Issu de la bourgeoisie cosmopolite de la fin du XIXe siècle, Adolphe de Meyer nait à Paris et grandit entre la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Sa biographie est cependant floue, ayant lui-même contribué au mystère de ses origines, usant de pseudonymes tels, von Meyer, Demeyer. Membre de la Royal Photographic Society à Londres et représentant exemplaire du mouvement pictorialiste, il est élu membre du Linked Ring.
Marié à Olga Caracciolo qui sera son modèle et probablement la clef de son succès, il brille dans la haute société. Autour de 1903, commence une longue amitié avec Alfred Stieglitz. Il expose à la galerie 291 à New York en 1907 et 1909 et publie ses photographies dans la revue Camera Work .
La même année, lors du passage à Londres des ballets russes, il immortalise Nijinsky dans sa création L'Après-midi d'un faune dont il tirera un livre recueillant les photographies imprimées en collotypie. L'ouvrage est mis en page et édité par Paul Iribe en 1914.
En 1913, il publie sa première photographie de mode dans le Vogue américain que Condé Nast a racheté en 1909. Ce dernier propose à Adolphe de Meyer de travailler en exclusivité pour lui aux États-Unis. Il devient ainsi salarié de Vogue puis de Vanity Fair jusqu’en 1922.
De retour en Europe au début des années 1920, il s'installe à Paris et travaille pour le concurrent de Condé Nast, William Randolph Hearst et son célèbre magazine Harper's Bazaar, jusqu'en 1932. S'ensuit une période maussade où il détruit ses archives et voyage à travers l'Europe. Juste avant le début de la seconde guerre mondiale il part s'installer en Californie où il s'éteint dans l'anonymat en 1946.
Rita de Acosta (1879-1929) est née de parents espagnols installés à New-York. Elle fut l’une des femmes les plus en vue de la haute société américaine et internationale, réputée pour son excentricité. Diana Vreeland attira à nouveau l’attention sur elle lors de l’exposition American Women of Style au Metropolitan en 1975. Rita dessinait elle-même ses modèles qu’elle faisait réaliser par les sœurs Callot dont elle finançait la maison de couture. Elle porte ici une des robes du soir décolletées dans le dos dont elle avait fait sa signature et qui avait provoqué un scandale à l’Opéra. Loin de portraits mondains plus convenus, le Baron de Meyer insiste sur ce dos parfait qu’elle mettait en valeur, tout en dégageant le profil d’une femme à la beauté exceptionnelle. Ce portrait a été publié dans Harper's Bazaar en mars 1917. Le tirage au platine permet une subtile qualité de rendu des matières et des nuances. Un autre exemplaire est conservé au Getty Museum à Los Angeles.
- Mode d'acquisition : Legs Henry Clarke, 1997
- Matériaux et techniques : Tirage au platine
- GALH1185T