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« Il fallait qu’il tranchât avec la couleur de l’habit. Le plus souvent il était blanc avec des broderies en soie de couleur. L’importance de ces broderies accrut d’années en années. Elles n’avaient servi d’abord qu’à faire les bordures ; elles s’étendirent ensuite sur le fond. C’étaient des bouquets semés ou des guirlandes de fleurs. Puis on se lassa du dessin d’ornement : on demanda aux brodeurs des sujets historiés. »
Voici la description du gilet d’homme au XVIIIe siècle que livre Julien-Etienne Quicherat (1814-1882) en 1875 dans son Histoire du costume en France depuis les temps les plus reculés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.
Afin de réaliser ces somptueux décors de gilets, très à la mode au XVIIIe siècle, les brodeurs utilisent les cartons réalisés par des dessinateurs, souvent formés dans les écoles gratuites de dessin créées en 1765 dans de nombreuses villes, notamment Lyon. Lorsque le dessin est accepté le fabricant ou par le client auquel il a été proposé, il est copié sur papier piqué puis reproduit sur un échantillon textile.
Ces cartons ont été produits en grand nombre et beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui encore conservés. Le palais Galliera possède ainsi un fonds riche de 200 modèles de broderie de gilet, ornés de décors floraux, de scènes de genre, de chinoiseries, de turqueries, de scènes champêtres ou encore de sujets historiés.
Auteur de la notice : Marie-Laure Gutton