de dessins gravés. Lyon s’en était fait une spécialité. Le succès des chinés à la branche fut aussi vif en mode que dans l’ameublement et leur longévité sur un demi-siècle (vers 1740-1790) est remarquable dans l’histoire du goût.
Dans un premier temps, les étoffes ont eu de grands rapports de dessins comme celui de la robe à la française Gaudin. Puis les motifs se sont miniaturisés et souvent enrichis de rayures. Le vestiaire de la reine Marie-Antoinette en comptait de très nombreux exemples relevés tant dans sa garde-robe de dauphine, listée par la duchesse de Villars, sa première dame d’atours, en 1771 à savoir 10 robes et grands habits en taffetas et velours chinés y compris en noir et blanc pour le deuil, que dans les échantillons de la Garde-robe des atours, gazette pour l’année 1782 tenue par sa dame d’atours, dame d’Ossun.
- Dates: Vers 1765-1775
- Mode d'acquisition : Achat
- Matériaux et techniques : Taffetas de soie chiné à la branche, pièce au dos, toile de coton, imprimée à la planche de bois, une couleur, brun ; doublures, toile de lin écrue ; dentelle de soie crème ; rubans modernes synthétiques blancs.
- 2023.29.1.1