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Ce corsage, lacé dans le dos, n’est pas baleiné. Un gousset intérieur placé au centre de l’empiècement frontal, permettait de glisser un busc de bois qui rigidifiait uniquement le devant. Le laçage dans le dos, le large décolleté et les mancherons l’apparentent au corps baleiné du grand habit de cour. C’est probablement un « corset » porté avec ce dernier pour des occasions non officielles ou lorsque des raisons de santé n’autorisaient pas la rigidité du grand corps.
Hormis les textes des mémorialistes et les échanges de lettres avec sa mère Marie-Thérèse d’Autriche, il existe peu de documents relatifs à Marie-Antoinette et à son attrait pour la mode : la Gazette des atours datée de 1782, l’Etat de la garde – robe de Marie Antoinette rédigé par madame d’Ossun, sa dame d’atours, le livre de comptes de l’une de ses marchandes de modes, madame Eloffe (Paris, Archives Nationales) et ce corsage de soie bleu acquis en vente par la Ville de Paris. Il avait été conservé entre les pages de ce dernier manuscrit. Ces précieuses archives confirment la passion de la reine pour la mode et l’importance des marchandes de modes, en particulier de la célèbre Rose Bertin, parmi ses fournisseurs. Ces dernières garnissaient les vêtements de dentelles, gazes, plumes et fleurs artificielles, confectionnaient bonnets et coiffures et vendaient dentelles et éventails. Ce corsage, constellé de piqûres d’épingles fut donné à madame Eloffe, comme c’était l’usage, pour des essais d’ornementation.
Auteur de la notice : Pascale Gorguet-Ballesteros