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Y/Project par Glenn Martens, UGG
Glenn Martens, né à Bruges, est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers. Après avoir fait ses armes auprès de Jean-Paul Gaultier puis de Bruno Pieters, il devient l’assistant de Yohan Serfaty, fondateur de Y/Project. A la mort de ce dernier en 2013, il reprend la direction artistique de cette maison et en métamorphose l’image, la création comme les résultats de vente. En juin 2017, Y/Project remporte le Grand Prix de l’ANDAM pour aider au développement de la marque.
Cette silhouette de la collection prêt-à-porter automne-hiver 2018-19, remet en question la structure du vêtement, l’une des caractéristiques principales de l’école belge dont Glenn Martens est l’héritier. Les épaules du polo oversize sont pincées puis rabattues sur le devant. De sa longue boutonnière, seul le bouton sur la gorge est fermé, obligeant ainsi à porter différemment le vêtement.
L’influence de l’histoire du costume se lit dans la large jupe portefeuille en feutre épais, dont la structure retenue par un bouton rappelle les jupes d’amazones de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Le flot de doublure qui dégueule de son ouverture rappelle les représentations de jupes retroussées présentes dans la peinture flamande du XVIIe siècle, tout en évoquant le travail de Martin Margiela qui n’a eu de cesse entre 1988 et 2008 de révéler l’intérieur du vêtement.
Enfin, la silhouette s’achève par de longues cuissardes réalisées en collaboration avec la marque australienne UGG, connue pour ses bottines souples et confortables en mouton retourné « eco-friendly ». Loin des exemplaires populaires qui furent abondamment portés dans les années 2000 et 2010, ces cuissardes hautes de 1,54 mètres, sont dotées de talons hauts et généreusement drapées sur la jambe. Cette collaboration inattendue entre une griffe avant-garde et une marque populaire est pensée par Glenn Martens comme "Iconique, éclectique, versatile. Mais surtout fun », à l’instar de sa campagne publicitaires représentant des mannequins photographiés à la manière de chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art dont La naissance de Venus de Cabanel (1863), seulement bottées de ces cuissardes.
Auteur de la notice : Alexandre Samson