Marlene Dietrich, création d'un mythe
Du 14.06 au 14.12.2003
Pour la première fois en France, une grande exposition est consacrée à Marlene Dietrich (1901-1992). Réalisée par le musée Galliera, elle est organisée en collaboration avec le Filmmuseum de Berlin où est conservée la collection Marlene Dietrich.

- Horaires : Tous les jours de 10h à 18h sauf les lundis et jours fériés.
- Tarifs : Plein tarif : 7€ tarif réduit : 5,50€ tarif jeune (moins de 26 ans) : 3,50€ gratuit : enfants de moins de 13 ans
- Accès : Accès métros Iéna / Alma-Marceau
- Accessibilité :
De ce fonds provient la totalité des pièces exposées, soit plus de 250, présentées seules ou combinées pour reconstituer des silhouettes. Ces vêtements et ces accessoires ont été portés par la star, depuis les années 30 jusqu’aux années 70, aussi bien à la ville qu’à l’écran ou sur la scène, à l’occasion de ses shows. Des tirages originaux et des photographies projetées en très grand format complètent ce riche déploiement. La scénographie de l’exposition joue sur la confrontation des deux vestiaires de la star : garde-robe privée et garde-robe professionnelle, principalement évoquée par des photographies.
Avec cette exposition, le musée Galliera veut célébrer l’élégance inclassable, si souvent imitée et pourtant jamais égalée, de Marlene Dietrich et mettre en lumière cette culture de l’apparence qu’elle a portée à son paroxysme. Toute sa vie durant, Marlene Dietrich œuvre à construire son propre mythe, à le façonner jour après jour. Elle commence par inventer un prénom qui n’existait pas : Marlene étant la contraction de son véritable prénom Marie Magdalene.
La Ville de Paris qui s’associe à l’hommage rendu à la star par son musée de la Mode, baptisera de son nom, une place du xvie arrt. à l’occasion de l’exposition. Marlene Dietrich, qui avait ses habitudes chez les grands couturiers, adorait séjourner à Paris. Elle choisit d’y élire définitivement domicile, les dix-sept dernières années de sa vie.
Bourreau de travail à l’exigence sans borne, Marlene Dietrich sait imposer ses goûts vestimentaires aux réalisateurs de ses films. Elle participe dans les moindres détails à la conception de ses costumes. Elle invente un maquillage qui accuse les lignes de force de son visage. Tel un directeur de la photographie, elle intervient sur son image par un contrôle permanent de son reflet (à l’aide d’un miroir) dans l’œil de la caméra ou de l’objectif.
L’absence de frontière entre son métier de star et sa vie quotidienne conduit Marlene, constamment en représentation, à entretenir un dialogue riche et complexe entre les rôles qu’elle incarne à l’écran et l’image qu’elle arbore dans la vie privée. A l’aide de pièces sorties de sa propre garde-robe n’apporte-t-elle pas une touche finale à ses costumes ? Ne les emprunte-t-elle pas souvent pour s’en revêtir à la ville ? Cette confusion entre le public et le privé, cette superposition d’images véhiculées par le vêtement et le maquillage, l’exposition s’emploie à les montrer.
C’est d’abord au cinéma grâce à Josef von Sternberg que naît son personnage. Dans les 7 films qu’il tourne avec Marlene Dietrich de 1929 à 1935, Sternberg crée une femme à l’érotisme froid, auréolée de mystère qui revêt l’apparence de trois archétypes : ceux de la garçonne, de l’androgyne, et, à l’extrême opposé, celui de la femme fatale.
La force de Sternberg est de révéler chez elle l’ambiguïté qui existe entre le masculin et le féminin, entre « Mr. et Miss Marlene ». Durant toute sa carrière, Marlene joue sur cette ambivalence vécue à la ville et théâtralisée à l’écran. Avec l’évolution des mœurs et des mentalités, cette dualité va progressivement perdre son caractère provocateur.
Par la suite, le regard que posent sur elle de nouveaux metteurs en scène comme Ernst Lubitsch, Frank Borzage, Mitchell Leisen, puis des photographes comme Edward Steichen, Cecil Beaton, Horst P. Horst ainsi que l’influence de son mode de vie en Amérique (elle prend la nationalité américaine en 1937) font évoluer son image vers plus de féminité.
Pendant les années 1944 et 1945, Marlene participe activement à l’effort de guerre. Son engagement prend la forme d’une série de tours de chant dans les campements de GI, proches quelquefois des lignes de front.
Cette expérience est à l’origine du grand tournant de sa carrière, en 1953, quand elle abandonne le cinéma au profit de la scène qu’elle quittera contre son gré, en 1975 (pour s’être accidentellement brisé une jambe). Entre-temps, elle se sera produite dans le monde entier, et, plusieurs fois à Paris, notamment à l’Olympia, en mai 1962.
Tout au long de sa carrière, pour ses tournages ou ses spectacles, Marlene travaille avec les costumiers d’Hollywood les plus renommés dont Travis Banton, Eddie Schmidt, Jean Louis, Irene. Pour sa garde-robe personnelle, elle s’habille chez Knize, tailleur pour hommes, chez Schiaparelli, Dior, Chanel… Même si ces couturiers contribuent à faire de Marlene une grande figure de mode, le rôle de la star ne se réduit pourtant pas à celui de mannequin. Jamais esclave des changements rapides de la mode, elle reste fidèle à son style propre, fait à la fois de sophistication et de décontraction, l’inimitable « style Marlene Dietrich ».
Cette exposition a bénéficié de l'aide de la Fondation Bettencourt-Shueller, de l'Ambassade d'Allemagne, ainsi que des Milton H.Greene Archives Inc. et Hewlett Packard.
Autour de l’exposition
Catalogue de l'exposition

Marlene Dietrich, création d'un mythe
Paris Musées
240
34€
Commissariat
Catherine Join-Diéterle, Conservateur général du Patrimoine, Directeur du musée Galliera, assistée de Sophie Henwood
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