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Ce département est l’une des principales collections, au monde, de costumes du Siècle des Lumières. Riche de quelque 1600 pièces, il regroupe des vêtements masculins et féminins de la fin du XVIIe siècle à 1800 ainsi que des costumes d’enfant et quelques précieux costumes de théâtre qui sont le reflet, à la fois, de la mode et de l’industrie textile du siècle éclairé.
Le fonds de costumes masculins, avec 900 pièces environ, représente plus de la moitié du département. Il comprend des vêtements rares et riches : justaucorps masculins des années 1670, habits de cour en drap d’argent ou en velours rebrodé de fils d’argent doré. Il reflète également l’engouement de la mode masculine de l’Ancien Régime pour les gilets dont il conserve quelques 350 exemplaires. La collection féminine abonde en robes à la française, robes à l’anglaise et caracos ou corsages. Enfin, deux ensembles et une chemise ayant appartenu au dauphin, futur Louis XVII, et un corsage dit de la reine Marie-Antoinette permettent d’évoquer la famille royale française. Ils sont conservés comme souvenirs historiques mais également comme témoignages de la mode de leur temps.
La collection est un condensé de la mode au siècle des Lumières. L’exubérance du début du siècle caractérise les habits d’hommes aux longues basques coupés dans des tissus foncés rehaussés de broderies charnues, tandis que les robes à grands motifs ont le dos plissé et la jupe gonflée par des paniers. Dans les années 1750-1755, ces dernières sont façonnées dans des soieries à grands décors sinueux qui témoignent du goût de l’époque pour le Rococo. Sous Louis XVI (1774-1792), la silhouette masculine s’affine et les habits sont taillés dans des velours ou des taffetas unis ou à petits motifs animés de broderies florales raffinées. Les gilets portés sont alors de couleur claire et rehaussés de décors brodés pittoresques. Le vestiaire féminin se diversifie, alternant la robe à la française au large dos plissé et la robe à l’anglaise dont la taille ajustée met en valeur la cambrure de la silhouette.
Á la fin du siècle, habits serrés, gilets droits et robes tuniques en mousseline de coton ou en linon introduisent un nouveau rapport au corps : le naturel succède à l’artifice.
La mode à Paris au XVIIIe siècle connaît de profondes mutations. L’offre vestimentaire variée est illustrée par une presse de mode devenue périodique qui renouvelle ses propositions grâce à de séduisantes gravures. De nouveaux matériaux et textiles, cotonnades et mousselines blanches de coton, jersey de soie ou de soie et laine, issus d’améliorations techniques, proposent un confort inédit et une aura de modernité à leur propriétaire. Surtout, une figure iconique émerge de ce siècle fondateur de la mode moderne : la marchande de mode et sa représentante la plus célèbre, mademoiselle Rose Bertin, « ministre des modes » de la reine de France, Marie-Antoinette. Rose Bertin s’est assuré la clientèle royale et princière de Versailles mais également d’autres cours européennes. Avec elle, la marchande de mode ne se contente plus de vendre dentelles, plumes, gazes, bonnets, éventails ou d’orner les robes : elle impose à sa cliente la nécessité d’un guide éclairé dans le domaine suprême de la mode.