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Du début du XXe siècle à l’apparition du New-Look de Christian Dior en 1947, le département Mode de la première moitié du XXe siècle regroupe plus de 4 000 pièces.
Callot Soeurs, Chanel, Chéruit, Doeuillet, Doucet, Nicole Groult , Jacques Heim, Lucien Lelong, Jeanne Lanvin, Molyneux, Paquin, Jean Patou, Paul Poiret, Redfern, Nina Ricci, Rochas, Schiaparelli, Suzanne Talbot, Madeleine Vionnet, Worth… les débuts d’Alix – future Madame Grès –, de Jean Dessès ou de Cristobal Balenciaga, qui inaugurent tous deux leurs salons avenue George V en 1937, ou le travail de l’Américain Mainbocher, couturier favori de la Duchesse de Windsor. Autant de griffes prestigieuses représentées dans les collections auxquelles répondent des maisons dont le souvenir s’est aujourd’hui quelque peu atténué, comme Agnès, Boué Sœurs ou Jérôme… ainsi que de grandes enseignes parisiennes comme Les Galeries Lafayette, ou encore La Samaritaine…
L’univers flamboyant de Paul Poiret (1879-1944), figure emblématique de la haute couture parisienne, dont la période la plus fastueuse se situe avant 1914, est particulièrement bien représenté au Palais Galliera à travers quelque 90 pièces dont plusieurs furent portées par les enfants du couturier. Plus de 160 pièces illustrent l’œuvre de Jeanne Lanvin, de ses débuts en 1908 jusqu’à sa mort en 1946. Si quelques modèles rappellent qu’elle se tourna d’abord vers la mode enfantine avant d’habiller les femmes, d’autres, de l’été 1937, évoquent l’Exposition Internationale où Jeanne Lanvin présidait la section Haute Couture.
De précieux témoignages de Raoul Dufy ou de Jean Dunand, un fonds exceptionnel de pièces de Sonia Delaunay, qui appliqua ses recherches picturales au domaine textile, ainsi que la collaboration de Natalia Gontcharova avec la maison Myrbor dans les années 1920 témoignent avec éclat, dans les collections, des liens très étroits qui unirent mode et création artistique.
Le département conserve également de nombreux modèles dépourvus de griffes. Leur qualité autorise cependant parfois à penser qu’elles proviennent de grandes maisons. Robes et manteaux du soir attestent que les Années Folles, qui connurent une vague d’émancipation féminine, d’euphorie et d’exubérance, furent un véritable âge d’or pour la broderie. Puisant à des sources multiples, parfois combinées, la mode élevée au rang d’art décoratif voit triompher l’ethnographie et l’exotisme qui influencent décors et textiles. Eprise de mouvement et de liberté, la femme à la mode à la silhouette jeune et androgyne porte des tenues sobres le jour, rutilantes le soir. Les longues robes fuselées des années 1930 d’une extrême virtuosité de coupe marquent en revanche le retour de la sophistication, de la féminité et du classicisme. La coupe en biais, dont Madeleine Vionnet est la figure de proue et qu’adoptent toutes les maisons, accompagne le modelé du corps. Incrustations, surpiqûres, nervures, oppositions de brillance, jeux graphiques témoignent d’un savoir-faire inégalé. Si les tenues du soir, portées occasionnellement et de ce fait mieux conservées, composent la majorité du fonds du musée, les tenues de jour et d’intimité ainsi que quelques tenues de sport (ski, tennis, plage, équitation…) illustrent la diversité de la garde-robe féminine d’alors.
Le département conserve la mémoire de l’actrice Madame Segond Weber, de Cléo de Mérode, ou encore de Mistinguett…et plusieurs garde-robes d’élégantes célèbres comme celles de la comtesse Greffulhe – inspiratrice de Marcel Proust –, la princesse Murat, Anna Gould épouse du dandy Boni de Castellane, Daisy Fellowes, la Ranée de Pudukota…